Le 16/06/2022

POURQUOI TU TE VOILES LA FACE SUR TA SANTÉ MENTALE (PAS CE QUE TU CROIS) #0312



Je vais vous expliquer l'une des raisons pour lesquelles beaucoup de gens n'ont vraiment pas l'impression d'avoir besoin de faire un travail interne sur leurs émotions, alors qu'en fait ils en ont grandement besoin.

Bonjour et bienvenue,

c'est Bertrand de la Fondation MAGister,

l'école des héros du monde réel.

Tout d'abord si vous n'êtes pas au courant, j'ai sorti une formation sur la gestion des émotions. Une formation intitulée "Libération Émotionnelle."

Pour plus d'informations, et notamment pour comprendre l'intérêt que ça a, je vous invite à cliquer sur le lien.

Et justement dans l'épisode que vous écoutez en ce moment, je vais vous expliquer l'une des raisons pour lesquelles beaucoup de gens n'ont vraiment pas l'impression d'avoir besoin de ce genre de formation sur la gestion des émotions, alors qu'en fait ils en ont grandement besoin.

Cette raison est assez technique à comprendre, mais si vous vous intéressez à la biologie et à la psychologie, ce que je vais vous expliquer va vous intéresser.

Cette raison donc, elle se résume dans la conjonction de trois concepts intimement reliés.

À savoir l'auto-tromperie, le biais d'optimisme comparatif et le biais de désirabilité sociale.



Rapidement pour vous donner une idée de ces concepts, l'auto-tromperie, aussi appelée auto-duperie, auto-illusion, illusion de soi, auto-mystification, auto-aveuglement,

et en anglais "self-deception".

Ça renvoie à ce que moi j'appelle l'encapsulation de la conscience en gros.

C'est quand notre cerveau nous fait percevoir la réalité de manière déformée sans qu'on réalise que c'est déformé.

C'est aussi quand notre cerveau nous cache des choses sans rien nous dire à propos de ce "cachement".

Souvent cette auto-tromperie se fait dans le but de nous conférer certains avantages.


Ensuite le biais d'optimisme comparatif, à savoir en gros, l'estimation illusoire que comparé aux autres, on est globalement au dessus de la moyenne.

Dit autrement l'estimation qu'on est globalement en dehors des statistiques.

Pour les statistiques négatives, on estime qu'on est en dessous de la moyenne, et pour les statistiques positives on estime qu'on est au dessus de la moyenne.

Par exemple un fumeur qui va estimer qu'il a moins de chances que les autres fumeurs d'avoir un cancer du poumon.

Autre exemple, on estime qu'on a moins de chance d'avoir un accident que les autres, on estime qu'on est meilleur conducteur que les autres, etc.


Et enfin le biais de désirabilité sociale.

À savoir la tendance largement inconsciente qu'ont les individus à vouloir se présenter sous un jour favorable et à ne pas reporter des informations qui les feraient mal voir.

Quand vous y réfléchissez un peu, le lien entre l'auto-tromperie et le biais de désirabilité sociale il est évident.

À la fin de cet épisode en tout cas, si vous suivez bien ce que je dis, il sera évident ce lien.

//En effet, le meilleur moyen qu'on a de se présenter sous un jour favorable 


Délusion.

Délusion au passage est un anglicisme qui caractérise un jugement déformé de la réalité. Une idée erronée à propos de la réalité.

En opposition au terme illusion, qui caractérise une perception déformée de la réalité.

En français on utilise de manière indifférenciée le terme illusion pour parler à la fois des jugements déformés et des perceptions déformées, ce qui est dommage car on 

On utillise également le terme de "délire" pour caractériser un jugement particulièrement déformé de la réalité, mais le problème du terme délire c'est qu'il est beaucoup trop fort et ne colle pas avec les délusions plus modérées du quotidien. 

Je reviendrai sur ces concepts à la fin de l'épisode, mais avant de vous expliquer de quoi il s'agit de manière plus détaillée, je vais vous donner une anecdote qui va vous mettre la puce à l'oreille.

Maintenant je vais vous donner une anecdote qui va vous mettre la puce à l'oreille vis-à-vis du pourquoi du comment de l'auto-tromperie.

De nombreuses études mettent en évidence que l'on préfère avoir l'impression d'être en bonne santé plutôt que de réaliser que l'on n'est pas en bonne santé et qu'il faut faire quelque chose.

On a tendance à déformer et ignorer des informations critiques à propos de notre santé plutôt que d'être objectif.

Par exemple dans une étude, les participants ont d'abord passé un test de cholestérol, puis des mois après, leur mémoire a été testée pour voir ce dont ils se souvenaient à propos des résultats du test de cholestérol.

Et du coup il s'est avéré que les participants avec les pires résultats au test de cholestérol, ceux qui étaient les plus à risque d'avoir des soucis liés au cholestérol, ils se souvenaient de leurs résultats de manière plus erronée que les autres, ils imaginaient leurs résultats meilleurs que ce qu'ils étaient. 

De la même manière de nombreuses statistiques mettent en évidence que certaines pratiques médicales, telles que les visites chez le médecin, la consommation de médicaments, le passage de toutes sortes de tests pour diagnostiquer telle ou telle condition, sont disproportionnellement élevées comparées à l'usage de bonnes pratiques et des bonnes habitudes pour se maintenir en bonne santé, tels que l'exercice physique, la bonne gestion du sommeil, la bonne gestion de ce qu'on mange, etc.

On a beaucoup plus de la première catégorie que nécessaire, et beaucoup moins de la seconde catégorie que nécessaire.

Si le but c'est d'être en bonne santé, eh bien il y a un truc qui cloche.

Quel est l'intérêt biologique d'avoir un cerveau qui se voile la face à propos de notre santé ?

Autrement dit pourquoi cette auto-tromperie ?

Est-ce que c'est juste stupide ou bien est-ce qu'il y a un avantage caché ?

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L'hypothèse de la préservation de l'estime de soi

Certaines théories affirment que l'on se voile la face, pour se protéger, pour préserver un sentiment de confort illusoire, pour préserver notre estime de soi.

Que ce soit vis-à-vis de notre santé ou de manière générale

Mais le problème avec ces théories c'est qu'elles ne sont pas suffisantes. Ce n'est pas toute l'histoire.

En effet, la Nature aurait tout à fait pu faire en sorte que nos cerveaux puissent à la fois maintenir des sentiments de sécurité tout en percevant la réalité de manière juste et objective.

Si le but est de préserver notre confort intérieur, alors distordre notre perception et notre mémoire de la réalité est à la fois un détour inutile, mais surtout un risque inutile.

Parce que bien sûr quand on distord notre perception et notre mémoire de la réalité, ben ça ne change pas la réalité pour autant.

Se bercer d'illusions ne change pas la réalité.

Et tu peux être sûr que tôt ou tard, la réalité te puniras de l'avoir dénié.

La Nature n'a aucune raison de ne pas développer des cerveaux qui soient à la fois capables de se confronter à la réalité sans se voiler la face ET en même temps capables de maintenir leur estime de soi peu importe ce que la confrontation à la réalité leur indique comme information à propos d'eux-mêmes et du monde.

Compromettre la perception et la mémoire de la réalité, et notamment la perception et la mémoire de notre santé, juste pour préserver notre estime de soi, ça semble être un choix de design incroyablement stupide et court-termiste.

C'est comme d'essayer de réchauffer la température de sa maison l'hiver en passant un sèche-cheveux sur un thermomètre qui est dans la maison. Ok la température affichée sur le thermomètre va augmenter, mais pas celle de ta maison, et donc pas celle de ton corps non plus.

Quel est l'intérêt de préserver ton sentiment de confort intérieur si ça se fait au détriment de la préservation de ta santé ?

Quel bien cela te fait d'avoir de l'estime de soi si tu es mort ou que tu vas mourir ?

Ça ne tient pas debout cette histoire d'estime de soi, tout du moins ça ne peut pas être la seule logique explicative.


Mais du coup si le but de l'auto-tromperie n'est pas de préserver notre confort intérieur, pourquoi diable se voile-t-on autant la face ?

Eh bien en vérité la raison n'est pas tant à trouver à l'intérieur qu'elle est à trouver à l'extérieur.

La sélection naturelle n'étant pas seulement contrainte par la survie, mais également par la reproduction ; ou plus précisément par la transmission des gènes.

La queue du paon par exemple est un handicap à sa survie.

Mais en même temps elle signale aux paonnes, aux femelles paon, à la fois des indices de vitalité vis-à-vis de la couleur et de la forme de la queue, etc.

Et elle signale également que malgré ce handicap si le paon est toujours là, c'est qu'il a réussi à survivre et échapper aux prédateurs malgré cette queue qui le ralentit et le rend très visible.

C'est ce qu'on appelle un signal honnête. Un signal qui peut difficilement tromper.

Et cet exemple permet de réaliser le principe qu'en vertu de la sélection sexuelle, pour nous pousser à être plus attractif, la nature peut faire en sorte de nous saboter, de nous donner un désavantage.

Juste pour qu'on soit plus attractif aux yeux de nos congénères, et donc qu'on augmente nos chances de procréer, qu'on augmente les chances de transmettre nos gènes.

Et ça, c'est d'autant plus vrai pour les espèces avec des hiérarchies sociales. Comme nous autres les êtres humains.

Le gène égoïste

Tout ça fait écho avec la fameuse métaphore du "gène égoïste".

À savoir qu'en gros vos gènes ils s'en foutent de votre bonheur tant que vous servez à leur transmission.

Si ça va augmenter la transmission de vos gènes d'installer en vous une fonction qui vous rendra malheureux, eh bien cette fonction va avoir tendance à être développée et conservée par l'évolution.

Tant pis pour votre bonheur.

Les gènes ont tendance à faire de nous leurs esclaves quoi. Des moyens pour arriver à leur fin.

C'est similaire au développement de fonctions qui donnent un avantage quand on est jeune, mais un désavantage quand on est âgé.

L'évolution privilégie certains compromis.

Si une fonction qui apporte de la négativité à son porteur en vaut la peine niveau transmission des gènes, alors elle sera privilégiée peu importe ce qu'elle implique pour le bonheur de l'organisme concerné.

Donc pour en revenir au voilage de face à propos de notre santé, eh bien dans cette logique, ça sert tout simplement à nous rendre plus attractif aux yeux de nos congénères.

À maintenir une image positive.

Ça sert à ne pas montrer aux autres quand on n'est pas vraiment en bonne santé.

Et non simplement à nous protéger.

Ça ne nous bénéficie pas personnellement de nous méprendre sur notre santé, au contraire, mais en revanche ça nous bénéficie que les autres se méprennent à propos de notre santé, et nous croient en bonne santé.

Et pour que les autres se méprennent à propos de notre santé et nous croient en bonne santé même quand on ne l'est pas, on doit nous-mêmes se méprendre à propos de notre santé.

Donc pour résumer, avoir une confiance illusoire et aveugle dans notre santé permet de faire croire aux autres qu'on est en bonne santé et d'augmenter nos chances d'attirer à nous des potentiels partenaires sexuels.

Et à partir de là, vous pouvez deviner le lien de tout ce que je vous raconte avec la gestion des émotions.

Beaucoup de personnes n'ont pas l'impression d'avoir besoin de faire un travail interne sur leurs émotions même quand ils en ont grandement besoin.

Ils se voilent la face sans même s'en rendre compte.

Et encore une fois, l'intérêt de ce voilage de face, l'intérêt de cette auto-tromperie, c'est de donner aux autres l'illusion qu'on n'a pas de problèmes.

Dit autrement, notre cerveau nous trompe nous-même pour mieux tromper les autres.

Mais bien sûr comme vous pouvez l'imaginer ce genre d'auto-tromperie a ses limites, et au bout d'un moment on se prend les pieds dans le tapis.

Et sur ce on reparle de tout ça dans le prochain épisode,

En attendant vous pouvez rejoindre la formation pour apprendre à faire ce travail interne et/ou prendre une séance de coaching privé avec moi.


Maîtrisez votre esprit, développez votre conscience, élevez votre existence !

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