[[Une importante vidéo sur l'importance / care]]
Bonjour et bienvenue,
C'est Bertrand de la Fondation MAGister.
Pour un nouvel épisode de la série sur l'importance.
Un truc que j'ai remarqué en écrivant cette série de vidéos, c'est que dans la langue anglaise il y a un terme très lié à l'importance, le terme "care".
Quand on "care" à propos de quelque chose, ça veut dire en gros que ça compte pour nous, qu'on y fait attention, qu'on y est attaché, qu'on y tient ...
Pour résumer les choses en une seule idée, ça veut dire qu'on est investi mentalement dans cette chose, et que cet investissement est au minimum relativement stable à travers le temps.
Il y a la notion d'un rapport concret entre nous et la chose pour laquelle on "care".
Ce qui veut dire que si cette chose venait à mal tourner ou disparaître, ça nous ferait mal.
Et la raison pour laquelle j'ai remarqué ce terme c'est parce que je me suis rendu compte qu'on n'avait pas d'équivalent en français.
Du coup je l'ai laissé en "franglais" dans mon texte brouillon, et malgré des recherches pour trouver un terme équivalent en français, je n'en ai pas trouvé de convenable.
Enfin si, il y a bien un terme équivalent en français, mais juste pour la négation.
À savoir "s'en ficher", "s'en foutre".
"To care" à propos de quelque chose, ça veut en effet globalement dire l'inverse de s'en foutre. L'inverse d'être indifférent.
D'ailleurs en anglais pour dire "je m'en fous", on dit souvent "I don't care". Donc la négation de "care".
Quand on s'en fout de quelque chose, peu importe ce qui arrive à cette chose, ça ne nous fera rien émotionnellement.
Ce qui est marrant donc c'est qu'en français il n'y a pas d'équivalent au terme anglais "care", alors que c'est un terme ultra commun en anglais ;
mais en même temps en français on a directement un terme pour la négation du terme "care".
C'est quand même assez bizarre.
Et du coup quand on s'en fout de quelque chose, ça veut dire qu'on y pense même pas, il y a zéro investissement de notre espace mental.
Bref comme je vous le disais, le terme "care" est lié à l'importance.
Quand on care à propos de quelque chose, ça implique que c'est important pour nous.
Mais voilà c'est surtout une implication de l'engagement mental concret.
Je m'en préoccupe, je suis investi mentalement dedans, donc c'est important.
Et ce n'est pas valable dans l'autre sens.
C'est à dire que ce n'est pas parce qu'on considère que quelque chose est important qu'on va forcément être investi mentalement dedans.
Ça peut être le cas, mais c'est loin d'être systématique.
En français on a bien le terme "ça m'importe" qui pourrait se rapprocher d'une traduction, mais du coup ça ne retranscrit pas exactement la même idée que "I care", il n'y a pas le même sens de rapport direct, de proximité et d'engagement.
Par exemple on peut dire qu'un idéal lointain nous importe, comme si on répondait à un questionnaire.
Mais ça n'implique pas qu'on soit personnellement investi dans cet idéal dans notre vie de tous les jours.
D'ailleurs ce qu'il est intéressant de remarquer c'est que dans "ça m'importe", le sujet c'est "ça" et non "je". Autrement dit ça va de l'objet vers moi, et non de moi vers l'objet.
Et justement la raison pour laquelle je vous parle du terme "care" c'est que ça retranscrit bien l'aspect concret, relationnel, personnel et actif de l'importance.
Ce que l'expression "ça m'importe" ne capture pas du tout.
Ce qui est vraiment concrètement important pour nous, ce n'est pas ce qu'on dit qui nous importe, non, c'est ce dans quoi notre esprit s'engage activement et durablement.
L'importance réelle et concrète se démontre par l'investissement mental en gros, investissement mental qui est souvent corrélé à des actions externes.
Et encore une fois dans le terme "care", il y a clairement ce sens d'investir de l'attention, d'investir de l'espace mental.
Il y a aussi clairement le sens d'un truc émotionnel qui est engagé. De l'affect. Ça nous tient à cœur.
On ne s'engage pas mentalement dedans par devoir, ou par obligation, non, on s'engage dedans parce qu'on y tient, il y a quelque chose qui nous attire, ça vient autant de nous que de la chose.
Le terme "care" capture également le sens que ce quelque chose auquel on "care" fait partie de notre vie.
Et donc un sens de proximité et de rapport durable.
Ce n'est pas quelque chose de lointain, comme le serait une sorte d'idéal.
D'ailleurs en anglais on peut combiner le terme "care" avec d'autres termes et ça donne des trucs du genre "to take care of", à savoir s'occuper de quelqu'un / de quelque chose, prendre soin de quelqu'un / de quelque chose, veiller sur quelqu'un / quelque chose, ...
En gros on pourrait dire que le terme "care" capture bien la forme concrète, pratique et énactée de l'importance. Connectée à la vie et à la réalité.
En opposition à une autre forme d'importance qui elle serait plus théorique, abstraite et idéalisée. Davantage déconnectée de la vie et de la réalité.
Ça ne veut pas dire que les deux sont complètement indépendantes.
On peut tout à fait imaginer que l'importance idéale peut mener à de l'importance concrète.
Surtout d'un point de vue social, culturel et éducatif.
C'est théoriquement important selon la société, donc en pratique je vais y faire attention, et progressivement je vais m'y attacher émotionnellement.
Et donc passer dans le domaine de l'importance concrète.
Inversement, je fais attention à quelque chose, je m'y suis progressivement attaché, et donc en conséquence c'est devenu idéalement important pour moi.
On pourrait donc dire qu'il y a un cercle.
Et je pense que c'est particulièrement le cas dans le contexte du développement personnel.
Quand on consomme du développement personnel, c'est en grande partie pour être inspiré idéalement, par des valeurs.
Et l'idée c'est que cette inspiration de valeurs nous pousse à les adopter et à les énacter concrètement dans notre propre vie.
Qu'elle nous pousse à concrètement changer de valeurs, à abandonner nos anciennes valeurs.
Dans l'autre direction, beaucoup de conseils en développement personnel sont au fond des conseils pour nous pousser à créer un rapport concret avec les bonnes choses, pour que par la suite l'importance se développe naturellement.
Je pense notamment à tout ce qui est minimalisme, dopamine detox, petites habitudes, règle des 2 minutes, et compagnie.
Le but est de créer un rapport et de créer de l'espace pour intégrer les choses à notre vie.
Les dynamiques en spirale je dirais que ça correspond aux deux versants.
Progressivement certains individus se mettent à s'intéresser authentiquement à certaines choses "nouvelles", à y faire attention, à s'en soucier, et donc ça finit par devenir idéalement important pour eux.
Et par la suite ils vont véhiculer ces idéaux, ils vont les communiquer, et ça va catalyser ce chemin pour d'autres personnes, jusqu'à ce que ça se répande et que ça devienne global.
Voilà c'est tout pour cette petite réflexion.
Je vous donne rendez-vous bientôt pour le prochain épisode.
Merci de m'avoir écouté, ciao !
Maîtrisez votre esprit, développez votre conscience, élevez votre existence !
