Le 09/08/2018

Introduction au Développement de Fond #019



Dans une approche méditative à la détermination, cet épisode est une introduction à ce que j'appelle le développement de fond.

Bonjour et bienvenue,

C'est Bertrand de la Fondation MAGister, l'école des héros du monde réel.

Pour la reprise de la lecture sur l'optimisme et le sens du réel.

Aujourd'hui on attaque la 5 ème partie de cette lecture.

Dans cette partie on va aborder quelque chose de très intéressant sur le développement.

Ce que j'appelle le développement de fond.

À savoir le développement d'arrière-plan qui se passe dans notre vie, et dont on ne se rend pas vraiment compte au premier plan.

Mais qui pourtant est le plus important pour notre futur.

Cet épisode va aussi être l'occasion de revenir sur l'idée que contrairement à ce qu'on peut imaginer, devenir extrêmement déterminé à réussir ne revient pas toujours à devenir un fou furieux obsédé par ses objectifs et la destination qu'il cherche à atteindre.

Bien au contraire.

On peut devenir extrêmement déterminé à travers une approche "Zen" et méditative, une approche de fond qui va à l'opposé de tout ça.


...

Bref commençons.

...
Dans les précédents épisodes, je vous disais que quand je me lance dans un nouveau domaine, je n'accorde pas d'importance à mes propres sentiments et à l'avis des autres au début du processus de développement.

Parce que pour moi tant que tu n'as pas passé deux ans à explorer tes possibilités et à t'entraîner consciencieusement dans un domaine,

en faisant abstraction de tes sentiments,

en ne te posant pas de question sur les résultats que tu perçois ou que tu ne perçois pas,

eh bien tu ne peux pas avoir une petite idée du niveau que tu peux avoir dans ce domaine.

On ne peut certainement pas se fier à ce qu'on ressent, à ce qu'on pense et ce qu'on anticipe au début du processus pour juger le niveau qu'on pourra atteindre à la fin.

C'est beaucoup trop tôt pour être objectivement pessimiste.

À ce stade c'est juste des vestiges psychobiologiques primitifs qui mènent à l'auto-sabotage et à la fermeture du processus de développement pour éviter le stress et les dépenses de temps et d'énergie considérées comme inutiles pour la survie.

Des vestiges psychobiologiques qu'il faut dompter.

...

Dans la partie 4 de cette série, je vous disais qu'en fait quand on est adulte, pour bien se développer dans un nouveau domaine, il faut réadopter une attitude de bébé.

Une attitude de bébé qui explore et qui laisse les choses arriver sans essayer d'anticiper, de contrôler, de calculer ou d'accélérer son propre développement et l'arrivée de ses résultats.

Une attitude de bébé qui n'a pas d'ego et qui accepte d'être maladroit, d'être perdu, d'être nul, etc avant de devenir capable et performant.

Une attitude de bébé qui reste complètement ouvert à l'expérimentation et à la progression malgré toutes ses incapacités et ses difficultés actuelles.

Sans jamais douter de quoi que ce soit.

...

Et en ayant cette attitude de bébé pendant 2 ans, on permet à certaines choses inattendues de se développer et de se manifester en nous.

Et ces choses inattendues vont assez radicalement changer nos possibilités dans ce domaine.


...

...


Cela étant dit, en ce qui me concerne, avant de bien comprendre à quel point la capacité d'anticipation de notre cerveau humain est limitée et limitante,

je finissais quand même par me faire du soucis et me mettre à douter après avoir agi et avancé sans résultats externes pendant assez longtemps.

En fait il y a des domaines où après avoir appliqué ma règle des 2 ans d'expérience en mode bébé,

j'ai senti que j'avais le potentiel de réussir, et donc je me suis investi bien au delà de 2 ans.

Et comme je me sentais pousser des ailes,

j'ai quitté l'attitude du bébé qui ne calcule rien et laisse les choses arriver.

À l'inverse, j'ai commencé à vouloir anticiper, calculer et contrôler les résultats externes que j'allais obtenir dans ces domaines.

...

Résultats qui ne sont jamais arrivés.

...

Et du coup il pouvait m'arriver d'en avoir marre et de devenir pessimiste de temps en temps.

De me dire que j'ai fait tout ça pour rien, quand j'ai passé des milliers d'heures sur un projet qui n'a pas porté les fruits escomptés.

Dans ces conditions j'avais au minimum une forte tentation de me fermer mentalement.

...

Aujourd'hui jamais.

Je me suis rendu compte que je ne regardais pas assez loin dans le temps,

et qu'en fait il est toujours trop tôt pour devenir pessimiste.

Parce qu'il y a tout une dynamique de fond et de répercussions à long terme au delà des résultats de premier-plan sur lesquels on se focalise.


Je me suis rendu compte que la capacité d'anticipation de notre cerveau humain est vraiment limitée et limitante.

Je me suis rendu compte qu'en fait, peu importe sa résultante au premier-plan, un effort n'est jamais perdu.

...

Tous les efforts que tu fais, ça te change toi, ça te développe, ça crée de l'inertie dans ton existence.

Ça pose les briques de ton futur.

Sans que tu ne t'en rendes compte.

En fait, ce n'est pas que les résultats extérieurs n'arrivent jamais, c'est que ceux que tu avais anticipés et calculés n'arrivent jamais.

C'est à dire qu'indirectement, tes efforts,

ils auront des conséquences, des répercussions sur tes entreprises futures.

Ils vont se transférer.

Ce sont les éléments d'une solution à un problème dont tu n'as même pas encore conscience.

...

En ce qui me concerne, pour vous donner un exemple,

là avec ce projet de Fondation MAGister j'ai déjà ébauché environ 450 scripts d'épisodes,

alors que pourtant ça fait à peine plus d’un an et demi que j'ai eu l'idée de créer ce projet et que j'ai d'autres activités en parallèle,

notamment que je poursuis un doctorat.


Certes dans le présent, je prends ce projet vraiment au sérieux,

je construis les textes ensemble comme une espèce d'univers interconnecté.

je donne tout ce que j'ai dès que je trouve du temps.


J'ai des plans sur la comète, je veux utiliser le conditionnement et la détermination que j'ai développé jusque là dans ma vie,

pour étudier des milliers et des milliers de ressources, apporter mon propre twist, et développer une conception intégrée de tout ça.

Et ainsi mettre en place un ensemble cohérent de ressources tel qu'il n'en existe pas encore sur Internet.

...

Bref, je me suis ancré sur un futur très distant et ambitieux par rapport à ma situation actuelle.

...

Je ne sais pas exactement comment je vais faire pour y arriver.

Je ne sais pas exactement ce qu'il va falloir que j'apprenne sur la route.

Je ne sais pas exactement combien de temps ça va me prendre.

Mais ce que je sais c'est que je vais le faire.

Petit à petit, je trouverais les moyens d'y arriver.

Parce que je me donnerais les moyens d'y arriver !

J'ai zéro doute là dessus.


...

Mais cela dit,

pour en revenir à mon propos,

eh bien toute cette "positivité", au final, ce n'est pas l'ingrédient qui compte vraiment pour réussir efficacement un projet.


En effet, même avec toute la bonne volonté et l'espoir du monde,

si tu pars de zéro,

si tu n'as pas déjà beaucoup d'expérience,

et que tu as encore tout à apprendre,

ben tu ne vas pas faire de miracles.


On ne réussit pas efficacement un projet juste parce qu'on est motivé,

on réussit efficacement un projet parce qu'on a réuni tous les éléments pour que ça marche,

et qu'on est prêt à réussir.

...

Pour reprendre l'exemple de ce projet, je n'aurais jamais été capable d'écrire tout ce que j'ai écrit en un an et demi si je l'avais commencé sans aucuns bagages.

Sans toute l'accumulation d'inertie, le développement et l'acquisition des capacités, des méthodes, des habitudes et des savoirs de fond qu'il y a eu progressivement en amont au cours de plein de projets différents, sur plusieurs années de ma vie, dans différents domaines.

...

Toute cette "inertie" que j'ai progressivement accumulé sur ces projets que j'ai fait dans le passé,

à la base elle ne concernait pas ce projet nouveau vu qu'il n'existait pas encore,

mais elle s'est transférée dessus et a indirectement été une contribution essentielle à sa réalisation.

...

Il y a 10 ans par exemple, je n'avais pas du tout le conditionnement, la capacité de production, l'éthique de travail, les valeurs et l'expertise de fond qu'il faut pour pouvoir aborder ce genre de marathon d'écriture.

C'était juste inconcevable.

Même si je le voulais plus que tout, je n'aurais pas réussi.

Il y a trop de paramètres à bien gérer pour être productif de manière durable et constante,

ce n'est pas une capacité que tu peux improviser et calibrer du jour au lendemain juste parce que tu es motivé.

Non, c'est une capacité qui se prépare petit à petit, pièce par pièce, dimension par dimension, très longtemps à l'avance.

...

...

...

Aujourd'hui mon cerveau c'est une sorte de rouleau compresseur en termes de contemplation d’idées, de réflexion, et d'écriture.

J'ai accumulé beaucoup d'inertie à ce niveau ;

et cette inertie elle se transfère sur tout ce que je fais de nouveau dans ce domaine.

Donc aujourd'hui, ça marche très bien ça pour moi ;

Mes performances présentes profitent grandement de cette inertie globale que j'ai capitalisé au cours de mon passé.

J'ai une très très bonne tolérance à ce genre d'activité, ça ne m'épuise pas.

...

Mais si je me reprojette dans le passé,

il y a 9 ans quand je me suis mis sérieusement à ce domaine, j'avais juste de l'expérience scolaire.

En un an, en parallèle de mes études, j'ai pu écrire une dizaine de petits articles sans aucun rapport les uns avec les autres.

Et c'était mon maximum.

Au delà j'en aurais eu marre ou j'aurais fait un burnout.

C'était déjà assez épuisant, je découvrais plein de choses, et je n'avais juste pas l'inspiration de faire plus.

Mes ambitions étaient assez petites et mal définies, et même si avec le recul mes premiers articles étaient vraiment courts et pas terribles, sur le moment j'en étais fier.

Parce que c'était le top de ce que je pouvais produire à ce stade.

...

Ce qui me semble aujourd'hui être de petites victoires insignifiantes, étaient des grandes victoires à l'époque.


...

Bref.

Et depuis l’année dernière donc, je me suis mis sérieusement à la production de contenu vidéo, et je revis exactement la même expérience.

Là c'est très fastidieux pour moi de produire des vidéos en parallèle de ma thèse, parce que je n'ai pas particulièrement d'expérience dans les compétences associées.

Mon cerveau est très très loin d'être un rouleau compresseur niveau communication orale.

Je n'ai pas d'inertie passée sur laquelle surfer à ce niveau, il faut que je la construise.

Et du coup c'est clairement cette capacité de production orale qui limite toute la production de ce projet actuellement,

et non l'écriture de contenu que j'arrive à produire en masse grâce à l'inertie globale que j'ai accumulé depuis presque 10 ans à ce niveau.


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En un an, si je fais le bilan, j'aurais réussi à produire une grosse dizaine de vidéos grand maximum.

Et c'est déjà assez épuisant car j'ai besoin de beaucoup répéter,

je découvre plein plein de choses relatives à la production de ce genre de medium,

notamment sur la communication orale donc.

...

Encore une fois, je suis loin d'avoir un talent inné pour parler,

je parlais très peu quand j'étais jeune, et surtout je parlais mal,

j'ai un sacré paquet de mauvaises habitudes à défaire !

...

Mais je sais que si je veux emmener ce projet là où je veux l'emmener,

ben il va falloir que j'assure à ce niveau,

et c'est pour ça que je m'entraîne tous les jours à mieux parler.


Donc actuellement et depuis le début de ce projet, ça me demande énormément de travail conscient et d'énergie de m’efforcer de bien parler.

Produire une seule vidéo me demande beaucoup de préparation, car je n'arrête pas de me retrouver en situation d'échec ;

je m'emballe, je saute des bouts de mots, j'articule mal, je ne parle pas assez naturellement, un coup je mets trop de souffle, un coup je n'en mets pas assez, j'ai du mal à stabiliser ma voix, etc.

...

En fait ce qui se passe c'est que mes grosses vidéos actuelles, je ne les trouve pas du tout assez bien.

Il manque un côté naturel, on sent les coupures, etc

Et j'ai instinctivement envie d'y mettre beaucoup plus de vie et de dynamisme.

Mais le problème, c'est qu'à mon niveau actuel,

c'est juste impossible.

Pour des vidéos qui durent plus de 5 minutes, je n'y arrive pas.

Dès que j'essaie de le faire, je tiens bien au début, et après je suis trop fatigué pour tout gérer sans coupure, et ça commence à partir en sucette.

Et si je m'écoutais, eh ben je recommencerais à tourner chaque vidéo encore et encore jusqu'à ce que la qualité soit parfaite, sans aucune coupure.

Mais le problème c'est que vu mon niveau, je ne les trouverais jamais assez bien,

je ne publierais quasiment rien et je finirais par en avoir marre de ne rien publier.

...

Et donc la seule chose raisonnable que je peux faire c'est accepter mon niveau actuel.

Oublier temporairement les standards que je vise.

Accepter de ralentir et d'avoir des coupures de rythme un peu bizarres.

Apprendre à déjà être bien à l'aise à faire des lectures tranquilles comme ça.

Et ensuite, je pourrais injecter plus de vie et passer au niveau supérieur.

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Bref pour résumer,

actuellement j'essaie autant que possible d'être à l'aise et de faire des vidéos pas trop mal,

mais je suis vraiment hors de ma zone de confort à essayer de faire des longues lectures orales comme ça, c'est de la torture haha

...

Cela dit je ne suis pas en train de me dire que ça sera toujours aussi galère et coûteux pour moi de faire la moindre vidéo.

Sinon j'arrêterais le projet tout de suite.

Parce que dans les conditions actuelles je n'arriverais jamais à le faire décoller ce projet.

...

Mais je sais qu'après un an et demi de pratique consciencieuse soutenue dans un nouveau domaine,

je ne suis encore qu'un bébé qui intègre les bases et qui tapisse le fond de son expérience future.

Je sais que les premières années d'un processus de développement dirigé ressemblent toujours à ça,

que c'est la lourde étape du développement des fondations,

la lourde étape de la création de l'inertie critique,

durant laquelle on pousse, on pousse,

on fait beaucoup d'efforts, on se stresse beaucoup, pour paradoxalement pas beaucoup de mouvements visibles et de résultats de premier-plan.

...

Parce que dans cette phase il ne s'agit pas vraiment d'avancer,

il s'agit de déblayer toutes les difficultés qui nous empêchent d'avancer correctement.

...

Je sais que cette phase, elle est dans une certaine mesure incompressible et que ça ne sert à rien d'essayer de l'accélérer ou de l'éviter.

Il faut l'accepter.

On ne peut pas gruger ce genre de choses.

...

...

Et il ne faut pas laisser ça nous empêcher d'avancer et de produire ce qu'on peut produire.

On a tous des difficultés à comprendre et surmonter.

Beaucoup de gens quand ils se rendent compte qu'ils ne savent pas comment ils vont faire pour atteindre un objectif distant,

ils font l'erreur d'arrêter d'envisager et de considérer l'idée de l'atteindre un jour.

Et donc à partir de là il ne se passe plus rien à ce niveau parce que leur esprit n'y est même plus ouvert.

...

Il faut bien comprendre que c'est tout à fait normal de galérer quand on affronte l'inconnu.

Dans la vie les processus développementaux sont fastidieux et chaotiques avant d'être aisés et ordonnés.

Si vous n'êtes jamais confronté à la galère et au chaos dans votre vie, c'est que vous restez dans votre zone de confort, et donc que vous n'en faites pas grand chose de nouveau de votre vie.

...

Encore une fois, quand on essaie de faire évoluer sa vie, de se lancer dans de  nouvelles activités, d'explorer de nouveaux "territoires", etc,

il faut accepter la difficulté et le chaos comme quelque chose de normal, et ne pas devenir pessimiste et se dire que quelque chose cloche et qu'on n'est pas fait pour.

La plupart des trucs qui en valent la peine dans ce monde, ne viennent pas sans résistance.

Il faut présupposer que tous les obstacles auxquels on fait face,

sont justement là pour tester notre détermination à réussir.

Il faut présupposer que pour toutes les difficultés qu'on a,

il y a des solutions à trouver et à mettre en place.


Il faut se dire que le fait de galérer pour avancer, ça veut justement dire que notre cerveau est en train d'apprendre plein de trucs et de construire les bonnes routes mentales.

Qui permettront plus tard, un bon rythme de croisière.

...

Donc actuellement avec ce projet, je suis encore dans cette phase fastidieuse et chaotique de déblayage des difficultés, d'ajustement de l'infrastructure de mon cerveau et de création de l'inertie critique.

Mais c'est cool, parce que je sais que plus ça va aller plus je vais être rodé, plus ça sera naturel,

Moins j'aurais besoin de pousser et de dépenser d'énergie pour avancer,

l'inertie globale que j'aurais accumulé me portera.

...

Je n'ai aucun doute là dessus.

D'une part parce que je vois déjà que c'est en train d'arriver.

C'est déjà beaucoup plus facile de parler correctement depuis les dernières vidéos,

j'ai besoin de beaucoup moins de prises parce qu'il y a des choses qui ont enfin cliquées là haut.

...

De vidéo en vidéo, de répétition en répétition, l'inertie se capitalise,

ma capacité de production orale s'ajuste lentement mais sûrement.


J'identifie les nuances,

j'identifie les difficultés que j'ai,

j'essaie de comprendre les problèmes associés,

et trouver des solutions pour les règler et les intégrer un à un et ainsi pouvoir poursuivre ce projet plus efficacement.

En suivant la méthode que j'ai expliqué dans l'épisode 14 et d'autres méthodes que je vous expliquerais plus tard.

...

J'ai encore beaucoup de travail, mais à ce rythme, dans un an je pourrais passer à la vitesse supérieure tout en dépensant nettement moins d'énergie.

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Et surtout je n'avais aucun doute en premier lieu que ça allait arriver parce que c'est ce qui s'est passé dans tous les domaines dans lesquels je me suis sérieusement investi jusque là.

Par exemple pour la contemplation d’idées, la réflexion, et l'écriture,

...

Entre l'époque où j'ai commencé sérieusement il y a 9 ans et aujourd'hui, j'ai contemplé, réfléchi, et écrit en masse.

Ça fait partie des nombreuses activités sur lesquelles je me suis démené.

...

Et au passage si vous ne savez pas ce qu’est la contemplation, je vous invite à aller regarder la petite vidéo que j'ai posté dernièrement à ce sujet.


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Sur ces 9 ans passés, je dois avoir écrit en moyenne 200 mots par jour.

Avec une moyenne plus petite au début et plus grande à la fin.

Ce n'est pas énorme 200 mots par jour, c'est vraiment pas une corvée.

Il y a des activités pour lesquelles j'ai un rythme bien plus coûteux.

Mais sur la durée, ce rythme, ça suffit à capitaliser beaucoup d'inertie.

En fait sur 9 ans ça fait dans les 2 000 pages.

Ce qui commence à faire pour de la réflexion.

Et donc à mesure que j'ai écrit et que j'ai accumulé les sujets traités,

j'ai gagné de l'inertie,

et le fond duquel j’opère cette activité dans le présent a évolué.

Mon esprit a progressivement développé une bonne tolérance à tout ça.

...

Et en conséquence mes capacités et mes ambitions d'écriture ont augmenté tout naturellement.

Un moment donné, j'ai essayé d'organiser le catalogue d'idées que j'avais abordées séparement,

pour écrire des choses beaucoup plus construites.

Et j'ai commencé à me fixer des objectifs particuliers à atteindre en termes de réception.

...

...

Pratiquement personne n'a jamais lu ce que j'ai produit.

...

Ce qui m'a découragé et désengagé au bout de quelques années.

J'avais l'impression qu'en fait ça n'aboutirait jamais à rien.

Qu'il n'y avait aucun marché pour les choses auxquelles je réfléchissais.

C'était déprimant et j'avais envie de tout bazarder.

...

Mais vis-à-vis de plein de choses qui se sont passées en parallèle dans ma vie, j'ai fini par apprendre à m'en battre les couilles et à maintenir mon engagement quoi qu'il arrive.

Parce que tout effort est un investissement dans soi-même, et donc dans son futur.

Que des gens voient nos efforts ou que personne ne les voit, leurs effets sur notre développement et l'inertie de notre existence sont là dans tous les cas.

C'est des victoires silencieuses.

Des victoires de sous-marin.

D'une certaine manière dépendre d'une forme de reconnaissance pour s'appliquer et faire des efforts,

c'est s'empêcher d'accumuler de l'inertie,

et donc c'est se condamner à rester médiocre.

...

Car il y a une relation assez nette entre la qualité de production que l'on peut atteindre, et le volume que l'on produit.

Ce qui veut dire que pour produire des choses d'une qualité supérieure, il faut typiquement produire un tas de choses d'une qualité inférieure qui n'intéresseront pas grand monde.

La qualité n'étant pas quelque chose que l'on peut invoquer à partir du vide,

mais qui est plutôt comme une sorte de "créature mystique" qui émerge d'un flot d'activité intense.

...

Il faut donc d'abord s'atteler à créer ce flot d'activité intense avant d'espérer voir apparaître cette créature mystique qu'est la qualité.

Si ce flot n'est pas déjà en place, il est illusoire d'attendre de trouver "la bonne inspiration" sous prétexte que l'on vise la qualité plutôt que la quantité.

Il ne faut jamais directement viser la qualité.

Il faut viser le contexte de la qualité.

Comme disait Pablo Picasso, l'inspiration existe, mais pour se manifester elle doit vous trouver en train de travailler.

C'est à elle de vous trouver dans un contexte qui lui est propice, et non à vous de la trouver directement à partir de rien.

C'est à dire qu'il ne faut pas être exclusif et se permettre de travailler uniquement quand on anticipe un bon résultat.

Non.

Les personnes qui progressent beaucoup, leur progression elle ne leur arrive pas parce qu'elles ont mis en place une stratégie évitant tout travail qui ne mène à rien,

une stratégie sans débordement, totalement focalisée sur une progression qu'elles ont précisément calculée à l'avance.

...

Non, au contraire, bien souvent leur progression elles ne l'anticipent même pas elles même, elle leur arrive simplement parce qu'elles font tellement de trucs que c'est inévitable que de temps en temps,

au milieu des expériences qui ne mènent à pas grand chose,

il y a des expériences qui mènent à des trésors de progression.

...

...

Et c'est pour ça que calculer et se fixer des objectifs particuliers à atteindre en termes de réception,

ça a un côté assez fermant niveau développement et perception de sa vie.

Ça augmente la perception d'échec de ce qu'on fait sans qu'il n'y ait vraiment de raison valable.

...

Quand tu te fixes un objectif particulier à atteindre, tout ton raisonnement devient articulé autour de cet objectif de premier-plan.

Tu ne regardes plus assez loin et globalement,

tu deviens exclusif dans tes activités,

tu n'es plus ouvert à certaines options,

et tu n'apprécies pas les subtilités, les gains, les pertes, les répercussions et les paradoxes de fond quand tu raisonnes comme ça.

...

Il y a 9 ans, quand j'ai commencé à réfléchir et écrire régulièrement sans avoir d'objectif particulier à atteindre,

j'étais beaucoup dans la contemplation et j'étais content à chaque fois que je pondais un texte,

c'était une fin en soi.


Et j'étais super ouvert dans ma pratique ;

je passais d'une grosse idée à une autre,

en maintenant ainsi un flot d'activité particulièrement intense.

...

Et donc de là émergeait naturellement la qualité et l'inspiration, je gagnais rapidement en inertie, ma progression et mon expansion de fond étaient très bonnes.

...

À partir du moment où j'ai commencé à vouloir avoir de la visibilité externe et à me fixer des objectifs particuliers à atteindre, j'ai restreint mes options de réflexion, je ne contemplais plus pareil, tout était beaucoup plus cadré et calculé.

Et ce que je produisais ne comptait plus vraiment, pour que je sois content il fallait que j'atteigne mes objectifs.

Et donc vu que je n'atteignais pas du tout mes objectifs en termes de réception, ben je n'étais pas satisfait et j'avais envie d'arrêter.

J'étais frustré d'être loin de mes objectifs.

Et clairement ça a été une phase où j'étais beaucoup moins productif, beaucoup moins régulier et beaucoup moins inspiré.

Parce que je ne me permettais plus de réfléchir hors du cadre de mes objectifs particuliers.

Mon esprit était bien moins souple et détaché,

j'étais devenu très exclusif.

...

En d'autres termes, j'étais plus frustré, je pratiquais moins, j'explorais moins, et je me développais moins quand j'avais des objectifs particuliers à atteindre, que quand je n'en avais pas.

...

Sur le moment je n'avais pas réalisé que c'était parce que j'avais changé d'attitude et de stratégie générales que ça marchait moins.

Je n'étais pas encore conscient de l'importance de maintenir en vie un flot d'activité régulier pour permettre l'inspiration.

J'avais juste l'impression que j'avais épuisé mes sujets d'inspiration,

et que c'était une baisse de régime tout à fait naturelle après des années de pratique.


Je n'avais pas réalisé que le système de pratique contemplatif ouvert et pénard avec lequel j'ai commencé était bien plus efficace et productif que le système stressant et exclusif d'objectifs à atteindre sur lequel j'avais migré sans m'en rendre compte.

J'étais passé de l'attitude du "bébé" orientée sur l'activité, le processus de fond, la contemplation et l'exploration,

à l'attitude "adulte" orientée sur les objectifs à atteindre, les gains anticipés et les résultats de premier plan.

...

Par conséquent, depuis que j'ai réalisé que mon cerveau fonctionnait beaucoup moins bien en mode "adulte", j'ai arrêté de me fixer des objectifs particuliers à atteindre.

Ce que je fixe c'est de la pratique régulière de comportements et d'activités développant l'inertie de mon existence et mon potentiel de fond,

et ayant ainsi de bonnes chances d'augmenter mes options dans le futur.

De bonnes chances d'avoir des répercussions positives, que je ne peux pas encore anticiper.

J'ai une manière particulière pour être motivé à le faire, mais en gros j'essaie d'être le plus actif possible, sans pour autant chercher à atteindre quelque chose de particulier.

Un peu comme un bébé, donc.

...

Je me suis émotionnellement déconditionné de ce besoin d'obtenir des résultats visibles pour être actif et faire des efforts.

Ce qui compte pour moi, c'est de maintenir en vie un flot d'activité régulier, car sans lui, la progression, l'inspiration et la qualité ne peuvent pas émerger.

Et c'est pour ça que je parle d'approche méditative au développement de sa détermination à réussir.

Car il s'agit de se couper l'esprit de toutes les sources de pessimisme qui nous empêchent d'être pleinement actif et concentré sur la durée.

Il s'agit de ne pas se laisser distraire, de ne pas se laisser abattre, d'apprendre à se détacher de toutes ces préoccupations, de toute cette résistance mentale, de tous ces besoins de récompense, etc.

Quand tu es attaché aux résultats et que tu anticipes leur arrivée, tu te conditionnes à  exclure des activités,

et à te concentrer exclusivement sur les activités que tu associes à ces résultats.

Et d'autre part tu te conditionnes à être découragé, à t'inquiéter, à créer du doute, à cesser de croire que tu vas y arriver parce que ces résultats n'arriveront pratiquement jamais aussi rapidement que tu l'imaginais.

Et tous ces tracas, ça sera la cause d'une prophétie auto-réalisatrice.

Donc il faut apprendre à s'en détacher de tout ça pour rester au top de sa forme mentale et avancer sans parasitage.

...

...

Et on continuera d'en parler dans le prochain épisode.

Merci de m'avoir écouté jusqu'au bout,

Je vous dis à bientôt pour la suite de ces vidéos sur le développement de fond.

...

En attendant je vous invite à vous abonner si ce n'est pas déjà fait.

Et si cette lecture vous a intéressé partagez là !

...

Ciao


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