Bonjour et bienvenue,
C'est Bertrand de la Fondation MAGister,
l'École des Héros du Monde Réel.
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Dans le dernier épisode je vous disais que quand j'étais plus jeune, je ne comprenais pas pourquoi certaines personnes me considéraient intelligent alors que moi je n'avais pas du tout cette expérience là à l'intérieur.
J'étais souvent à la ramasse par rapport aux autres pour comprendre les choses à l'école, j'avais besoin de beaucoup de temps pour piger.
Je me sentais assez fréquemment plus bête qu'intelligent à l'intérieur de voir que les autres avaient compris alors que moi j'étais encore en train d'essayer de comprendre.
En fait je suis vraiment nul et lent dès qu'il s'agit de raisonner sur des problèmes nouveaux, je me sens complètement perdu, je n'arrive pas à voir où aller.
Je suis obligé de faire un chantier de réflexion pour réussir le moindre truc,
ça ne me vient pas du tout tout seul.
Et donc je me suis souvent demandé mais c'est bizarre cette histoire,
comment ça se fait que beaucoup de personnes me considèrent intelligent,
parce que moi je n'ai pas du tout cette expérience là à l'intérieur.
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Et plus tard j'ai réalisé que c'est justement parce que je galérais sur le court terme que j'arrivais à produire des choses intelligentes sur le long terme.
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Pour rappel, dans les épisodes 29 et 30, on avait abordé la dualité de la liberté et du contrôle qu'on a sur notre être et sur notre vie.
Je vous disais que si on fait abstraction du plan physique et que l'on raisonne uniquement sur le plan mental,
les mouvements de notre vie se passent dans deux espaces mentaux soumis à une gravité très différente.
Il y a d'une part ce que j'appelle l'espace mental aménagé.
Qui est un espace mental composé de routes hyper-rapides et bien intégrées.
Et donc dans lequel on a un sentiment de liberté vis-à-vis de ce qu'on peut faire d'un instant à l'autre.
Nos mouvements dans cet espace mental sont caractérisés par du dynamisme et de la fluidité.
Nos dépenses d'énergie sont faibles.
C'est comme si cet espace mental était soumis à une faible gravité.
C'est également un espace très propre, très clair, dans lequel notre perception et notre pensée arrivent parfaitement à se repérer.
C'est comme si on avait une super carte mentale de cet espace.
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Mais le truc c'est que dans cet espace mental aménagé, le sentiment de liberté est trompeur.
Parce que seuls les mouvements que l'on a déjà acquis et intégrés peuvent survenir.
Cet espace mental est complètement bloqué et inflexible.
Si on veut aller au delà des routes existantes, on ne peut pas.
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Dès qu'on veut faire des mouvements nouveaux qu'on n'a pas encore intégrés,
on passe dans ce que j'appelle l'espace mental primitif.
L'espace mental primitif, en gros c'est l'espace des domaines inexplorés,
dont on a encore ni cartes ni routes mentales pour se repérer et se contrôler efficacement.
Quand on évolue dans cet espace mental primitif,
notre contrôle et notre liberté de mouvements ne sont pas du tout les mêmes que dans l'espace mental aménagé.
D'une certaine manière on est plus libre, parce qu'il n'y a aucune route, on peut tout faire, la flexibilité est totale.
Mais ce n'est pas le sentiment qu'on a.
Parce que dans cet espace mental primitif, le contrôle est difficile.
On ne perçoit pas bien ce qui se passe.
Tout est sombre et "sauvage".
Quand on avance, on est toujours en train de penser à comment on avance.
Il n'y a pas de route prédéfinie, on essaie de se répérer, de trouver et créer notre route en même temps que de l'utiliser.
Tout est lent, c'est du travail et beaucoup d'efforts pour avancer et faire le moindre mouvement notable.
Nos dépenses d'énergie sont fortes.
C'est comme s'il y avait une forte gravité comparé à l'espace mental aménagé.
Quand on est dedans, on peut passer énormément de temps sans avancer à rien.
Et on a souvent le sentiment d'être coincé ou perdu.
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Mais ça ne veut pas dire que ça ne sert à rien de passer du temps dans cet espace mental primitif non intégré.
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Parce que toutes les super choses qui peuvent se passer dans l'espace mental aménagé,
dans lequel la gravité est faible,
dans lequel vous avez un fort sentiment de liberté et de contrôle direct ;
dépend de l'inertie que vous avez accumulée dans l'espace mental primitif,
sur lequel votre contrôle direct est beaucoup plus limité.
En gros plus vous explorez une zone de l'espace mental primitif,
plus elle se transforme en une zone de l'espace mental aménagé.
Ça étend cet espace de liberté liquide dans lequel la vie est plus facile.
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Bref pour revenir à ce que je disais sur l'intelligence.
Beaucoup de gens arrivent facilement à développer leur espace mental aménagé pour traiter un nouveau domaine.
Ils pigent vite les bonnes routes à construire et donc ils ne restent pas longtemps à galérer dans l'espace mental primitif.
Et à partir de là ils passent l'essentiel de leur temps dans cet espace mental aménagé,
hors de l'espace mental primitif.
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Moi, pour des raisons que j'ignore mon cerveau a des difficultés à développer un espace mental aménagé.
Il est moins efficace pour ça.
Je mets du temps à piger ce qu'il faut comprendre.
Et donc j'ai tendance à rester plus longtemps coincé à galérer dans l'espace mental primitif avant d'aménager des autoroutes mentales.
Et tant que je suis perdu dans cet espace mental primitif, ben j'explore et je crée sans cesse de nouveaux petits sentiers.
Et sur le long terme, ça fait émerger des réseaux de chemins complexes dans mon cerveau.
Et le développement de ces réseaux particuliers, ben ça ne peut émerger que si tu restes dans l'espace mental primitif.
Quand tu passes ton temps dans l'espace mental aménagé tu ne fais qu'utiliser les autoroutes déjà existantes.
Tu ne crées rien de nouveau.
La création est le propre de l'espace mental primitif.
Et c'est pour ça qu'à long terme, c'est limitant de rester dans son espace mental aménagé,
et c'est enrichissant de passer du temps dans son espace mental primitif.
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De plus la recherche montre que les apprentissages difficiles ont tendance à être beaucoup plus durables, flexibles, et transférables que les apprentissages rapides.
Et au fond c'est logique car en général quand l'apprentissage est difficile tu as créé beaucoup plus de connexions différentes,
qui sont autant chemins, autant de ponts permettant le raccordement avec d'autres apprentissages.
Bref dans les derniers épisodes on a commencé à parler des bénéfices de se perdre.
Des bénéfices de se détacher de notre structure de pensées et de croyances pour ouvrir nos possibilités.
En gros des bénéfices de retourner dans notre espace mental primitif même si on peut rester dans le confort de notre espace mental aménagé.
Et j'espère que vous commencez à comprendre pourquoi.
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Certes être dans l'espace mental aménagé c'est cool, parce que dans cet espace c'est fluide, on va vite, on est efficace, on arrive bien à se repérer, on sait on où va, on est en confiance.
Mais en même temps être dans l'espace mental aménagé, c'est être dans l'espace des routines et des conditionnements.
Ce n'est pas l'espace de la liberté, de l'expansion, de l'innovation et de la créativité.
Quand tu es dans l'espace mental primitif, c'est lent et comme tu n'avances à rien ça donne l'impression que tu es bloqué.
Mais en fait c'est l'inverse, tu es complètement débloqué dans l'espace mental primtif alors que tu es bloqué dans l'espace mental aménagé.
Il ne faut pas se faire avoir par les sensations.
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Comme je vous le disais,
Beaucoup de personnes ont du mal à se perdre.
parce qu'elles ont été conditionnées à la fois par leur nature et par leur éducation,
à ne pas se perdre.
Elles voient ça comme quelque chose de négatif qui n'a aucun bénéfice.
Elles se sentent mal à l'aise quand elles sont perdues,
elles ont l'impression d'être bêtes et incompétentes.
Et donc elles font tout pour éviter de se perdre ou tout du moins pour ne pas rester perdues quand elles se perdent.
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Mais en fait il faut bien comprendre que ces sentiments sont très mal avisés.
C'est bon de se perdre.
L'impression d'être bête quand tu es perdu,
c'est justement parce que tu n'as pas de chemin et donc que tu es en condition de remodeler tes connexions pour leur donner une nouvelle forme,
et que ça demande un certain temps.
Quand tu te permets de te perdre, tu te permets de te recréer,
tu te permets d'explorer et de créer librement des nouvelles routes, des nouvelles connexions, de nouvelles possibilités sans jamais t'enraciner dans les contraintes des routes déjà créées.
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Comme je vous le disais dans l'épisode précédent,
Je suis devenu tellement fort à être stupide,
à débrancher tous les construits de mon cerveau,
à ne pas suivre de structure ou de plan "logique",
à me perdre dans mon esprit,
à passer du temps à tenter n'importe quoi jusqu'à ce que ça marche,
sans me questionner si c'est possible ou pas,
sans me questionner si c'est cohérent ou pas,
ce qui fait que paradoxalement j'arrive à bien faire évoluer ma vie et mon esprit,
et sortir des choses intelligibles un peu folles qui sortent complètement des conventions de la réalité partagée.
Et si vous voulez mieux comprendre pourquoi c'est un bon plan d'éviter les plans,
je vous invite à regarder l'épisode 21 qui explique pourquoi partir sans plan peut vous faire arriver à un plan plus grand que tout ce que vous auriez pu imaginer.
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Bref,
Encore une fois pour moi le principe est simple,
Si tu veux produire des trucs de fous dans ta vie, il faut penser comme un fou
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Quand je réfléchis je ne m'enferme dans aucune cohérence,
dans aucune logique prédéterminée, j'enlève toutes les barrières mentales.
Au contraire, comme je le disais dans l'épisode 154,
j'ai très souvent des phases de destruction de mes conceptions actuelles, qui précèdent la re-construction d'idées.
C'est à dire que non seulement mon cerveau est déjà pas très doué pour créer des routes,
mais en plus j'essaie de détruire celles qu'il a déjà construit pour ne pas qu'elles limitent ma pensée.
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Je dédie beaucoup de journées à réfléchir sur une page vide et blanche,
en ayant fait table rase de tout le reste.
Je vois les belles routes dans mon esprit et j'essaie de ne pas les utiliser,
j'essaie de prendre des sentiers qui n'existent pas.
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C'est un truc que j'ai commencé à faire un jour un peu par hasard, et que personne ne fait parce que ça semble être une perte de temps.
Alors que contre-intuitivement ça permet une dynamique et des processus dingues sur le long terme, car le métabolisme de notre esprit est augmenté.
Ce qui est logique au final si on décloisonne ce fonctionnement du métabolisme à l'échelle de l'expérience humaine.
En détruisant nos croyances, on augmente leur synthèse.
C'est de la gymnastique mentale.
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Vous savez si nos ancêtres lointains nous voyaient courrir ou faire de la musculation comme on peut le pratiquer à notre époque,
je pense que ça leur semblerait tellement être une perte de temps et d'énergie.
En fait ça leur semblerait même complètement con.
Et c'est vrai que quand tu prends du recul, en soit c'est un peu con de déplacer des poids sur place, de mettre ton corps en difficulté, de dépenser de l'énergie,
jusqu'à être trop fatigué pour pouvoir continuer à le faire.
Si tu n'étais pas au courant que ça va développer quelque chose,
tu ne ferais jamais ça.
Et si tu le faisais tu te sentirais probablement mal de le faire !
C'est hyper-contre intuitif en fait.
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Mais le truc, c'est que cette situation décrit parfaitement l'état des choses vis-à-vis du cerveau !
À notre époque, on a bien cartographié comment développer efficacement nos muscles, quel régime d'activité, d'exercices et de mouvements il faut, quel régime d'alimentation il faut,
quels principes il y a derrière le développement musculaire, etc
Avec Internet c'est devenu accessible au plus grand nombre tout ça.
On a aussi bien cartographié que ça a plein de bénéfices d'entraîner son corps.
Donc ce n'est pas très bizarre pour nous de faire de la musculation.
C'est plutôt assez logique en fait, et donc on ne se sent pas mal d'en faire, au contraire.
D'autant plus que comme je vous l'expliquais dans l'épisode 159,
quand on voit plein d'autres personnes faire quelque chose,
ce quelque chose devient normal.
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Mais un moment donné, j'ai réalisé qu'en fait il n'y a pas si longtemps on était loin de savoir tout ça.
Tout du moins tu ne pouvais pas savoir ça partout.
Ce n'était pas de la connaissance accessible à n'importe qui.
Et je me suis dit merde, en fait à notre époque il y a sûrement des trucs bizarres et contre-intuitifs à faire avec notre esprit-cerveau pour pouvoir le développer,
et on n'est pas encore au courant.
Et je me suis dit que comme pour le développement du corps,
on devrait pouvoir faire pareil avec l'esprit-cerveau.
Trouver les régimes et les principes qui permettent son développement.
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Et sur ce on continue de parler de tout ça dans le prochain épisode !
En attendant, je vous invite à vous abonner si ce n'est pas déjà fait,
à partager cette vidéo et laisser un pouce bleu si vous l'avez appréciée, ça m'aide pour le référencement.
Quoi qu'il en soit je vous remercie de m'avoir écouté jusqu'au bout
et je vous dis à très bientôt pour la prochaine vidéo,
Ciao
Maîtrisez votre esprit, développez votre conscience, élevez votre existence !