Le 26/04/2023

Les liens incompris entre Relaxation, Évolution et Décadence [°0323]



Heureusement que tout le monde ne se distrait pas de l'ordre et la structure de la société. Mais heureusement aussi que d'autres s'en distraient et vivent davantage dans leur petite bulle, déconnectés de tout ça. C'est ça qui permet à la vie d'évoluer.

Décadence, Relaxation et Évolution

[[Une importante vidéo sur l'importance / partie 4]]​​​​​​​ 

Part 4 


Bonjour et bienvenue,

C'est Bertrand de la Fondation MAGister. 

À la fin du dernier épisode de cette série, je vous disais que beaucoup de personnes pensent qu'elles devraient donner de l'importance uniquement aux choses censées être importantes vis-à-vis d'une sorte de code moral et social.

Peu importe que ce code soit d'origine absolue ou relative.

C'est à dire, en gros, peu importe que ce code vienne de Dieu ou vienne de notre communauté d'êtres humains, de notre société.

Ces personnes se sentiraient coupables de donner de l'importance à d'autres choses que ce qui est censé être important selon ce code. Dans leur tête c'est pas bien.

Et même s'il existe beaucoup de codes sociomoraux qui sont bien, il en existe aussi un paquet qui sont stupides et ou datés.


Avant de continuer, comprenez moi bien, je pense que ça a du bon de ne pas être dans l'excès inverse, c'est à dire de ne pas se foutre complètement de l'intégration avec la société, de ne pas se foutre complètement des normes socio-morales, etc.

Parce que bon, à partir de là, tu deviens une sorte de sociopathe.

Non, le problème avec l'intégration sociale, il est double.

Déjà il survient quand on ne s'écoute plus et qu'on s'aligne "religieusement" avec les codes sociaux moraux.

Au lieu de simplement trouver l'équilibre entre l'individualité et la collectivité.

Et surtout l'autre dimension du problème, c'est qu'il faut faire la part des choses.

Certains codes socio-moraux sont vraiment bons et on serait con de ne pas s'aligner avec,

tandis que d'autres codes socio-moraux sont vraiment stupides et on serait con de s'aligner avec.

Il faut s'aligner avec les bons codes, et ignorer les codes stupides.


La plupart des gens qui ont de la résistance à donner de l'importance à certaines choses, c'est selon moi très souvent vis-à-vis de codes socio-moraux stupides.

Et souvent datés.

Qui impliquent souvent une vision absolutiste de l'importance qui compartimentalise vraiment l'importance à un sous-ensemble très restreint de choses.

// seule finalité c'est donner du plaisir dans l'instant présent

Et du coup les personnes qui suivent ce code, elles compartimentalisent tellement l'importance à certaines choses précises, que finalement elles sont dans une névrose,

à la fois parce qu'elles se privent, mais surtout parce que du fait de cette privation, elles vivent dans un monde austère.

Elles se mettent la pression sans s'en rendre compte.

Alors qu'encore une fois, comme je vous le disais dans l'épisode 320, si on prend du recul et qu'on prend une perspective alien, c'est un peu ridicule de se mettre la pression là-dessus.

Il faut se relaxer.

C'est juste un code sociomoral dans la tête.

Encore une fois, je ne dis pas que tout se vaut, mais on peut clairement accorder de l'importance à des choses frivoles, ce n'est pas un pêché.

Au contraire, ça rend la vie plus légère et agréable.

Et on peut même défendre que c'est l'un des buts ultimes de la vie en tant que processus, d'augmenter son cercle d'importance.

De se développer suffisamment jusqu'à pouvoir s'émanciper des besoins primaires, et explorer toutes sortes de potentiels, fleurir, et non rester confiné au même cadre défini par les besoins primaires (et je reviendrais plus tard là dessus).

L'importance secondaire découle d'une marge vis-à-vis de l'importance primaire.

Après cela dit, attention, il y a aussi l'excès inverse.

À savoir de n'accorder de l'importance qu'à des choses frivoles au détriment des priorités plus fondamentales.

Le trop de relativisme, qui fait perdre les repères fondamentaux de la survie, et mène à la décadence et à la destructuration de la société.


Importance et décadence

Certes l'importance est quelque chose que l'on projette de l'intérieur, mais fondamentalement cette projection est originellement très liée à la survie.

C'est à dire que le système d'importance existe en premier lieu vis-à-vis des impératifs de la survie, pour nous faire prioriser ce qui touche à nos besoins primitifs.

C'est seulement à mesure que nos besoins primitifs ont été garantis que l'importance s'en est découplée et s'est transférée sur des besoins plus secondaires.

Et si vous faites attention vous verrez que les personnes avec des psychés plus conservatrices, qui sont souvent dans la vision absolutiste de l'importance d'ailleurs, eh bien elles se rapprochent de ce couplage originel entre l'importance et la survie.

C'est à dire que pour elles ce qui est important c'est ce qui maintient l'ordre et la structure de la société, et plus généralement l'ordre et la structure de la culture et de la civilisation.

Pour elles, tout le reste c'est des distractions frivoles, sans importance.

Et c'est important de rester éloigné de ces distractions.

De vivre dans l'abstinence et l'ascétisme pour rester concentré sur les priorités fondamentales.

Parce que maintenir l'ordre, ça passe par la prévention vis-à-vis du futur, afin d'être résilient.

Pour garder un tour d'avance sur la force de l'entropie avec laquelle on est en compétition implicite. Et donc pouvoir se maintenir en cas de perturbations.

Pour ces personnes il ne faut pas se contenter d'assurer le juste nécessaire des besoins primaires, mais faire plus que le nécessaire. On n'est jamais assez préparé, et donc il n'y a jamais la place pour les distractions.

Pour eux, d'un point de vue entropique, c'est dangereux si tout le monde se distrait de certaines choses ou font le minimum vis-à-vis d'elles.

C'est le début de la fin pour la société.

Mais bon le problème de ces personnes c'est qu'elles sont focalisées sur leur vision biaisée de l'importance et de la survie.

Par exemple beaucoup de conservateurs n'en ont rien à foutre de l'environnement.

Parce que ce qu'ils veulent conserver c'est leur système, et si ce système nuit à l'environnement tant pis pour l'environnement.

Sauf que c'est débile car ultimement, la survie de leur système dépend aussi de la survie de l'environnement.

Aussi ce que ces personnes considèrent comme des distractions, eh bien pour d'autres personnes ça peut être leur mission de vie. Leur voie professionnelle.

Prenez par exemple le cas de la danse et de la musique.

Il existe beaucoup de professionnels dévoués dans ces disciplines.

Pareil pour l'industrie du cinéma et du jeux-vidéo.

Pour les personnes qui travaillent à fond là-dedans, ce n'est pas des distractions.

Ils n'ont pas du tout le sentiment de se distraire.

Leur travail les épanouit et les nourrit psychologiquement.

Ils n'ont pas le sentiment de manquer d'importance.

Ils ont le sentiment que c'est important.

Mais si tu pars du principe que c'est une distraction, eh bien ça ne pourra jamais avoir de l'importance.

Parce que c'est une forme de dénigrement qui te ferme à donner de l'importance.

Au contraire ça projette activement l'inverse de l'importance.

Considérer une chose comme une distraction, c'est considérer qu'elle ne peut pas vraiment avoir de l'importance, et qu'elle ne pourra jamais être importante.

C'est pour ça au passage que les gens qui ont des hobbies favoris en dehors de leur travail,

ils n'appellent pas ça des distractions. Non ils appellent ça des passions.

Rien que le fait de considérer ça comme des passions, ça montre du respect et de la dignité envers ces hobbies.

Et la façon dont tu traites ces activités, eh bien ces activités vont te le rendre.

Si tu considères qu'une activité est une distraction, tu vas te sentir coupable de t'y adonner et ça va te pourrir psychologiquement.

Alors que si tu considères qu'une activité est une passion digne ce nom,  ça va t'épanouir de t'y adonner.

...

Il y a deux épisodes, je vous parlais du lien entre ce qui est important et ce qui est sérieux.

Oui la plupart des passions on peut se dire que dans un sens ce n'est pas sérieux.

En revanche on peut dire qu'on les considère sérieusement.

Et que ça compte sérieusement pour nous.

La relation qu'on a est sérieuse.



On peut pourquoi pas hiérarchiser l'importance, mais ça n'enlève pas l'importance de ce qui est en bas de l'échelle.

Encore une fois d'un point de vue alien, tous les barreaux de notre échelle d'importance sont probablement aussi insignifiants les uns que les autres.

On est seuls dans notre délire à croire qu'il y a vraiment une grande différence entre ces barreaux.

Dit autrement tu pourras toujours trouver quelque chose d'objectivement beaucoup plus important que ce qui est important pour toi actuellement.

Ça ne veut pas dire pour autant que ce que tu fais actuellement n'est pas vraiment important.

Non, pour toi, ici et maintenant, c'est vraiment important.

Ça ne sert à rien de se névroser.


Priorités

Garder l'équilibre entre le primaire et le secondaire

En fait qui est crucial quand on est dans le relativisme, pour éviter la décadence, c'est de garder un équilibre entre le primaire et le secondaire, et que notre budget d'importance ne soit pas bouffé par le secondaire au détriment du primaire.

En gros si on prend l'image d'une pyramide, c'est crucial que les étages du bas gardent de l'importance.

Et tant que tu garantis ça, tu peux sans aucune culpabilité laisser l'importance se développer dans le secondaire, c'est-à-dire dans des étages au-dessus.

D'ailleurs ce schéma qui peut se passer dans notre vie, c'est le schéma qui se passe au niveau de la culture en général.

Avec les dynamiques développementales en spirale.

À mesure que la culture évolue et garantit les besoins importants, de nouveaux besoins émergent sur ces terrains plus sécurisés.

Et progressivement ces besoins émergents deviennent les nouveaux besoins importants.

Donc avec ce modèle, c'est assez évident que l'importance est quelque chose de dynamique.

Chaque stade du modèle des dynamiques en spirale a des valeurs différentes, et évidemment l'importance est étroitement liée aux valeurs.

Ce qu'on valorise, c'est ça qui a de l'importance.

De manière très résumée et réductionniste :

Quand la vie est au stade beige, ce qui est important c'est de survivre individuellement.

Quand la vie est au stade violet, la survie individuelle est garantie mais maintenant ce qui est important c'est la survie et la cohésion de la tribu.

Quand la vie est au stade rouge, la survie de la tribu est garantie mais maintenant ce qui est important c'est de ne pas être juste un membre de la tribu, c'est d'accumuler du pouvoir et de la richesse individuels, de faire les choses pour soi.

Quand la vie est au stade bleu, la tribu s'est tellement agrandie qu'elle laisse place à une société, avec de la répartition des tâches, avec un gouvernement global, une gestion des ressources régulées, de l'argent, etc, et ce qui est important c'est que chacun respecte les règles du jeu et reste dans le droit chemin pour que l'ensemble puisse fonctionner et perdurer.

Un système global comme ça ne peut pas fonctionner si on permet à des individus rouges de faire ce qu'ils veulent et de ne pas respecter les règles.

Ensuite, quand la vie est au stade orange, l'abondance de la société dont tu fais partie fait que ce n'est plus nécessaire de rester rigoureusement dans le droit chemin, ce qui est important c'est plutôt de créer son propre chemin pour accumuler des ressources externes, profiter de ces ressources externes, mais aussi apporter de la valeur à ta société.

Quand la vie est au stade vert, les besoins primitifs sont tellement garantis par la société dont tu fais partie que là ce qui devient important c'est l'épanouissement intérieur.

Et c'est à ce stade vert que l'esprit commence à prendre conscience que l'importance est une question de rapport, d'intimité, de disposition, etc.

Parce que le stade vert c'est le stade du post-modernisme, le stade de la relativité de la vérité, etc.

Et donc de la relativité de l'importance.

Au stade vert, les gens deviennent tous un peu des mini-philosophes, ils ont les conditions pour réfléchir à ces méta-problématiques.

Après ce même chemin de la relativisation tend à mener à deux issues opposées :  il peut mener à une forme de cynisme et de nihilisme qui nous fait dévaloriser l'importance de pratiquement tout,

ou il peut à l'inverse nous mener à une forme de révérence de tout.

Pour dire les choses autrement : certains esprits vont prendre le relativisme sous l'angle que rien n'est important, alors que d'autres esprits vont le prendre sous l'angle que tout peut devenir important. 

// c"e sera vite oublié, d'ici une semaine je passerais à autre chose, donc c'est sans importance, ..."

Après justement ce modèle des dynamiques en spirale met bien en évidence que si tu peux réaliser ces choses sur la nature de l'importance, c'est seulement parce que tes besoins primitifs sont garantis.

Dit autrement à chaque stade, la nouvelle importance est une forme de luxe vis-à-vis du stade précédent.

Par exemple ce qui est important pour le vert, c'est considéré comme du luxe pour les personnes dans les sociétés bleues.

Et c'est ok.


...

Bref pour en revenir à l'ordre et la structure de la société, oui heureusement que tout le monde ne s'en distrait pas.

Mais heureusement aussi que d'autres s'en distraient et vivent davantage dans leur petite bulle, déconnectés de tout ça.

Parce que ce dimorphisme, c'est ça qui permet à la vie d'évoluer. C'est ça qui permet à la créativité de s'exprimer, et au potentiel d'être exploré.

Si tout le monde était hyper-focalisé sur l'ordre et la structure de la société, eh bien elle serait figée la société.

D'ailleurs même d'un point de vue évolutif au niveau biologique, la relaxation de la pression qui est au cœur des dynamiques en spirale, elle a une importance capitale.

Certains scientifiques, comme notamment Terrence Deacon, pensent que c'est en grande partie grâce à la relaxation de la pression que des capacités comme le langage ont pu émerger par exemple.

Pour eux l'émergence de certaines capacités ne peuvent pas s'expliquer à travers l'évolution graduelle classique face à la pression, évolution graduelle qui est plus une forme d'optimisation de ce qui est déjà présent et déjà utile.

Non, pour eux l'émergence de certaines capacités nécessitent des changements plus profonds que de simples optimisations, et surtout des changements de fond qui sont dans un premier temps dissociés de l'utilité.

Et quand on y réfléchit ben c'est logique.

Admettons qu'on donne une centaine d'outils à deux personnes différentes

Et on demande à ces deux personnes de créer un nouvel outil à partir de leur centaine d'outils.

Mais à une personne on lui impose de conserver la fonction et l'utilité de chacun des outils existants.

C'est à dire qu'elle doit créer un nouvel outil avec les outils existants, mais en même temps s'assurer que les anciens outils puissent toujours être utilisés comme avant.

Alors qu'à l'autre personne, on lui dit que si elle veut elle peut transformer les outils et leur faire perdre leur fonction, les rendre inutiles en soi.

La seconde personne va avoir beaucoup plus de possibilités et de libertés d'innover que la première.

La première personne elle sera vraiment contrainte dans ce qu'elle peut faire par la nécessité qu'elle a de préserver la fonction des outils.

De la même manière quand la pression sur les organismes est forte, l'évolution est contrainte de préserver l'utilité existante, alors que quand la pression évolutive est faible, l'évolution n'est pas contrainte de préserver l’utilité existante.

Ou tout du moins pas autant contrainte.

Parce que c'est vrai que c'est assez difficilement explicable à travers l'évolution progressive.

Donc l'idée générale de l'hypothèse de la relaxation, étant que plus la pression est forte, moins la sélection naturelle laisse émerger de changements, et a fortiori de changements radicaux.

Autrement dit quand la pression est forte, la sélection naturelle est beaucoup plus sélective.

Elle ne laisse passer que les mutations qui confèrent un avantage ou au minimum qui ne diminuent pas la fitness de l'organisme.

Et en général c'est vraiment des petites optimisations et non des gros changements de fond.

Parce qu'en gros il faut rester compétitif avec la pression, on ne peut pas se relâcher, on est en flux tendu avec elle, il n'y a pas de marge.

Ce qui fait que le processus évolutif est beaucoup plus rigide et beaucoup moins exploratoire à travers le temps.

Pour imager les choses, quand la pression est forte, le processus évolutif fait moins de recherche et développement.

Alors que quand la pression baisse, eh bien les organismes peuvent momentanément évoluer et perdre en fitness et malgré tout rester au dessus de la pression, parce qu'ils ne sont pas en flux tendus avec elle, ils ont de la marge.

Et donc quand la pression est basse, il peut y avoir des changements de fond qui émergent et qui restent à travers le temps, la sélection naturelle ne va pas les éliminer ou les tuer dans l’œuf.

La plupart du temps ces changements de fond ne vont dans un premier temps rien apporter de positif et même rendre les organismes moins compétitifs.

Et ces changements de fond ne vont pas se faire éliminer grâce à la faible pression.

Et donc à ce niveau, on pourrait se dire que c'est la décadence, c'est le début de la fin, etc.

Mais c'est sans compter que certains de changements vont être le tremplin de l'émergence de super avantages compétitifs pour les générations futures.

Des super avantages qui n'auraient pas pu émerger directement, sans passer par cette étape temporaire de baisse de fitness, de déconnexion et désolidarisation de l'utilité, etc.

Parce qu'en général, les premiers changements de fond n'apportent rien, mais c'est quand ils vont être combinés à d'autres changement de fond qui seront arrivés bien après, que la magie va pouvoir opérer.

Sauf que cette combinaison de changements est impossible quand la pression est forte, car quand la pression est forte la sélection naturelle élimine au fur et à mesure les changements de fond, ce qui fait qu'ils ne restent jamais en même temps, et donc que la magie de la combinaison ne peut jamais opérer.

Dans le cas où la pression est forte, quand un changement de fond émerge, ça fait très le temps que la sélection naturelle a fait le ménage et supprimé le précédent changement de fond.

Ce qui fait que la combinaison est physiquement impossible.

En gros l'absence de pression rend les choses beaucoup plus flexibles, malléables, ouvertes et évolutives.

La pression à l'inverse, c'est un peu comme des mains qui maintiennent fermement en place la forme exacte des organismes.

En mode discipline militaire et autoritaire.

La forte pression entraîne de la maintenance, du raffinage et de l'optimisation, alors que l'absence de pression entraîne des grands chantiers artistiques on va dire.


Pour mieux comprendre les choses imaginez le cycle de production d'un produit à travers le temps.

Le produit ne peut pas être crée d'un coup et directement utilisable.

Il y a un temps de développement et de gestation, et pendant ce temps la main d'oeuvre est occupée.

Et donc quand la pression est forte les produits avec des gros temps de développement et de gestation sont bannis, parce qu'on ne peut pas se permettre ce coût développemental en termes de temps et de ressources.

Alors que quand la pression est basse, eh bien tout est beaucoup plus libre et ouvert.

C'est d'ailleurs le même schéma qui se passe dans beaucoup d'industries : les entreprises qui ne sont pas en sécurité financière privilégient les produits éprouvés avec des temps de développement plutôt courts.

Mais en suivant cette stratégie eh bien elles se ferment aux meilleures innovations.

D'ailleurs à ce propos ce n'est pas par hasard que le bébé humain est incroyablement plus dépendant de ses parents que la plupart des animaux et que son temps de développement est aussi long.

C'est parce que l'être humain est largement au dessus de la pression par rapport aux autres animaux, et il peut se permettre un développement avec un tel coût de temps et de ressources.

Alors que la plupart des animaux sont obligés d'avoir des bébés qui sortent quasiment finis et figés, sans ça ce ne serait pas viable.

Mais du coup ils ne bénéficient pas des avantages de la malléabilité et compagnie, ils se condamnent à rester dans leurs limites.

Après bien sûr l'exemple du bébé humain est intéressant parce que pour les parents c'est une pression gigantesque de devoir s'occuper d'un bébé en permanence et pendant aussi longtemps.

La relaxation, elle met en quelque sorte la pression ailleurs.

Et donc une autre façon de voir les choses vis-à-vis de l'évolution de la société, l'évolution des besoins, les dynamiques en spirale, etc, c'est que la vie est en constante évolution et que la relaxation se déplace.


Safe space

Tout ça me mène à une autre digression sur les safe-spaces.

Ça peut paraître contre-intuitif mais un "safe space" est un environnement très similaire à un environnement hostile.

Parce qu'un safe space est considéré comme safe, comme un espace dans lequel on est en sécurité, non pas parce qu'on peut tout dire et tout faire sans risquer de conséquences négatives,

mais justement parce que c'est un espace épuré et contrôlé, dans lequel on est assuré que rien ni personne ne pourra nous offenser, dans lequel on est assuré qu'on sera protégé, que tout sujet sensible est banni, etc.

Pourquoi c'est similaire à un environnement hostile ?

Parce qu'un environnement hostile c'est un environnement qui restreint les options qui peuvent proliférer au sein de cet environnement.

En opposition à un environnement laxiste ou permissif, qui permet à toutes sortes d'options créatives de proliférer.

Dans un environnement hostile il est nécessaire d'éliminer toute source de faiblesse pour survivre, parce que leurs conséquences sont lourdes.

C'est cette hostilité qui crée la pression de sélection qui va formater les créatures, de sorte à ce qu'elles ne développent que ce qui est bien adapté.

Dans un safe space, finalement c'est pareil, tous les sujets sensibles sont éliminés.

Les seuls sujets qui peuvent exister dans cet environnement, c'est ceux qui sont safe.

Un environnement avec une faible pression c'est en quelque sorte un safe space inversé.

Dans un safe space on évite les trucs sensibles (il y a forme de pression pour éliminer les trucs sensibles. C'est interdit, c'est banni.).

Alors que dans un safe space inversé, on peut y aller sur les trucs sensibles car il n'y aura aucune conséquence, il n'y aura pas de punition.


Sur ce voilà pour aujourd'hui.

On continue de parler de tout ça dans la prochaine vidéo de cette série.




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