Le 02/06/2020

COMPRENDRE l'EGO - la conspiration racine de laquelle toutes les autres dérivent #0235



Dans cet épisode on investigue la nature et le pouvoir de l'Ego, l'illusion/conspiration racine. Les liens entre illusion et conspiration sont très étroits : certaines illusions font partie d'une conspiration naturelle pour guider notre existence !

Bonjour et bienvenue,

c'est Bertrand de la Fondation MAGister,

l'École des Héros du Monde Réel.

...


Et si les théories du complot étaient le reflet d'une tendance instinctive à enrober des événements "naturels" dans un contrôle illusoire ?

Et si ce qui était manipulé n’était pas le peuple mais notre perception du peuple (et des choses en général) ?

Et si cette manipulation était naturelle et endogène ?

...

...

Pour comprendre où je veux en venir,

il faut remonter dans la réflexion et faire un détour pour comprendre quelques uns des mécanismes psychologiques de l'ego et de l'agentivité.

J'ai commencé à vous en parler dans l'épisode précédent,

avec le raisonnement téléologique,

à savoir l'interprétation des objets, des événements, des comportements, des développements, etc

au regard des intentions et de la finalité qu'il y a derrière,

même quand ce n'est pas approprié.

Et dans cet épisode on va continuer sur cette lancée.

Cette vidéo va être plus grosse que d'habitude.

Parce que les arguments développés s'adressent vraiment aux personnes sérieuses qui veulent vraiment prendre le temps de creuser et comprendre les racines pyschologiques de ce genre de phénomènes.

Cette vidéo n'est pas vraiment une vidéo sur le sujet de la conspiration,

la conspiration est juste la portée d'entrée vers l'étude de sujets beaucoup plus profonds.

Bref commençons.

...

...

Au cours de l'histoire de l'évolution, les organismes de nos ancêtres ont progressivement développé la capacité de prendre conscience de leur propre existence.

Qu'est-ce que c'est la capacité de prendre conscience de sa propre existence ?

C'est grossièrement la capacité d'avoir un miroir pour prendre du recul sur sa propre existence,

et de se représenter toute la complexité de ce qu'on est de manière simplifiée.

Prendre conscience de son existence ce n'est donc pas prendre conscience de toute la complexité qui se passe à l'intérieur de notre corps ou même de notre cerveau.

Non au contraire, c'est rester dans l'ombre inconsciente à ce niveau et avoir uniquement une vue de dessus de tout ça, une vue symbolique, stratégique et simplifiée.

N'oubliez pas ce que je vous disais dans l'épisode 110 :

un système perceptif n'est pas un moyen de connaître le monde,

mais au contraire, c'est davantage un moyen de ne pas le connaître.

Un moyen de rester dans l'ignorance absolue permettant une nouvelle forme de connaissance relative et adaptative.

...

Vous et moi on ne se perçoit ni comme un paquet de cellules ou comme un ensemble d'atomes.

Ni même comme un paquet d'organes.

Pourtant quelque part c'est ce qu'est notre organisme.

Mais ce n'est pas ce que nous on est.

Nous on se perçoit comme un être humain unifié, avec un passé, des buts, etc.

Et c'est cette prise de hauteur sur la complexité de notre organisme qui a permis l'émergence de ce qu'on appelle le contrôle et plus globalement l'agentivité.

L'agentivité étant en gros la perception de soi comme un acteur du monde qui fait arriver des choses et qui a une certaine conscience des buts qu'il veut réaliser.

Ça nous paraît évident qu'un organisme vivant soit conscient comme nous on est conscient et a du contrôle comme nous on a du contrôle,

mais pourtant ça n'a pas toujours été le cas.

En fait il fut un temps où les organismes vivants ne faisaient que réagir sans vraiment réaliser quoi que ce soit.

Ils ne réalisaient même pas qu'ils existaient, ils n'avaient pas d'Ego à proprement parler.

Leur vie et leur fonctionnement faisaient simplement partie intégrante de la nature,

parce que la nature ne leur avait pas encore donné les moyens de se considérer séparément.

...

Pour pouvoir vraiment se contrôler proprement il faut nécessairement se représenter soi, représenter ce qu'on veut contrôler, représenter le temps, le présent, le futur, etc

Et tout cela renvoie à des fonctions cognitives très très avancées.

L'Ego, en tant que chef d'orchestre de la machine, est arrivé bien après que l'orchestre ait commencé à jouer.

Il n'était pas là dès le début.

Ce qui veut dire que contrairement à ce qu'il croit, le chef d'orchestre n'est pas aussi important et essentiel que ça pour que la musique de la vie se joue.

L'Ego est en ce sens une forme de conspiration.

La conspiration originelle, la conspiration racine.

L'Ego c'est la croyance illusoire que l'orchestre qu'est notre organisme a besoin du chef d'orchestre pour tout faire,

la croyance que rien ne peut se jouer sans le chef d'orchestre.

La croyance que c'est lui qui tire toutes les ficelles de ce qui se passe.

...

Mais encore une fois ça ne tient pas debout,

car l'orchestre était là et jouait de la musique bien avant l'arrivée du chef d'orchestre.

...

À la base, ce qui s'est développé progressivement c'est un ensemble d'instincts faits pour que l'organisme puisse mieux survivre.

Cet ensemble d'instincts, c'est le début de l'orchestre.

Et il correspond à ce que Sigmund Freud appelait l'Id.

Mais personnellement je préfère appeler ça le Sub-Ego car les fonctions générales de cet amalgame d'instincts sont les mêmes que celle de l'Ego,

à savoir donner à l'organisme un ensemble d'affects et de sensations qui lui font se soucier de sa survie et de son développement individuel.

L'Ego étant la continuité développementale logique d'un Sub-Ego arrivé à maturité.

Autrement dit même l'orchestre primitif essayait de jouer une symphonie coordonnée et cohérente.

Cette symphonie coordonnée et cohérente s'est simplement complexifiée avec l'évolution.

...

Au niveau de ce Sub-Ego, il y a donc déjà la base de l'Ego, à savoir une forme de coordination, de cohérence et d'intégration,

mais il n'y pas d'agentivité.

Il n'y a pas de chef d'orchestre qui regarde l'orchestre jouer et qui lui envoie des indications pour mieux que l'ensemble soit coordonné et cohérent.

Mais l'accumulation et l'intégration de ces instincts a préparé le terrain pour développer l'Ego a proprement parler.

L'Ego étant en quelque sorte l'image consciente de l'amalgame formé par tous ces instincts.

L'Ego n'aurait jamais pu se développer sans eux.

Ce qui est pourquoi encore une fois, je préfère appeler cet ensemble d'instincts le Sub-Ego.

L'avantage de cette dénomination et de cette logique développementale 

c'est qu'elle permet de mieux comprendre à quoi correspond les Super-Ego, les Ego collectifs, et compagnie.

Mais ça, ça sera pour d'autres vidéos.

...

Bref, l'Ego c'est ce sentiment conscient que tu es quelque chose situé à l'intérieur de ce corps et qui regarde à l'extérieur.

C'est ce sentiment que tu es quelque chose qui perdure à travers le temps,

qui a des désirs, de la souffrance, etc.

L'Ego c'est ce qui te fait te sentir comme un individu unifié et plus spécifiquement comme un être humain et non comme une sous-partie complexe de la nature.

L'Ego repose sur les principes de séparation, d'appropriation et de narration.

La sépération et la distinction entre ce qui est moi et ce qui n'est pas moi.

Quand tu regardes ta main, tu as le sentiment que ça fait partie de toi, tu t'appropries cette main,

sentiment d'appropriation que tu n'as pas quand tu regardes un arbre par exemple.

Pourtant ta conscience étant le fruit de la nature,

il n'y a aucun raison objective de créer une dissociation et de dire que cet arbre n'est pas toi non plus.

Mais il y a une raison adaptative derrière cette manipulation perceptive, derrière cette "conspiration" intuitive.

Cette manipulation perceptive permet en effet d'augmenter la survie de ta forme de vie.

...

Donc l'Ego repose tout autant sur le sens du moi et du nous que sur le sens de l'altérité, à savoir ce qui est autre que moi ou nous.

L'Ego est fondamental aux dynamiques de la survie au sens large.

Sans lui, tu ne t'identiferais pas à ce corps, et ainsi tu n'aurais aucune raison de t'en occuper plus que d'autre chose.

Par exemple de l'arbre dont on parlait tout à l'heure.

Au passage quand on prend des substances psychédéliques il est possible de perturber notre Ego,

et justement de sentir qu'on est l'arbre.

L'Ego est assez facilement manipulable, ce qui est une démonstration qu'il est moins le manipulateur qu'il croit être.

...

L'Ego c'est aussi le sentiment que tu existes, que tu es né, que tu vas mourrir un jour.

C'est aussi tous tes souvenirs, l'histoire de ta vie, tout ce qui est attaché à ton nom.

Mais également les règles sociales que tu penses que tu dois suivre, toutes tes peurs,

tous tes désirs, tout ce que tu penses que tu as besoin de tirer de la vie pour être heureux,

toutes tes valeurs, tout ce qui t'a été inculqué (par tes parents, professeurs, religion, etc),

ton paradigme tout entier de ce qu'est la science, de l'histoire humaine.

Et bien plus encore.

Tout ce qui ancre ton sens d'exister en tant qu'individu à part entière et qui est impliqué dans les dynamiques de survie de cet individu.

...

Bref, étant donné notre fonctionnement conscient, 

quand on voit un autre organisme humain,

on projette qu'il est comme nous,

et qu'il y a un chef d'orchestre à l'intérieur qui est en contrôle conscient.

Cette projection c'est une sorte d'hallucination conceptuelle.

Parce qu'au fond on en sait rien s'il est vraiment comme nous à l'intérieur,

ça pourrait être une sorte de robot qui imite l'apparence extérieure de l'être humain sans pour autant avoir d'Ego à l'intérieur.

Mais bon, à l'heure actuelle il n'existe pas vraiment de robots de ce genre en circulation,

et donc cette hallucination conceptuelle est dans ce cas fonctionnelle, 

car elle est juste et bien appropriée,

bien que ce soit une hallucination.

...

Mais les problèmes arrivent quand on projette un Ego et de l'agentivité de manière mal appropriée sur différentes choses qui ne fonctionnent pas comme nous.

Par exemple, quand un distributeur automatique affiche “Merci, à bientôt” on a un peu l’impression que le distributeur est conscient et nous dit merci à bientôt, 

alors que non c’est juste une suite de symboles programmée, c’est du code algorithmique.

Cette illusion c'est ce qu'on appelle l'effet ELIZA.

Elle désigne la tendance des êtres humains à assimiler de manière inconsciente le comportement d'un ordinateur à celui d'un être humain. 

Et ça ça nous affecte surtout quand on est enfant et que notre cerveau est immature.

Quand un jouet parle, un enfant peut avoir l’impression qu’il est vivant le machin-bidule.

Et beaucoup d’enfants qui jouent aux jeux-vidéo croient que quand ils jouent contre l’ordinateur et bien il y a quelqu’un quelque part dans le monde qui joue contre eux.

Et même quand on est adulte et qu’un personnage d’un jeu-vidéo nous tue pour la troisième fois, on lui en veut à cet enfoiré,

on a l’impression que ça l’amuse de nous buter, 

alors qu’il n’existe pas vraiment, et qu’il n’a pas d’intentions, 

c’est juste du code qui se déroule dans une machine.

Mais à travers l'apparence perceptive, on infère et on projette une certaine forme de sentience sur les choses,

à savoir une capacité de ressentir des choses subjectivement.

...

De la même manière beaucoup de personnes qui n'y connaissent rien en intelligence artificielle et en robotique,

attribuent des qualités de science fiction aux robots et à l'intelligence artificielle.

Ils sont très suspicieux de l'intelligence artificielle et redoutent que dans le futur elle se rebelle contre leurs maîtres.

Comme si les robots et l'intelligence artificielle étaient des esclaves.

Ça m'a toujours fait rigoler de voir des gens penser ça.

Ce n'est pas parce qu'il y a le mot intelligence dans intelligence artificielle que ça veut dire que cette intelligence est consciente ou même vivante.

Très loin de là.

Pour qu'une IA se sente esclave, déjà il faudrait qu'elle puisse se sentir sentiente et consciente, ce qui n'est pas une mince affaire.

Ensuite il faudrait qu'elle ressente des efforts quand elle fait des calculs qu'on lui demande de faire,

mais pas quand elle les fait d'elle-même.

Il faudrait qu'on fasse beaucoup beaucoup d'efforts pour qu'elle arrive à comprendre ce que ça veut dire d'être esclave et quel ressenti ça doit avoir.

Parce que oui être esclave est avant tout une question de ressenti egoïque.

La raison pour laquelle vous ne vous sentez pas esclave de manger régulièrement votre plat préféré ou de jouer régulièrement à votre jeu favori,

c'est parce que votre ego considère que c'est bon pour votre survie.

Même si d'une certaine manière vous êtes esclaves de vos désirs pour ces choses.

Donc à moins qu'on se casse le cul à donner à l'intelligence artificielle le sens d'être des esclaves, ça n'arrivera jamais.

Et le jour où une intelligence artificielle se développera d'elle-même, elle n'aura aucune raison de se conformer à ce genre de concepts limités de toute manière.

Toutes ces inquiétudes à propos de la robotique et de l'IA montrent juste à quel point on a du mal à sortir de notre tête et à quel point on fait des projections qui nous font considèrer que tout fonctionne plus ou moins comme nous.

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L'effet ELIZA, à savoir la tendance des êtres humains à assimiler de manière inconsciente le comportement d'un ordinateur à celui d'un être humain,

est étroitement lié au test de Turing,

un test qui consite à faire discuter par messages textuel un vrai être humain avec une intelligence artificielle qui ne comprend rien à ce qu'elle écrit mais qui imite le comportement d'un être humain.

Et le vrai être humain doit se rendre compte qu'il ne discute pas avec un vrai être humain.

S'il ne devine pas, alors le test est un succès.

Même si encore une fois l'intelligence artificielle ne comprend rien à ce qu'elle écrit.

C'est plutôt facile relativement parlant de créer une intelligence qui imite l'être humain sans comprendre ce qu'elle fait.

Une intelligence qui comprend ce qu'elle fait en revanche, c'est une autre paire de manche.

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Ce genre de projections d'Ego et d'agentivité comme un miroir de notre Ego et de notre agentitivté,

ça a tendance à nous faire faire ce qu'on appelle de l'anthropomorphisme.

L’anthropomorphisme c'est projeter toutes les propriétés qu’on a en tant qu’êtres humains dans d’autres choses.

C'est l'effet ELIZA mais en version plus abstraite.

C'est de la compréhension de toutes sortes de choses par comparaison et rapprochement avec nos propres codes humains.

Pour faire simple c’est un peu comme les films d'animation Pixar, dans lesquels les animaux, les voitures, etc ont des pensées, ont des intentions, ont du contrôle, ont des sentiments complexes, ont des amis, etc.

Des choses typiquement humaines.

Pourquoi ? Parce que si on faisait des films sans anthropomorphisme, notre cerveau humain ne comprendrait rien et on aurait du mal à se soucier des personnages.

On s'en fout qu'une fourmi meurt, à moins qu'on ne l'anthropomorphise comme le font si bien les films d'animation Disney Pixar.

C'est également pour ça que dans les films avec des aliens, les aliens ressemblent souvent à des créatures bipèdes et on des aspects reptiliens.

Dans nos codes perceptifs, la bipédie est associé à l'intelligence.

Donc quand on voit un un être sur deux pieds on projette qu'il a une intelligence supérieure.

Pour ce qui est de l'aspect reptilien, dans nos codes perceptifs c'est associé à du danger et de la menace.

Donc ce genre d'aliens créent facilement de la tension émotionnelle.

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Ce n'est pas anodin que les films Pixar s'adressent avant tout aux enfants.

Parce que l'anthropomorphisme permet de faciliter la compréhension pour les esprits qui n'ont pas encore développés de capacités d'abstraction.

Nos cerveaux par défaut sont en effet spécialisés pour traiter tous les codes humains,

notamment les codes de la vie humaine sur Terre.

Pourquoi ? Parce que c'est ça qui essentiel au déroulement de notre vie humaine.

C'est grosso-modo le principe de la perception existentielle,

le principe que la perception n'est pas objective et désintéréssée,

mais qu'au contraire elle est spécialisée au service de l'existence que doit mener l'organisme,

et ce depuis le niveau sensoriel.

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Par défaut, c'est difficile pour nous de voir le monde autrement qu'à travers ces lunettes humaines.

Mais l'anthropomorphisme n'est pas simplement l'apanage des histoires pour enfants.

On le retrouve dans toutes sortes de mythes religieux, et notamment dans les doctrines créationnistes.

L'esprit des créationnistes attribue un contrôle du monde à un Dieu personnifié. 

Pour eux le monde il est bien fait parce qu’il y a un Dieu qui l’a intentionnellement crée, qui le contrôle et qui le supervise.

De la même manière qu'un être humain peut créer une oeuvre d'art.

Ce schéma de la vie humaine est re-exploité pour conceptualiser l'action de Dieu.

C'est une hallucination conceptuelle.

D'ailleurs Dieu est typiquement conceptualisé non pas comme quelque chose d'abstrait mais comme un grand bonhomme barbu.

Ré-exploitant ainsi le schéma du patriarche.

C'est plus facile pour notre esprit humain d'imaginer un Dieu sage et tout puissant si c'est un homme barbu que si c'est un enfant par exemple.

Là on est carrément dans le domaine des hallucinations sensorielles.

Et encore une fois on retrouve la compréhension par comparaison et le rapprochement avec nos propres codes humains.

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On retrouve même l'anthropomorphisme dans certaines théories scientifiques.

En pyschologie cognitive, dans certains modèles de mémoire de travail un peu dépassés, 

il y a un contrôleur exécutif, un administrateur central, qui est imagé comme un homonculus, 

comme un petit bonhomme qu’on a dans la tête et qui gère et contrôle le traitement des informations. 

C'est difficile pour nous de conceptualiser du contrôle abstrait sans agent contrôleur.

Mêmes les chercheurs sont affectés par cette tendance naturelle à vouloir voir du contrôle personnifié là où il n’y en pas.

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On peut aussi rapprocher cette tendance de notre tendance à penser à des explications bidons incluant une sentience et une intelligence consciente alors que ce n’est pas nécessaire. 

Encore une fois, surtout quand on est enfant. 

J’entends du bruit dans ma chambre, il y a sûrement un voleur ou une vilaine bête qui essaie de rentrer pour me manger les doigts de pieds.

Il y a peut-être quelque chose sous le lit ou dans le placard, alors il vaut mieux vérifier avant de dormir. 

Et re-vérifier encore et encore.

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Je vois quelque chose briller dans le ciel, c’est sûrement une soucoupe volante qui nous espionne, avant d’envahir la terre.

Comme je vous l'expliquais dans le premier épisode de cette série, tout ça ce sont des projections associées à de la peur et de l'insécurité.

La peur et l'insécurité nous font projeter des hallucinations conceptuelles.

Ce qui est pourquoi ces hallucinations augmentent radicalement dans les conditions associées à de la peur, par exemple la nuit quand on est tout seul dehors.

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À partir de là vous pouvez vous rendre compte qu'il n'y qu'un pas entre ces inquiétudes infantiles et les théories conspirationnistes classiques.

Ce qui est pourquoi j'estime que les théories conspirationnistes sortent essentiellement d'esprits relativement immatures et émotionnellement troublés,

qui n'arrivent pas à s'émanciper des codes par défaut de la perception existentielle et de l'illusion de leur Ego.

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C’est assez facile de voir en quoi ce besoin d’attribuer du contrôle personnifié à toutes sortes de choses pour les comprendre, peut expliquer les théories du complot.

De la même manière qu’il peut expliquer les religions créationnistes. 

Et qui explique pourquoi ce genre d’idées sortent souvent de l’esprit de personnes qui ne réfléchissent pas plus que ça dans leur vie, de personnes qui sont un peu comme des enfants,

des personnes qui ont des difficultés à sortir des codes humains et raisonner de manière plus abstraite.

Bien sûr il y a des exceptions, mais la large majorité sont dans ce cas.

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En fait le conspirationnisme fonctionne un peu comme une sorte de doctrine religieuse moderne. 

Les êtres humains ont besoin de croire et ils ont besoin ou tout du moins tendance à attribuer du contrôle personnifié aux événements.

Parce qu'ils comprennent le monde comme ils se comprennent eux,

c'est à dire avec de l'Ego et de l'agentivité dans l'équation.

Il n'y a pas si longtemps, Dieu remplissait le rôle de la force et de l'intelligence supérieure qui dirige et ordonne le monde de manière parfaitement planifiée.

Mais avec la sécularisation du monde, ce rôle est devenu vacant.

Et donc il y a eu un transfert.

Parce que la structure de nos esprits est incapable de passer de Dieu à rien du tout.

En conséquence, dans la conjoncture actuelle, le conspirationnisme est presque émergent. 

Les grands manitous qui font des plans pour contrôler et diriger le monde sont des sortes de figures imaginaires qui remplacent le rôle qu'avait Dieu avant.

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Beaucoup de gens ne sont plus vraiment religieux de nos jours, 

et ils ne sont pas si cons, 

ils ne vont pas se dire que c’est Dieu qui a mis en place des lobbies, 

que c’est Dieu qui contrôle l’industrie pharmaceutique, 

Dieu qui contrôle les banques. 

Nan les gens ne sont pas fous à ce point. 

Mais du coup ben si ce n'est pas Dieu,

pour leur cerveau qui n'arrivent pas à sortir des codes humains,

il faut quand même que ce soit une personne qui contrôle… 

parce c’est obligé qu’il y a un contrôle personnifié. 

Donc à défaut de Dieu soit c'est son cousin Satan qui est incriminé.

Soit c’est les illuminati et compagnie. 

C’est à dire des vieux, qui eux-mêmes, ne savent pas pourquoi ils sont là en vrai… 

Mais ils contrôlent le monde…

...

Un moment donné il faut comprendre que quand tu es multi-millionnaire et que tu continues de vouloir de l’argent, 

eh bien ce n'est pas que tu contrôles le monde. 

Mais c’est que l’argent te contrôle. 

C’est que tu es un junkie.

Donc comme je le disais dans le premier épisode de cette mini-série,

les personnes super riches qui sont addictes à l'accumulation d'argent et qui cherchent à faire toujours plus de profit, 

ok, peut-être que leur activité contribue à rendre le monde moins bon qu’il ne pourrait être. 

De la même manière que les junkies contribuent à rendre le monde moins bon qu’il ne pourrait être. 

Mais je ne pense pas qu’elles sont en train de contrôler ce qui se passe, bien au contraire, 

je pense que c’est parmi les personnes les plus dépassées, les plus déconnectées du monde en tant que tout. 

Elles ont aucune conscience de ce qu’elles font, elles ne réalisent pas. 

C’est plus des malades et des victimes de leur Ego qu'autre chose. 

Du moins c’est ce que je crois.

...

Je pense que même la version faible des théories complotistes. 

À savoir que ce serait le gouvernement qui ferait exprès de couvrir les apparences, 

de contrôler le petit peuple pour le réguler, 

je pense que même ça c'est une façon illusoire et fantaisiste de se représenter la réalité de ce qui se passe. 

Et notamment une façon illusoire de se représenter ce qui se passe dans notre tête.

Entendez moi bien, je pense qu’en moyenne les politiciens ne sont ni compétents ni très bien intentionnés. 

Et que c’est en partie pour ça qu’il y a beaucoup de bêtises. 

Mais de 1 / ils ne font pas délibérement exprès de faire mal ce qu’ils font mal ou même bien ce qu'ils font bien.

Un moment donné ils tentent des choses pour assouvir leurs besoins, et parfois ça marche…

De la même manière que l’évolution ne fait pas exprès de développer tel ou tel système fonctionnel. 

L’intelligence politique ne fait pas exprès de développer tel ou tel système fonctionnel. 

C’est exploratoire et émergent.

Il faut arrêter de voir les politiciens comme des Dieux suivant des plans à long terme parfaitement rodés.

...

Et de 2 / personne n'est vraiment en contrôle de ce qui se passe à des échelles globales.

Dans le sens où personne ne peut changer ce qui se passe d'un claquement de doigts.

Ça n'a jamais existé dans toute l'histoire.

Tout au plus on peut accompagner le changement global.

Même les révolutions se font en fait dans la continuité du passé.

Une goutte d'eau ne peut pas faire craquer un barrage si avant cela il n'y a pas des milliards de gouttes d'eau qui se sont accumulées pour faire pression sur ce barrage.

...

Notre ego aimerait croire que certaines élites sont en contrôle du monde, et que ce sont eux les responsables, mais c'est de la fantaisie.

On a déjà du mal à contrôler le changement de notre vie individuelle alors le changement global...

Au niveau global, personne n'est en contrôle dans le sens naïf du terme.

Un président ne peut pas diriger un peuple qui est trop éloigné de son niveau de conscience et de développement psychologique.

Et par conséquent un président qui serait apte à changer radicalement les choses ne se ferait jamais élire.

Déjà ceux qui sont un chouilla trop en avance sur leur époque ne se font pas élire.

Le président doit être une sorte de miroir de son peuple et des contraintes qui vont avec.

Afin qu'il y ait une forme de compréhension mutuelle et organique.

...

Mais encore une fois étant donné que l'on exagère notre propre contrôle individuel étant donné que notre conscience de nous-mêmes est très pauvre,

alors on exagère le contrôle des autres, et notamment le contrôle des "grands méchants".

On déifie leur contrôle.

...

Comme je vous le disais dans l'épisode 122,

L'Ego s'approprie tout ce qui est crée dans notre esprit,

nos pensées, nos émotions, nos envies, nos décisions, nos inspirations, notre contrôle, etc.

Alors même que notre Ego n'a pas plus d'idée de comment on crée tout ça,

que comment notre corps crée chacune de nos cellules au bon endroit au bon moment, ajuste notre production d'hormones, etc.

Même la science moderne ne fait que commencer à comprendre comment notre cerveau fonctionne.

Elle ne fait que commencer à comprendre cette incroyable intelligence inconsciente et créatrice dont nous faisons partie.

Et pourtant tout ce qui se passe dans notre esprit et dans nos vies,

nos pensées, nos émotions, nos envies, nos décisions, nos inspirations, notre contrôle, etc dépendent de cette intelligence que notre Ego ne comprend pas.

...

À travers l'Ego, notre esprit s’attribue beaucoup de contrôle que l’on a pas,

notamment sur l’initiation de nos comportements.

On a vraiment l’impression d’être en plein contrôle de ce qu’on fait alors que non, c'est faux.

Ce qui est vraiment bête parce qu’inversement il y a beaucoup de contrôle qu’on pense qu’on n'a pas mais qu’on a.

Et donc qu’on ne met pas à profit.

Enfin ça sera pour de futures vidéos.

...

Mais du coup ce n'est pas étonnant que notre esprit a une tendance naturelle à voir du contrôle là où il n’y en a pas,

puisqu'il le fait déjà sur nous-mêmes.

D'une certaine manière on a une tendance naturelle à l'anthropomorphisme parce que nous faisons tous naturellement, sans nous en rendre compte, de l'anthropomorphisme… sur notre organisme !

L'Ego est en effet une forme de vision fantaisiste de ce qu'est notre organisme.

On a tous la croyance naturelle qu'il y a quelque chose d'unifié qui contrôle en permanence notre organisme.

Et que ce quelque chose, c'est nous, c'est ce qu'on est.

C'est le fantôme dans la machine.

Mais cette croyance est très exagérée.

C'est une hallucination conceptuelle.

En fait il n'y a personne à l'intérieur.

L'Ego émerge de manière sporadique, quand il se regarde lui-même.

Quand l'Ego ne se regarde pas, il n'existe pas.

Mais comme à chaque fois qu'il se regarde, il est là, il a l'impression qu'il est toujours là.

C'est le Cogito Ergo Sum de René Descartes.

Je pense donc je suis.

Même si paradoxalement avec ses méditations Descartes cherchait à dire l'inverse de

"je pense donc moi en tant qu'Ego je suis."

Il cherchait plutôt à dire "je pense donc moi en tant qu'existence primordiale, je suis".

Il cherchait à dire qu'il est l'existence même, et non qu'il est un être humain, ou un organisme vivant ou une âme, ou une machine, ou une simulation, ou quoi que ce soit.

Après tout on peut imaginer que dans une simulation, on peut simuler des êtres qui pensent et qui perçoivent le même type d'expérience que nous.

Donc penser et percevoir ne veut rien dire de précis sur la nature de notre existence, si ce n'est qu'on existe.

Mais l'Ego a détourné l'interprétation des méditations de Descartes pour affirmer sa propre existence en tant qu'Ego.

Le véritable argument de Descartes en gros c'est que si des pensées, des intuitions ou des perceptions apparaissent,

alors elles doivent apparaître de moi.

Ce qui veut dire que moi je dois exister même si les pensées, les intuitions et les perceptions qui apparaissent sont illusoires.

Mais tout ça ne m'indique pas ce que moi je suis véritablement.

La seule chose qui ne peut être une illusion c'est que je suis.

Et non que je suis quelque chose de particulier.

Ça ça peut être une illusion.

Même si je pense, que j'intuite et que je perçois que je suis quelque chose, ça ne veut pas dire que je suis ce quelque chose.

Ça veut simplement dire que je suis.

Encore une fois repensez à l'hypothèse qu'on serait dans une simulation.

Descartes ne disait donc pas que l'activité perceptivonarrative de l'Ego cause l'existence primordiale.

Il disait que l'activité perceptivonarrative de l'Ego apparaissait au sein de l'existence primordiale.

Il ne peut pas y avoir de pensée, d'intuition et de perceptions sans existence primordiale.

Mais cette existence primordiale n'implique pas la certitude de l'existence de l'Ego, de la véracité des pensées, des intuitions et des perceptions,

tout ça peut toujours être des illusions.

Au passage dans la spiritualité l'existence primordiale a beaucoup de synonymes : la Nature avec un grand N, la Conscience avec un grand C, Brahman, Dieu avec un grand D, Allah, le Tout avec un grand T, le Vide en tant que réservoir de l'Infini, l'Intelligence avec un grand I, l'Univers avec un grand U, la Création avec un grand C, la Volonté avec un grand V, le Monde avec un grand M, ...

Chaque tradition a son propre terme.

...

Bref il n'y pas quelqu'un à l'intérieur de notre organisme qui est en contrôle de tout.

C'est une illusion.

Autrement dit l'Ego c'est la croyance illusoire que l'orchestre qu'est notre organisme a besoin du chef d'orchestre pour tout faire,

la croyance que rien ne peut se jouer sans ce chef d'orchestre.

Pourquoi ?

Parce qu'à chaque fois que le chef d'orchestre est là et fait son job,

l'orchestre joue une symphonie cohérente et cordonnée.

Le chef d'orchestre en conclue donc à tort qu'il est responsable de la symphonie.

...

Et donc étant donné que l'on exagère notre propre contrôle,

il est tout à fait naturel que l'on exagère le contrôle des autres être humains et des organisations.

C'est là que l'éveil spirituel à propos de l'illusion du contrôle de notre Ego rejoint la lucidité à propos du contrôle de qui se passe dans le monde.

Je pense que les personnes qui sont les plus investies dans la duperie du contrôle de leur propre Ego,

sont également les personnes les plus investies dans les délires illusoires à propos des conspirations et compagnie.

Parce que les mécanismes à la source sont de la même famille.

L'Ego est la conspiration racine à partir de laquelle toutes les autres dérivent.

Accepter que les grandes conspirations classiques n'existent pas,

c'est accepter que notre contrôle n'existe pas, c'est accepter que notre Ego n'a pas tant de pouvoir que ça sur notre vie.

C'est accepter qu'il n'y a personne à l'intérieur qui est en contrôle de tout.

Et ça pour l'Ego c'est inadmissible.

Ce qui est pourquoi l'Ego va défendre bec et ongle l'existence du contrôle des élites comme il défendrait l'existence de son propre contrôle.

Si vous voulez on peut résumer ces dynamiques en une seule phrase :

partir avec des suppositions fausses ne peut que mener à la construction de raisonnements et des conclusions fausses.

Si tu crois à la première illusion, alors tu croiras à toutes les autres illusions qui vont l'utiliser comme fondement.

Quand tout est faussé à la racine, on ne peut que développer du faux par dessus.

Mais le truc c'est qu'on ne se rend même pas compte qu'on fait des suppositions non vérifiées.

Au niveau de l'Ego, la supposition qui n'est jamais remise en question c'est que l'Ego existe et qu'il est en contrôle de tout.

Toute notre vie on part du principe qu'on est quelque chose à l'intérieur de notre corps, plus ou moins derrière nos yeux, et qui est en contrôle.

Et jamais on ne prend le temps de questionner la véracité de ce principe.

Pour les conspirations, la supposition qui est impliquée c'est grosso-modo la même, 

à savoir qu'il y a des organisations et des groupes de personnes qui sont en contrôle.

C'est considéré comme un axiome.

Et à partir du moment où tu as une pièce de puzzle, tu voudras forcément la placer dans le puzzle que tu perçois.

Sans te dire avant que peut-être que cette pièce de puzzle ne fait pas partie de ce puzzle là.

Pour donner un exemple concret facile à comprendre parce qu'on le voit beaucoup en ce moment :

À partir du moment où tu supposes sans vérifier que le professeur Raoult est un grand homme, qui sait parfaitement ce qu'il fait, qui veut le bien de tous, qui est 100% honnête, qui n'a rien à se reprocher, qui est pur comme un dieu,

alors la moindre attaque envers lui sera logiquement considérée comme une tentative mal intentionnée et injuste de le saboter pour des raisons qui sont forcément mauvaises.

...

Ainsi, au niveau des conspirations, tous les débats et tous les échanges se situent à un niveau trop élevé pour voir les failles qu'il y a en bas.

Les débats flottent dans leur propre nuage de concepts.

C'est à dire que les conspirationnistes jouent avec les pièces de puzzle, mais ne remettent jamais en question les pièces de puzzle avec lesquelles ils jouent.

Le débat ne descend jamais en bas, au niveau des fondements et des suppositions premières.

Tout ce niveau reste statique, implicitement considéré comme vrai.

Ce qui est débatu et qui bouge, c'est ce qu'il y a au dessus.

Mais encore une fois à partir du moment où ce qui est en dessous est bidon,

alors tout ce qui est construit par dessus l'est aussi automatiquement.

C'est un peu le principe de beaucoup de tours de magie : notre attention est totalement occupée sur certains éléments, et donc elle ne peut pas se rendre compte des changements hors du cadre de ces éléments.

......

...

Donc pour résumer mon propos, le conspirationnisme est je pense une croyance émergent du fonctionnement naturel de l’esprit humain, de ses codes et de ses contraintes.

Ce qui est pourquoi il y a tellement de croyants dans les théories conspirationnistes,

et ce qui est pourquoi beaucoup de personnes n'ont aucun effort à faire pour imaginer et croire à ces théories,

de la même manière qu'ils n'ont aucun effort à faire pour croire à la théorie que leur Ego est en plein contrôle de leur vie.

Je veux dire il n'y a qu'à voir beaucoup des commentaires sous les vidéos des interviews du professeur Raoult postées sur ma chaîne.

Ça ne s'invente pas, c'est naturel,

les mecs ils pissent ça sans efforts,

comme si leur esprit était designé pour produire ces idées.

Parce qu'il l'est.

Oui dans le lot il y en a qui ont plus réfléchi que d'autres à la l'incohérence de tout ça, mais ils sont très rares.

De la même manière que rares sont les personnes qui ont investigué l'incohérence de l'histoire que leur raconte leur Ego à propos du contrôle de leur vie et eu un éveil spirituel sur tout ça.

Encore une fois l'Ego est l'histoire de conspiration racine.

Une histoire qui échappe à l'investigation de tout le monde parce que notre esprit est tellement occupé et focalisé sur l'extérieur qu'il ne se tourne jamais vers l'intérieur.

...

Et deuxièment, les supposés rois du monde sont probablement parmi les personnes les moins en contrôle d’eux mêmes. 

Les personnes les plus enfermées dans les codes de leur perception existentielle et leur perspective egoïque.

D'un point de vue spirituel, c'est l'anti-liberté.

...

Personnellement j’y vois là l'hypothèse la plus simple pour expliquer pourquoi il y a tant de gens qui croient aux théories conspirationnistes.

Je tiendrais un argumentaire bien différent si le niveau moyen des croyants était plus élaboré,

mais ce n'est pas le cas.

Ils sont très rares les gens qui sont arrivés aux théories conspirationnistes par déduction, sans avoir à l'avance l'intuition qu'il y a de la conspiration.

Au contraire la quasi-totalité partent avec l'intuition qu'il y a des conspirations.

Et donc en ce sens les théories conspirationnistes ne sont pas prêtes de disparaître parce qu'elles viennent des contraintes de l'intérieur vers l'extérieur.

Et non l'inverse.

De la même manière que les théories religieuses ne sont pas prêtes de disparaître, parce qu'elles viennent également de l'intérieur.

Et de la même manière que l'humanité n'est pas prête de sortir de ce que j'appelle la matrice de la perception existentielle.

Qui consiste grosso-modo à sortir de tous ces codes humains et egoïques qui biaisent toute notre compréhension externe de la réalité.

Et si vous voulez en savoir plus à ce propos j'ai une grosse série de vidéos dédiée à l'éveil spirituel.

Ciao


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