Le 22/02/2020

Combattre l'indésirable par la limitation de soi (NoFap, addictions, contrôle de soi) #0202



Quand on parle de croyances limitantes c'est souvent en référence à des croyances qui nous desservent, mais ce qu'il faut bien comprendre c'est que ça peut aussi être des croyances qui nous servent.

Bonjour et bienvenue,

c'est Bertrand de la Fondation MAGister,

l'École des Héros du Monde Réel.

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Tout d'abord, si vous ne me connaissez pas et que vous vous demandez pourquoi m'écouter,

je suis docteur en sciences cognitives.

Les sciences cognitives qu'est-ce que c'est, c'est grosso-modo l'étude moderne du fonctionnement de l'esprit.

Ça ne veut pas dire que tout ce que je dis est forcément vrai.

Non, c'est juste un indicateur que je prends la recherche et la compréhension au sérieux.

Mais personne ne peut prétendre dire que des choses vraies à part les personnes qui sous-estiment leur ignorance.

Vous devez toujours garder un esprit critique.

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Dans le dernier épisode on a commencé à parler des bénéfices en termes de self-contrôle de planifier à l'avance des périodes délimitées d'abstinence durant lesquelles pendant X jours on ne se permet pas de faire certaines choses.

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Je vous disais que le premier bonus en termes de self-contrôle c'était l'effet de contexte.

Je ne vais pas revenir en détails dessus car j'ai déjà bien expliqué ce que c'était dans le dernier épisode.

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Le deuxième bonus  de self-contrôle dont on va parler, c'est l'effet combiné de pré-décision, de prédiction rétroactive et d'évitement de la souffrance inutile.

Ou dit plus simplement et grossièrement, l'effet des croyances limitantes sur notre dynamique mentale.

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Imaginez un mec qui se croit incapable d'aborder une fille et de la séduire.

Qu'est-ce qui va se passer quand il va croiser par hasard une fille qui l'attire ?

Eh bien il ne va rien tenter parce qu'étant donné sa croyance limitante, il va prédire qu'au final, ça ne pourra jamais marcher.

Il ne va même pas contempler le fait d'y aller, parce que pour lui ça serait se faire du mal pour rien, ça serait se torturer pour rien, car c'est impossible que ça se passe bien.

Et du coup après ça, il ne va pas y reporter attention, il ne va pas se dire qu'il a potentiellement raté quelque chose et qu'il aurait pu réussir s'il avait tenté.

Il ne va pas ruminer et se dire "bordel je suis nul, j'aurais du tenter ma chance".

Non il va se dire qu'il n'a absolument rien raté parce que s'il avait tenté ça n'aurait jamais marché.

Et donc en fait il ne va même plus y repenser, ça va complètement lui sortir de la conscience.

Autrement dit avant même qu'il ne croise la fille, il a déjà pré-décidé qu'il n'irait pas lui parler et qu'il allait filtrer tout ça.

Sa prédiction limitante sur l'issue future a un effet sur le déroulement du présent et sur ce qui se passe dans sa tête dans le présent.

Dans ce cas là, c'est une mauvaise croyance limitante, on est d'accord.

Mais dans le cas du contrôle des envies indésirables on peut avoir des bonnes croyances limitantes.

Combattre le mal par le mal comme on dit.

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En effet, par exemple si tu planifies une période délimitée d'abstinence de la masturbation.

Et bien quand tu seras dans cette période délimitée, ton esprit aura la croyance limitante que tu ne peux pas te masturber.

Et par conséquent ton esprit portera beaucoup moins d'attention là dessus.

Et à chaque fois que tu vas avoir une impulsion de te masturber dans cette période,

tu vas prédire que de toute manière tu ne vas pas le faire parce que tu ne peux pas.

Tu vas prédire que la future issue c'est que tu ne vas pas te masturber.

C'est pré-décidé.

Et donc rétroactivement dans le présent, tu vas te dire que ça ne sert à rien d'y porter attention et de te faire du mal pour rien vu qu'au final tu ne vas pas le faire.

Et donc ça va couper tout le déroulement attentionnel qui t'aurais fait nourrir l'envie et perdre le contrôle si tu n'avais pas cette prédiction limitante qu'au final, tu n'allais pas le faire.

Si tu n'avais pas cette prédiction limitante tu aurais commencé à porter attention à l'impulsion, tu aurais commencé à te toucher, tu aurais nourri l'envie, et de fil en aiguille, tu t'aurais fait avoir.

L'énergie va là où se dirige l'attention.

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Vous savez on dit souvent que la clé pour réussir et réaliser ses rêves c'est de faire le premier pas.

De monter la première marche de l'escalier.

Puis de marche en marche tout va se réaliser.

Et du coup il faut bien comprendre que le raisonnement est parfaitement valable à l'envers.

La clé pour rester en contrôle et ne pas réaliser ses envies indésirables c'est de ne jamais dépasser le stade 1.

Le stade 1 c'est quand l'impulsion indésirable arrive.

Le stade 2 c'est quand tu commences à porter attention à cette impulsion

Le stade 3 c'est quand tu commences à agir sur cette impulsion.

À chaque stade les risques de perdre le contrôle et d'aller jusqu'au bout augmentent dramatiquement.

En général quand tu passes le stade 3, il n'y a plus de retour en arrière, tu vas aller jusqu'au bout.

Comme je vous le disais dans l'épisode 198, il ne faut jamais jouer avec le feu et croire qu'on va s'en sortir indemne.

Autrement dit, faites attention à ce que vous désirez car vous pourriez bien y arriver.

Ne dépassez jamais le stade 1 et vous serez en sécurité.

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Bref pour en revenir à cette histoire de croyances limitantes.

Quand on parle de croyances limitantes c'est souvent en référence à des croyances qui nous désservent, mais ce qu'il faut bien comprendre c'est que ça peut aussi être des croyances qui nous servent.

Par exemple on a pour la plupart tous la croyance limitante qui si on enfreint la loi,

on va avoir des problèmes derrière, ce qui fait que notre cerveau ne songe même pas à enfreindre la loi.

Et c'est une croyance limitante parce que ça se trouve si on enfreint la loi, on ne va pas se faire prendre.

Ça se trouve si on cherche il y a des bonnes opportunités à enfreindre la loi, des opportunités qui vont améliorer notre vie.

Mais globalement on est d'accord pour dire que même si c'est une croyance limitante

de croire que si on effreint la loi on va avoir des problèmes derrière,

eh bien c'est une croyance limitante qui nous sert à éviter les emmerdes et surtout qui nous sert à ne pas développer d'envies à la con.

Ça nous sert à ne pas mettre notre attention au mauvais endroit.

Et donc en créant des périodes délimitées d'abstinence de la masturbation on peut tirer partie de ce bénéfice.

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En fait ce qu'il faut bien comprendre c'est que dans ton esprit, il y a des mécanismes d'évitement de la souffrance inutile qui te font ne pas penser à des trucs qui te feraient souffir pour rien.

Et notamment qui ne te font pas penser à des trucs positifs que tu ne pourras jamais avoir.

Ça fait partie plus globalement de ce que j'appelle les mécanismes d'encapsulation de la conscience, dont je vous parlais dans l'épisode 64.

Ces mécanismes sont toujours actifs passivement, sans que tu ne t'en rendes compte.

Ils sont notamment actifs quand ton cerveau va prédire plus ou moins consciemment, que tu es limité et que tu ne peux pas.

Par exemple quand tu fais des efforts pour réussir quelque chose mais que tu n'y arrives pas, au bout d'un moment ton cerveau va arrêter de vouloir réussir ce truc, et va vouloir réussir quelque chose d'autre.

De la même manière, quand tu fais une retraite dans la nature sans technologies, au bout d'un moment ton cerveau va arrêter de vouloir s'occuper avec les technologies, il va chercher à s'occuper différemment.

Parce qu'il a compris qu'il ne peut pas avoir accès aux technologies.

Et que donc ça ne sert à rien d'y penser.

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Et ce qu'il faut bien comprendre c'est que dans pas mal de conditions ça peut être profitable tout ça.

Par exemple quand on est malade c'est pour ça qu'on est beaucoup plus indulgent avec nous-mêmes et qu'on arrive facilement à être en paix à ne rien foutre.

On va laisser tout le travail de côté, on va arrêter d'y porter attention, on va rester dans le lit et passer beaucoup de temps à faire des choses non productives comme de regarder une série télé par exemple.

Et on ne va pas se dire bordel "je suis en train de perdre du temps à rien foutre, il faut que je travaille et que j'arrête de procrastiner."

Non on ne va pas penser ça et se faire du mal pour rien, parce qu'on sait qu'on est limité et qu'on ne peut pas, on doit récupérer.

Et donc notre attention décroche du travail.

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Inversement les mécanismes d'évitement de la souffrance inutile vont être inactifs quand tu ne vas pas prédire que tu es limité.

Ce qui est pourquoi si on reste toute la journée dans le lit à regarder des séries télé quand on est en forme,

eh bien on se sent comme une merde, il y a une petite voix dans la tête qui nous rappelle qu'on est en train de procrastiner des choses importantes.

Ce qui est également la raison pour laquelle une personne qui sait qu'elle a du potentiel va se sentir beaucoup plus mal de procrastiner qu'une personne qui croit qu'elle n'a pas de potentiel.

Parce que la première a l'impression de gâcher quelque chose, alors que l'autre non.

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Et pour en revenir à cette histoire du gars qui croise une fille qui l'attire.

S'il n'a rien tenté et qu'il croyait qu'il n'avait aucune chance, il ne va plus y repenser, il va passer à autre chose.

Par contre s'il n'a rien tenté et qu'il croyait qu'il avait ses chances, là il ça va lui hanter l'esprit, il ne va pas passer à autre chose.

Il va s'en vouloir de ne rien avoir tenté.

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L'impossible et l'inaccessible, ça ne nous hante jamais l'esprit.

C'est le possible et l'accessible qui nous prennent la tête et qui stimulent nos émotions.

Parce qu'on se dit que si ça se trouve c'est à notre portée, ça ne dépend que de nos actions de les réaliser.

Et cette possibilité engage notre cerveau.

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Et c'est pour ça que vous avez tout intérêt à considérer impossibles certaines choses indésirables,

et à ne pas considérer comme impossibles certaines choses désirables.

Comme je vous l'expiquais au passage dans l'épisode 159.

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Bref, et donc encore une fois planifier des périodes délimitées d'abstinence de quelque chose que l'on veut éviter de faire,

permet de tirer partie de ces mécanismes pour éviter d'avoir des envies inutiles qui nous arrivent dans la tête.

C'est ce que j'appelle combattre le mal par le mal.

Combattre l'indésirable par la limitation de soi.

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C'est également la raison pour laquelle quand vous avez une impulsion de comportement indésirable, c'est bénéfique de prédire votre propre déception.

De se visualiser après avoir craqué, après la décharge, déçu de vous-même, avec moins d'énergie, etc.

Ça va activer les mécanismes d'évitement de la souffrance inutile qui vous aideront à retenir l'impulsion et passer à autre chose.

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Encore une fois tous ces mécanismes d'encapsulation de la conscience, d'encapsulation des désirs, etc, vont vraiment bien bien au delà du contrôle des envies indésirables.

Si vous y réfléchissez bien vous réaliserez que ce sont des mécanismes omniprésents qui ont un pouvoir explicatif énorme sur ce qu'on fait de nos vies et sur ce qu'on appelle la réalité.

Et le tout c'est de les manipuler à notre avantage, pour qu'ils nous servent et non qu'ils nous déservent.

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Sur ce on s'arrête là pour aujourd'hui,

et dans le prochain épisode je vous expliquerais des choses importantes à savoir sur la planification des périodes délimitées d'abstinence.

En attendant, si vous ne l'avez pas lu j'ai publié un nouvel article exclusif sur le blog de la chaîne,

je vous mets le lien en dessous en commentaire.

Comme d'habitude, je vous invite à vous abonner si ce n'est pas déjà fait,

à partager cette vidéo et laisser un pouce bleu si vous l'avez appréciée, ça m'aide pour la visibilité.

Quoi qu'il en soit je vous remercie de m'avoir écouté jusqu'au bout

et je vous dis à très bientôt pour la prochaine vidéo,

Ciao


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