[[Mes Articles / Une importante vidéo sur l'importance]]
PARTIE 2
Respect, révérence.
Quotients, contrats sociaux : on est biologiquement programmé pour valoriser certaines choses
Créer des liens émotionnels
Bonjour et bienvenue,
C'est Bertrand de la Fondation MAGister.
À la fin du dernier épisode je vous disais que la distinction entre ce qui est important et ce qui n'est pas important, au bout du compte c'est défini dans la tête.
Ou pour dire les choses autrement, ce qui est important dépend fortement de la perspective, de l'immersion, et d'attachements émotionnels. C'est sentimental.
Plus tu es immergé dans quelque chose plus ce quelque chose sera important.
Et inversement plus tu prends du recul, plus ce quelque chose perdra en importance.
On pourrait même aller jusqu'à dire que l'importance est une question d'intimité.
Est-ce que la survie de l'humanité est importante ? Pour nous globalement oui, parce qu'on est immergé dedans, parce qu'on a plein d'attachements émotionnels avec et que ça paraît énorme depuis notre perspective.
Et puis c'est notre équipe quoi.
Mais admettons que l'on prenne le point de vue d'un alien, qui ne comprend rien du tout à notre activité humaine, qui n'a aucun attachement émotionnel avec, et qui a visité des tas de planètes avec une forme de vie intelligente.
Est-ce que de ce point de vue alien la survie de l'humanité est importante ? C'est très discutable.
De la même manière de notre point de vue cela semble important de se développer et de ne pas régresser.
Mais d'un point de vue alien, il est probable que peu importe que l'on se développe ou que l'on régresse, ils ne perçoivent aucune différence.
Parce que cette évolution ou régression n'a de relief que depuis nos limites et notre immersion actuelles.
Ça semble gros pour nous. Mais d'un point de vue alien c'est probablement insignifiant.
Ce qu'on ressent vis-à-vis de l'importance n'a pas vraiment de validité universelle au delà de son contexte d'origine.
Tout ça pour commencer à vous faire réaliser que l'importance que l'on ressent n'a pas vraiment besoin d'être justifiée objectivement pour être valide.
Et aussi pour commencer à vous faire réaliser qu'il est difficile de contester l'importance de quelque chose sans en même temps contester l'importance de pratiquement tout.
// Si on ne se base pas sur ce qu'on ressent
Ce qui sera le sujet d'une prochaine vidéo.
Bref, et le truc c'est que ce n'est pas la peine d'invoquer une perspective alien, car même au sein de l'humanité, personne ne pourrait s'accorder précisément pour définir ce qui est important et ce qui ne l'est pas.
Principalement parce qu'étant donné notre vécu, nos attachements émotionnels ne sont pas les mêmes.
Mais aussi, et c'est lié, parce que notre immersion dans les différentes branches de la vie n'est pas la même.
Par exemple admettons qu'un grand nom d'un domaine dont vous ne connaissez absolument rien meurt subitement. Un grand pionier.
Pour les personnes qui sont immergées dans ce domaine, cet évènement sera vraiment important, ça sera vraiment une grande perte. Une tragédie.
Mais pour vous, non, ça sera comme s'il ne s'était rien passé. Parce que vous n'avez pas l'immersion, la perspective et les attachements émotionnels pour que cet évènement soit important.
De la même manière, un scénario complètement fantaisiste, mais admettons qu'un Dieu de la destruction entre en contact avec vous.
Il vous dit que demain, il va faire disparaître de l'existence un domaine de l'activité humaine. Par exemple un loisir, ou une activité sportive.
Et il vous donne la responsabilité de choisir entre deux domaines lequel va disparaître.
Et vous avez le choix entre un domaine que vous connaissez bien et que vous appréciez, et un domaine qui vous est complètement étranger.
Quelle décision vous allez prendre ?
Manifestement vous allez sans trop de scrupules choisir de faire survivre le domaine que vous connaissez bien, et faire disparaître le domaine qui vous est étranger.
Et c'est pour ça que comme je vous le disais dans l'épisode précédent, l'importance est quelque chose de très égocentrique.
Tout ce qui est important pour nous est essentiellement rattaché à notre ego, de près ou de loin.
Une guerre dans un pays lointain, si vous n'en entendez pas parler, ça ne semblera pas important.
Alors que du point de vue des habitants de ce pays, ben ça sera super important.
Vous vous allez probablement trouver ça plus important quand les conséquences vont commencer à impacter directement votre pays et votre petite vie personnelle.
// exemple guerre en ukraine, du point de vue d'un habitant en ukraine
Et comme je vous le disais dans l'épisode précédent, là où la mission de vie est égoïque, c'est que justement souvent ce qui est important pour nous, c'est ce qu'on fait nous.
Ce dans quoi on est intimement et personnellement engagé, immergé, et attaché émotionnellement.
Et c'est là qu'on retrouve le lien entre passion et mission de vie.
Parce que ce qui est important pour nous est aussi bien souvent ce qui nous passionne.
Et dans la passion ben on retrouve un attachement émotionnel.
Not just me.
Relation sérieuse vs pas serieuse
L'importance est également liée à la moralité.
Poursuivre ce qui est important = faire quelque chose de bien.
Poursuivre ce qui n'est pas important = faire quelque chose de mal.
À ce propos, il n'est pas rare de voir des personnes qui se rassurent sur l'importance de leur activité, de leur voie, surtout quand elles font quelque chose qui n'est pas spécialement populaire.
Ces personnes elles vont considérer que elles, contrairement aux autres, elles se concentrent sur ce qui est vraiment important, sur ce qui a vraiment de la valeur.
Ça les aide à dormir sereinement le soir.
D'un point de vue moral, elles se sentent bien.
Ça les nourrit mentalement. L'importance étant en quelque sorte une ressource mentale qui nourrit l'esprit, comme le bonheur, mais d'une manière différente.
Parfois l'importance est alignée avec le bonheur mais pas toujours.
Par exemple le fait de lutter pour quelque chose d'important, ça va nourrir psychologiquement, mais pas via la voie du bonheur.
L'importance est typiquement associée à ce qui est inconfortable, mais qui nous fait grandir. Ce qui donne du sens à notre vie. Ce qui a de la valeur. Ce qui a de l'impact positif.
L'importance est aussi typiquement associée à ce qui est sérieux. Dans tous les sens du terme sérieux.
C'est à dire notamment, "sérieux" dans le sens de ne pas pouvoir être pris à la légère. Sérieux dans le sens de grave. Sérieux dans le sens que tu ne peux pas l'ignorer ou mal le gérer sans conséquences négatives.
Et notamment sérieux dans le sens de "vital". C'est à dire dont la survie de X ou Y dépend.
Biologiquement, l'importance est née de cette association là.
C'est à dire qu'à la base, l'importance a émergé pour nous guider vers la survie.
C'est seulement dans un second temps, quand la survie a été relativement assurée, que l'importance s'est élargie et qu'elle a eu des applications plus larges.
Mais dans cet épisode je ne vais pas trop m'attarder sur cette propriété de l'importance, on va en parler un peu, mais je reviendrais là dessus plus en profondeur dans un prochain épisode.
Bref, je disais que l'importance est aussi associée à ce qui est sérieux, dans tous les sens du terme "sérieux".
Donc il y a le "sérieux" qu'on vient de voir, lié à la survie, mais il y a aussi le "sérieux" dans le sens opposé de amateur, dans le sens de qualité, de bien travaillé.
Un travail important, c'est un travail sérieux, et surtout un travail fait sérieusement.
Du travail amateur peut difficilement être considéré comme important.
Pensez également à l'emploi du terme "sérieux" vis-à-vis des relations. "Est-ce que c'est une relation sérieuse ?".
Sous-entendu, est-ce que tu es vraiment attaché à cette personne, est-ce que tu te projettes avec elle, etc.
Autrement dit est-ce que tu éprouves de réels sentiments profonds pour elle.
Notez qu'on retrouve ici le lien de l'importance avec le côté sentimental et l'attachement émotionnel.
On reviendra aussi là dessus plus tard, mais pour certaines personnes, ce qui n'est pas sérieux ne peut pas être important.
Et c'est ce qui mène au problème de prendre la vie trop au sérieux.
Enfin et c'est lié, l'importance est aussi associée à ce qui est prioritaire, à ce qu'on fait non pas pour passer le temps parce qu'on a que ça a faire, mais à ce qu'on fait parce qu'on veut le faire.
Par exemple si tu allumes la télé sans intention particulière, juste pour occuper ton esprit parce que tu t'ennuies, eh bien ce n'est pas important.
En gros plus tu peux supprimer quelque chose de ta vie, moins c'est important pour toi.
Voilà en gros tout ce à quoi est typiquement associé l'importance. Même si comme on le verra, ça va plus loin que ça, ce qui est pourquoi j'ai commencé à vous parler d'importance en termes de sentiments et d'attachements émotionnels.
Parce qu'au fond c'est ça le coeur du truc, c'est ça le point commun.
Bref revenons en à nos moutons.
Je disais que l'importance est liée à la moralité, et qu'il n'est pas rare de voir certaines personnes qui se rassurent sur l'importance de leur activité, de leur voie, surtout quand elles font quelque chose qui n'est pas spécialement populaire.
Ces personnes elles vont considérer que elles, contrairement aux autres, elles se concentrent sur ce qui est vraiment important, sur ce qui a vraiment de la valeur.
Et cela les réconforte psychologiquement.
D'un point de vue moral, elles se sentent bien.
Mais pourtant, bien souvent ce qu'elles font ces personnes, c'est simplement relativement plus important que ce que font les autres, au sein de ce domaine là.
Sans être absolument quelque chose d'important en dehors de ce domaine.
C'est à dire que si le but c'est vraiment de rechercher l'importance objective maximale, ben dans ce cas là l'approche rationnelle serait de changer de profession. De changer de domaine d'activité.
Mais en réalité le but n'est jamais de rechercher l'importance objective maximale. C'est toujours l'importance relative que l'on cherche.
Ou l'importance ressentie si vous préférez.
Et donc on en revient à l'égocentrisme.
Au bout du compte, ces personnes elles vont valoriser le fait de faire les choses à leur manière parce que selon leurs critères personnels, elles aiment leur manière de faire.
Et réciproquement, elles vont dévaloriser la façon de faire des autres parce qu'elles n'aiment pas leur manière de faire.
Et c'est là qu'on voit bien que l'importance est davantage une question de subjectivité que d'objectivité.
Aussi, et c'est assez similaire, il n'est pas rare de voir des personnes qui sont convaincues que ce qu'ils font est super important, super sérieux, et moralement bon, en mode chevalier blanc, défenseur de la justice et de la vérité, etc.
Alors qu'en réalité ils font de la merde et se méprennent complètement.
Et au final font plus de mal que de bien.
C'est plus ou moins l'effet Dunning-Kruger.
Dunning Krüger gens qui n'ont pas vraiment confiance en eux mais font comme si alors pourquoi se priver. Ça serait débile
Prononciation pense au 360
Et ça, toi quand tu vois bien qu'ils font de la merde et qu'en même temps tu vois bien qu'ils croient vraiment être sur le toit du monde, qu'ils croient vraiment être des acteurs capitaux de notre société, ayant un rôle vital.
Ça te fait relativiser. Ça te fait clairement réaliser que l'importance c'est dans la tête.
Et justement de réaliser ça chez les autres, ça peut t'aider toi à arrêter de trop te prendre la tête avec l'importance, à trop essayer de te rapprocher d'une importance objective et à culpabiliser quand tu as du mal à le faire.
Ça te fait réaliser que toi aussi finalement, tu peux créer ta propre importance.
Dans la même logique il existe des personnes avec des profils schizotypiques voire carrément schizophrènes, qui vont avoir un rapport avec l'importance qui d'un point de vue d'une personne neurotypique, semblera manifestement délirant.
Et très souvent là aussi, on retrouvera une intrication avec la moralité. De manière assez extrême. Avec une implication du bien absolu et du mal absolu, les forces du bien et les forces du mal.
Si vous voyez une personne comme ça, ça vous semblera assez évident qu'elle délire, vous n'allez même pas considérer sérieusement sa façon de voir les choses.
Vous allez vous dire que ce qu'elle considère comme important, c'est manifestement pas important.
Et pourtant dans une moindre mesure vous avez probablement votre version à vous de ces dynamiques liées à l'importance.
Mais là où c'est évident chez l'autre, de s'en rendre compte chez soi, c'est beaucoup plus délicat.
Comme je vous le disais dans l'épisode précédent, l'importance implique du contraste, de la perspective.
Pour trouver quelque chose de "haut", d'élevé, il faut également quelque chose de "bas", comme point de référence.
En ce sens, le type de personnes qui ont tendance à valoriser l'importance de certaines choses, ont également tendance à dévaloriser l'importance d'autres choses.
La sacralisation et la démonisation. Le bien et le mal. Encore une fois l'intrication avec la moralité.
Ces personnes ce sont généralement ce que j'appelle des absolutistes, vis-à-vis de l'importance.
C'est à dire qu'ils considèrent que l'importance est quelque chose d'inhérent aux choses, qui est à trouver de manière objective, à l'extérieur. Quelque chose qui est fixe.
Et que c'est à nous de nous aligner avec cette importance objective.
Les absolutistes tendent à avoir une vision assez fermée de l'importance : ils vont difficilement accepter que quelque chose qui n'a pas cette importance objective, peut malgré tout avoir de l'importance.
Évidémment beaucoup d'absolutistes partent du principe que l'importance vient de Dieu, de l'ordre divin ; mais pas tous.
Il y a aussi beaucoup d'absolutistes qui pensent que l'importance est en quelque sorte une propriété naturelle du monde, ou qu'il existe des forces surnaturelles non divines qui régissent l'importance, une intelligence cosmique, des trucs du genre.
Ce qui compte c'est que pour les absolutistes, l'importance n'est pas définie par nous ou par notre esprit, mais définie par quelque chose de non humain, quelque chose qui nous dépasse, et qui fait office d'autorité suprême externe.
Les absolutistes s'opposent aux relativistes.
Les relativistes, plus ouverts, vont pouvoir relativiser l'importance et l'absence d'importance des choses.
Ce n'est pas que ces relativistes ne trouvent pas eux aussi certaines choses importantes et d'autres pas, mais c'est simplement qu'ils considèrent que c'est une question de rapport individuel.
Ce qui fait que pour eux, l'importance sera quelque chose d'assez diffus et de non compartimentalisé, qui individuellement, va surtout dépendre de notre rapport avec les choses.
En gros de leur point de vue, toute chose peut devenir importante pour un individu donné, à partir du moment où il s'engage sérieusement avec, ou il s'immerge dedans, et développe un attachement émotionnel.
Alors que pour les absolutistes, non, l'importance est quelque chose de beaucoup plus statique, figé, catégorique et compartimentalisé.
Pour eux, les choses ont objectivement une importance indépendamment de notre rapport avec elle.
Ensuite on a une sorte de position intermédiaire qui implique la subjectivité collective, et que j'appelle la vision collectiviste de l'importance.
En effet, la subjectivité collective, d'une certaine manière elle forme une sorte d'objectivité. Une objectivité faible. Ou une objectivité sociale si vous préférez.
C'est à dire que ok c'est dans la tête des gens, mais ce n'est pas juste dans ta tête à toi. C'est en grande partie à l'extérieur de ta tête.
Et les personnes qui ont la vision collectiviste de l'importance, ils considèrent que c'est leur devoir de s'aligner et de se conformer avec l'importance telle qu'elle est définie par cette objectivité sociale.
Ils ont le même comportement que les absolutistes ont vis-à-vis de l'importance objective.
Sauf que les absolutistes ils sont dans une conception forte de l'objectivité, alors que les collectivistes ils sont dans une conception faible de l'objectivité.
L'objectivité forte, elle renvoie à ce qui est indépendant de la subjectivité.
Alors que l'objectivité faible, c'est une objectivité qui correspond à la subjectivité moyenne, à la subjectivité partagée.
Je précise quand même que les relativistes purs sont très rares. Non la plupart des relativistes sont aussi des collectivistes vis-à-vis de certaines choses.
Par exemple il y a plein de trucs moraux qui niveau importance mettent pratiquement tout le monde d'accord subjectivement, et on se sent pratiquement tous dans un devoir moral de rester dans le bon alignement vis-à-vis de ça.
Et vous allez très vite comprendre pourquoi pour certaines choses on tend à être collectivistes et d'autres relativistes.
C'est lié à la façon dont se développe l'importance.
Cela dit notez que si les relativistes purs sont très rares, il existe en revanche beaucoup d'absolutistes et de collectivistes qui sont globalement purs.
Mais par contre, ça ne veut pas dire que tous les absolutistes et tous les collectivistes ont la même vision de l'importance.
Non, tous les absolutistes n'ont en gros par la même religion.
Et pour ce qui est des collectivistes, ce qu'ils considèrent comme la collectivité (sur laquelle ils s'alignent) c'est rarement l'ensemble de la collectivité, mais une sous-partie de la collectivité, à savoir leur "groupe".
Ce qui fait qu'il existe plusieurs "sous-ensembles", chacun avec son idéologie sociale de l'importance.
Là où c'est le plus évident, c'est avec la politique.
En ce qui me concerne, vous l'aurez sûrement compris, je penche beaucoup plus du côté du relativisme que de l'absolutisme.
Mais sans pour autant considérer que tout se vaut ; ce qui est un gros problème de l'excès du relativisme, sur lequel je reviendrais plus tard.
Pour moi il faut avoir un relativisme raisonné. Et non un relativisme complètement fantaisiste et déconnecté de la réalité.
Mais bref ce qui est certain c'est que pour moi l'absolutisme est indéfendable théoriquement parlant.
En pratique l'absolutisme se défend bien évidemment, c'est très facile de voir en quoi ça a des avantages de croire que les choses ont une importance absolue indépendamment de la subjectivité.
C'est super motivant pour rester dans le droit chemin, ça canalise les ressources, ça contribue à mettre tout le monde d'accord, ça crée ce que j'appelle une autorité suprême externe, etc.
Et comme la partie bleue de nos esprits est fondamentalement taillée pour être soumise à l'autorité, eh bien ça marche bien d'avoir ce genre d'autorité suprême externe à suivre.
Beaucoup mieux qu'une autorité humaine.
Mais encore une fois d'un point de vue théorique, quand tu as dépassé le stade Bleu dans les dynamiques en spirale, ça devient très difficile pour ton esprit de concevoir que les choses ont une importance en soi, indépendamment de nos projections.
Non à partir du stade Orange, l'esprit entre dans une forme plus ou moins saine de nihilisme.
Dans lequel l'importance devient une sorte de construction biopsychosociale.
Bien sûr à partir de là l'erreur c'est de croire que c'est la fête du slip.
Non ce n'est pas parce qu'il n'y a pas d'autorité suprême externe qu'il ne peut pas y avoir d'autorité vis-à-vis de l'importance.
On peut individuellement et surtout collectivement créer notre propre autorité. Ce qui mène à ce que j'ai appelé la vision collectiviste de l'importance, dans laquelle ce qui fait autorité, ce sont les mœurs de la société.
Et ça ce n'est pas la fête du slip parce que nos esprits sont quand même prédisposés biologiquement, donc de manière innée, à valoriser les choses d'une certaine manière.
Et tant qu'on ne traficote par notre ADN et qu'on garde ces sensibilités là, ça restera le cas.
Autrement dit l'importance n'est pas juste une construction sociale complètement libre.
Si on prend plusieurs sociétés qui se développent indépendamment en partant de zéro, elles vont probablement développer une importance sociale assez similaire.
Parce qu'il y a une base de l'importance qui est fondamentalement façonnée par des biais biologiques qui sont globalement partagés par tous les êtres humains.
Cette base de biais est liée à ce que j'appelle les besoins primaires.
À savoir, en gros, les besoins qui nous permettent de survivre individuellement et collectivement.
Il y a une importance qui va naturellement se développer au service de ces besoins là.
Par exemple l'importance que tu donnes à ta propre vie.
C'est quelque chose de pratiquement inné.
Si tu n'avais pas en toi quelque chose qui te fait considérer ta vie comme importante, tu ferais plein de choses qui la mettraient inutilement en péril.
Imaginez que vous avez créé un robot et que ce robot n'arrête pas de se foutre en l'air en effectuant les tâches que vous l'avez programmé pour faire.
Fondamentalement pourquoi il se fout en l'air ? Parce qu'il n'y a rien en lui qui lui fait donner de l'importance à lui-même et à son intégrité.
C'est ça qu'il lui manque.
De la même manière si vous voulez que ce robot fasse ce que vous voulez qu'il fasse de manière beaucoup plus autonome, eh bien il va falloir rendre ces choses importantes pour lui.
Et puis toute à l'heure je parlais du lien entre l'importance et la moralité. Il faut savoir qu'il y a une bonne base de la moralité qui est essentiellement innée.
Jonhathan Haidt, dans son livre "The Righteous Mind", fait l'analogie entre nos capteurs gustatifs et notre sensibilité morale intuitive.
Autrement dit la base de la morale, c'est un peu comme le goût.
Bref, donc, ces besoins primaires, ils vont entraîner ce que j'appelle le développement primaire de l'importance.
Et ce développement primaire de l'importance, même s'il y a des petites différences, il reste globalement assez similaire chez tous les êtres humains.
Mais ensuite, on a ce que j'appelle le développement secondaire de l'importance. Un peu comme une sorte de puberté de l'importance.
Et ce développement là par contre, il est beaucoup plus libre, fluide et individuel.
En gros plus on s'éloigne des besoins primaires, plus le développement de l'importance va essentiellement dépendre de l'individu et de son vécu.
Au début de l'éloignement la variété est encore assez faible, ce qui fait ça donne naissance à des gros sous-groupes, tels que les orientations politiques générales.
Mais plus tu avances plus la division s'accentue, jusqu'à ce que tu deviennes pratiquement tout seul dans ton propre groupe.
Et toute cette part de l'importance, c'est elle qui va être beaucoup plus construite.
Et c'est en raison de ce développement secondaire de l'importance, que je suis assez partagé sur le concept de mission de vie dont je vous ai parlé dans le précédent épisode.
Parce que la mission de vie implique de trouver quelque chose de déjà important, et non de développer de l'importance.
Comme je vous le disais, pour avoir de l'importance dans leur vie, la plupart des gens ont tout autant besoin de trouver quelque chose d'important, à savoir une mission de vie, que besoin d'apprendre à donner de l'importance aux choses.
L'idéal étant de combiner les deux en même temps. Mais pas que.
Parce qu'après ça devient un piège contraignant.
Notre rapport à l'importance a une influence énorme sur notre vie, sur notre santé émotionnelle, etc.
Encore une fois, l'importance, et en particulier l'importance qui se développe de manière secondaire, c'est en effet surtout une question de rapport.
Même des choses assez frivoles peuvent devenir importantes quand on s'ouvre à elles et qu'on s'engage dedans avec intensité.
En fait sans même parler d'activités externes, le simple fait d'être, de vivre le moment présent, eh bien ça peut avoir une importance considérable si on apprend à le valoriser.
Le problème c'est que beaucoup de personnes ont une résistance à donner de l'importance à certaines choses.
Résistance qui peut être consciente ou inconsciente.
Ce qui fait que leur développement secondaire de l'importance est bridé.
Cette résistance à donner de l'importance peut être due à plusieurs facteurs
Et comme c'est crucial d'un point de vue pratique de comprendre ces facteurs,
je vais vous les expliquer dans une vidéo séparée. À savoir la prochaine vidéo.
Plutôt que de les énoncer maintenant perdus à la toute fin d'une vidéo essentiellement théorique.
Mais avant de couper je vais quand même déjà vous en donner un maintenant.
Le premier facteur qui peut causer une résistance à trouver de l'importance aux choses, c'est tout simplement un déficit émotionnel.
Ou une fermeture émotionnelle. Qui fait qu'il y a un blocage.
Parce qu'encore une fois je rappelle que l'importance est très liée à l'immersion et l'attachement émotionnel. Et plus généralement à l'intimité.
Et donc si tu as du mal à faire ça, si tu as du mal à t'ouvrir et te connecter émotionnellement aux choses, si tu restes distant, tu auras logiquement du mal à trouver de l'importance aux choses. Tu seras détaché et désengagé.
Parce que l'importance, ou tout du moins l'importance subjective, c'est clairement une affaire de sentiment.
Autrement dit il faut apprendre à s'ouvrir et se connecter aux choses, pour qu'elles gagnent en importance à nos yeux.
Ce problème émotionnel peut être direct, c'est à dire vraiment un problème émotionnel, un problème de "moyen-niveau".
Mais il peut aussi être indirect, et être essentiellement causé par ce que j'appelle le haut-niveau.
C'est à dire concrètement, par la vision que tu as de l'importance et de comment l'importance est supposée fonctionner.
La vision que tu as de l'importance peut totalement créer des fermetures et des blocages.
Aussi ce problème émotionnel vis-à-vis de l'importance, il reflète très souvent un problème beaucoup plus large, vis-à-vis des émotions et de la maturité émotionnelle en générale.
Ce n'est pas vraiment un problème avec l'importance, mais un problème avec vous-même, qui a des répercussions sur votre relation avec l'importance.
Enfin bref, on en reparlera dans le prochain épisode.
En attendant, en parlant d'émotions, si vous voulez en apprendre plus là-dessus et maîtriser vos émotions,
je vous rappelle que je propose une formation pour vous guider sur ce terrain-là. La formation Libération Émotionnelle.
Vous pouvez également réserver une séance de coaching privé avec moi si vous voulez un accompagnement personnalisé.
Je vous mets toutes les infos dans la description et dans le commentaire épinglé.
Allez, merci de m'avoir écouté jusqu'au bout et à bientôt pour la prochaine vidéo, ciao.
Maîtrisez votre esprit, développez votre conscience, élevez votre existence !
