Le 04/09/2018

Échec et impact émotionnel #023



Quand on échoue, on se sent mal, on se sent diminué. C'est nul, mais en même temps c'est une source de motivation pour trouver des moyens de gérer son état et ses émotions.

Bonjour et bienvenue,

C'est Bertrand de la Fondation MAGister, l'école des héros du monde réel.

Pour la deuxième partie de la stratégie gagnante d'échouer ce qu'on s'efforce de réussir.

...

À la fin du dernier épisode, je vous disais que je suis confiant que si je continue d'échouer des trucs de plus en plus sérieux,

en tirant les leçons à tirer,

et en me détachant émotionnellement autant que possible de ces échecs,

je vais construire la rampe d'accès à des options que je ne peux même pas encore imaginer.

Et un moment donné, une de ces options pourrait bien aboutir à une grande réussite que je n'aurais jamais pu envisager sans avoir accumulé la ribambelle d'échecs que j'aurais accumulé.

Il faut juste être très patient, ne pas se focaliser sur les résultats de premier plan, rester sérieux dans ses efforts et croire dans les processus de développement de fond qui découlent de la pratique régulière qu'on a.

Attention,

Il ne s'agit pas d'échouer bêtement, sans avoir essayé et sans avoir tiré de leçons.

Il s'agit d'échouer magistralement.

En ayant tout donné et en tirant les leçons à tirer.

À partir de là,

si on ne s'arrête jamais et qu'on reste debout,

le succès de sa vie,

on va l'avoir à l'usure.

...

C'est ça la stratégie gagnante d'échouer ce qu'on s'efforce de réussir, et c'est là dessus qu'il faut centrer son optimisme.

Ce qui est loin d’être évident parce que même si tout échec est bon à prendre, le problème est que de base, l'échec est quelque chose d'incroyablement corrosif au niveau psychologique.

Est-ce que c'est toi qui va réussir, à force d'épuiser le monde et la vie,

ou est-ce que c'est le monde et la vie qui vont t'épuiser en premier ?

...

En fait, quand tu accumules les échecs, tu commences à vraiment te dire que tu n'as juste ni les capacités ni le potentiel de réussir, et qu'il ne vaut mieux pas essayer.

C'est le Loser Effect, le versant négatif du Winner Effect dont je vous parlais dans l'épisode 10.

Quand un organisme perd au jeu de la vie,

ça déclenche tout un tas de programmes biologiques qui diminuent son fonctionnement psychologique et hormonal,

de sorte à ce qu'il ré-évalue sa façon de se percevoir et de se comporter, et se repositionne dans le jeu.

Dans ces conditions, il va se sentir mal en quasi-permanence car la chimie de son corps joue contre lui.

Il perdra le goût à l'action et à la prise de risque et n'aura plus la tête à tout ça.

Et donc c’est physiologiquement très difficile de garder le moral,

de continuer de faire des efforts sérieux et de ne pas déprimer après avoir accumulé une interminable série d’échecs et de vide.

C'est difficile de ne pas se sentir soi-même un échec,

de ne pas se sentir comme un "raté" qui malgré tous les efforts qu'il fait se retrouve constamment perdant, sans résultats, tout seul dans sa misère.

Et donc à partir de là ça devient difficile de ne pas vivre comme un raté et ne pas renforcer encore plus cette réalité.

...

À partir de là, c'est un nouveau combat qui commence.

Le combat contre soi-même.

Contre nos failles psychologiques qui se révèlent au grand jour dans ces conditions.

Et qu'il faut apprendre à éradiquer.

...

...

Je dirais que la première chose qu'il faut apprendre à faire pour gagner ce combat, c'est de manuellement maintenir l'engagement de notre organisme.

...

Refuse l'apathie.

Ne la laisses pas s'installer dans ton corps.

Jamais.


Aboie !

Hurle !


Fais quelque chose de physique.

Quelque chose de primitif.

Qui va te sortir de ta torpeur et réveiller l'énergie qui sommeille sous ton muselage mental.


OUARG !


Rien de tel pour déboucher les blocages !


Oh ouais tu auras l'air stupide !


Mais au moins tu seras stupidement en vie !


Vous allez sûrement vous dire mais il est complètement fou ce type !

...

Ouais mais non, c'est très loin d'être irrationnel.

Il y a du pouvoir dans la primivité,

parce que sans ça on porte en permanence une armure psychologique inhibitrice qui nous diminue, qui nous empoisonne de stress et qui nous fait tout simplement vivre la vie à moitié endormi.


...

...

Bref, de manière générale il faut éviter l'inactivité, parce que c'est un cercle vicieux.

Un esprit inoccupé c'est le terrain de jeu du diable !

Il faut faire oublier à ton esprit et à ton corps cette sensation de vide.

Parce qu'une fois que tu es dedans, c'est un putain de trou noir qui t'aspires.


...


Cela dit, tu ne gagneras pas ce combat intérieur juste en essayant de rester engagé.

Si ton cerveau te rafraîchit fréquemment la conscience avec des pensées pessimistes sur ta situation, tu vas redescendre plus vite que tu ne peux remonter.

Il faut retirer l'empoisonnement à la source.

Le mal être on le ressent dans les tripes, mais il est nourri par notre représentation psychologique de ce que l'on vit.

Maintenir une très mauvaise interprétation de ce que l'on vit, ça peut aller jusqu'à nous tuer à petit feu.


Et donc pour gagner ce combat intérieur induit par l'échec, un moment donné il est essentiel de faire un travail interne pour se détacher de la représentation de base de l’échec et recadrer la façon dont on le pense.

...

En fait il faut penser l'échec véritable comme l'évitement de la confrontation à l'échec.

Parce qu'en fait l'inconfort, le stress, l'échec, tout ça,

c'est la monnaie du développement.

Le but n'est pas de les éviter, le but est d'améliorer notre relation avec.

...

Comprenez bien que si vous êtes une personne à peu près normale, vous n'allez pas trouver par hasard comment réussir votre vie de manière durable.

Très loin de là.

Il y a trop de trucs à comprendre sur le monde et sur soi-même.

Il faut se faire à l'idée que pour avancer, il va falloir essuyer un paquet d'échecs.

C'est comme ça.

...

La réussite durable dans le jeu de la vie, elle dépend de la pièce avec laquelle vous jouez, à savoir le fond duquel vous opérez votre existence.

Le fond d'opération de votre être.

Ou plus précisément ce que j'appelle le noyau de votre fond d’opération.

C'est à dire :

vos croyances profondes,

vos connaissances développées,

vos compétences rodées,

vos habitudes bien ancrées,

votre tolérance au stress,

votre sensibilité de base,

votre niveau d'optimisme par défaut,

les expériences fortes de votre passé,

vos valeurs principales,

vos buts les plus importants,

etc, etc.

Toutes les constantes internes qui vous accompagnent d'instant en instant,

que vous portez de manière latente avec vous,

et à partir duquel vous opérez dans le présent.


Et par conséquent, il ne faut pas craindre l'échec, car après coup, chaque échec va devenir la cause d'une recalibration du noyau de votre fond d’opération et d'une ré-orientation de votre vie.

Vous allez comprendre beaucoup de choses sur vous-même et sur le fonctionnement du monde en essayant et en échouant des choses.

Vous allez ré-évaluer votre vision, vos buts et vos valeurs.

Le fond d’opération de votre existence va se développer.

Et ainsi les constantes qui caractérisent votre vie vont se réajuster.

...

Vous allez vous désensibiliser à l'inconfort, au stress et à la sensation d'échec.

Vous allez progressivement arrêter de prendre la vie avec des pincettes et commencer à la prendre par les couilles.

...

Vous allez atteindre, et repousser les limites de ce que vous êtes capable de tolérer.

Parce que pour dépasser ces sensations négatives qui viennent de l'intérieur en situation d'échec,

pour dépasser le sentiment de solitude quand on travaille comme un fantôme que personne ne remarque ;

pas le choix.

Vous allez être obligé de développer votre gestion émotionnelle interne.

Ce qui va vous amener à sérieusement considérer des activités comme la méditation par exemple.

Parce que vous allez en avoir sérieusement besoin si vous vous confrontez à vos limites.

À vrai dire vous n'allez probablement pas tenir la route sans ça.

...

Comprenez bien qu'on a tous besoin de méditer.

Mais que la plupart d'entre nous ne vont jamais le faire sérieusement et rigoureusement même s'ils sont convaincus du bien-fondé de cette activité.

Moi ça a été mon cas j'ai un sérieux besoin de faire descendre la pression interne liée à mon caractère intense.

Et quand j'étais plus jeune, je me disais que la méditation ce n'était pas pour moi, que ça ne me correspondait pas, qu'il me faut quelque chose de plus physique et stimulant pour évacuer la tension.

Sinon ça ne marche pas.

...

Mais bien sûr j'étais complètement à côté de la plaque.

C'était juste que mon ego ne voulait pas s'arrêter.

...

Mais donc pour en revenir à l'échec, eh bien à un moment donné de ma vie je me sentais tellement mal à l'intérieur ;

que je n'arrivais plus à me concentrer pour faire quoi que ce soit ;

J'avais constamment la sensation que j'allais exploser de frustration et d'anxiété.

Du coup il fallait que je trouve un moyen de ne plus ressentir tout ça.

Et par ailleurs, un moyen qui ne soit pas un comportement d'évacuation complètement dangereux !

Et donc par dépit je me suis mis à la méditation.

Et depuis j'ai plusieurs fois eu la preuve qu'en atteignant un état méditatif avancé ma physiologie changeait radicalement pour le mieux.

J'étais choqué de réaliser qu'on puisse atteindre un état d'ivresse et de bien être comme ça sans ingérer aucune substance.

Et pourtant même en sachant ça, pendant des années tant que je n'étais pas au fond du trou ou dans un état vraiment ingérable j'avais tendance à carrément négliger cette activité.

Ce n'était pas du tout une constante dans ma vie.

C'est la confrontation répétée à l'échec et à l'inconfort,

qui a fini par me calibrer dans le "droit chemin" et commencer à faire de la méditation une constante dans ma vie.

J'ai réalisé que merde, prendre le temps de méditer sérieusement m'apportait plus de valeur que de me divertir ou de m'occuper avec des conneries.

Ça me préparait à mieux gérer les situations difficiles qui vont de pair avec une vie mouvementée.

Ça faisait de moi quelqu'un de beaucoup plus solide et serein, et ça m'évitait pas mal de crackages émotionnels quand inévitablement les choses finissaient par chauffer dans ma vie.

Bref, même si j'ai encore beaucoup de chemin à faire à ce niveau, j'ai réalisé qu'en fait, méditer régulièrement, c'était le meilleur investissement que je pouvais faire si je voulais vivre une vie mouvementée de manière saine et épanouie.


...

Et donc je pense que ce type de confrontation à l'échec et à l'inconfort,

est vraiment nécessaire pour développer efficacement sa gestion émotionnelle.

À la fois pour la prise de responsabilité que ça favorise, mais aussi pour l'entraînement que ça confère.

Je veux dire,

essayer de développer sa gestion émotionnelle sans se confronter à des circonstances qui nous déséquilibrent émotionnellement,

c'est comme essayer de développer son équilibre postural en restant debout.

C'est très limité comme approche.

...

Après le truc réconfortant à prendre en compte, c'est qu'ensuite une fois qu'on apprend à ne plus être déséquilibré dans des circonstances déséquilibrantes,

ça rend la vie plus facile pour tout,

pas juste pour les situations vraiment difficiles.

Par exemple là en postant mes vidéos, de temps en temps je reçois des critiques bien sèches sur moi et sur le travail que je fais.

C'est juste des mots sur un écran,

mais il y a 10 ans ce genre de critiques en les lisant,

je n'aurais peut-être rien laissé transparaître à l'extérieur, mais à l'intérieur... [mimique soupir et mal à coeur]

...ça m'aurait bien atteint et déséquilibré.

J'aurais été aspiré par l'énergie négative que ça aurait déclenché en moi.

Et j'aurais ruminé ça pendant des heures.

J'aurais été comme possédé par cette énergie négative.

...

Alors que maintenant les critiques, je les lis je suis genre

"ok"

et je passe à autre chose.

Ou alors à l'inverse ça me fait sourire. Je suis là

"Oh oui je la sens, oh oui je la sens la frustration qui suinte de ta critique, c'est succulent !"

[rire]

Mais désolé je n'ai pas d'attention à t'accorder !" [mimique smile + double fuck]

...

Il m'arrive aussi de pas ignorer les critiques.

Mais d'y répondre calmement et constructivement comme si je n'avais ressenti aucune aggression.

Et très souvent cette attitude elle se transfère et ça apaise la personne en face.

Ce qui est cool.

....

...

Vous allez pouvoir me dire plutôt que de méditer pour tenir la route quand c'est trop dur, on peut aussi prendre des médicaments anti-dépresseurs.

Ouais mais non.

Parce que la mentalité d'une personne qui prend des médicaments ce n'est pas la mentalité d'une personne qui s'éveille et qui évolue.

Les médicaments ça maintient dans une illusion et ça empêche de réaliser que certaines choses ne vont pas dans ta vie ;

et par conséquent ça empêche le processus de remise en question, d'éveil et d'évolution.

Ça coupe les symptômes mais pas les problèmes.

Ce qui est certes confortable d'un point vue court-terme, mais stupide d'un point de vue long terme.

...

Ressentir et méditer sur sa douleur, ça c'est un processus qui fait évoluer et qui rend progressivement ta gestion émotionnelle indépendante de substances.

Prendre des substances, pour moi c'est une technique de fuite parce que c'est tellement facile comme solution et ça t'empêche d'affronter tes problèmes en profondeur.

Tu te persuades qu'étant donné ta situation, tu es supposé être heureux et que donc si tu ne te sens pas bien, c'est normal que tu prennes des médicaments.

Comme si tu savais déjà ce qu'il te fallait dans la vie pour être heureux.

Alors qu'en réalité dans ce monde de fous inconscients dans lequel on vit, tu n'en sais foutrement rien de ce qu'il te faut pour être heureux.

Tu n'as juste pas envie de changer, parce que ça voudrait dire accepter que la façon dont tu mènes ta vie n'est pas la bonne et qu'il va falloir faire des efforts pour évoluer.

Pourtant si tu n'arrives pas à te gérer émotionnellement sur le long terme, c'est qu'il te reste très probablement des choses à découvrir sur toi-même et sur la vie.

Et qu'il va falloir faire un travail pour découvrir et réaliser tout ça.

Et prendre des substances ne fera que repousser voire empêcher ce travail de réalisation et cette découverte.

...

Donc à moins que j'évolue à ce niveau,

ce qui n'est pas exclu,

je ne vous conseillerais jamais de prendre le dangereux chemin des anti-dépresseurs.

À moins de ne vraiment plus pouvoir tenir, d'être vraiment dans l'urgence et d'avoir déjà sérieusement exploré des solutions moins superficielles ;

telles que d'assainir son alimentation, de trouver une activité physique plaisante, d'entrenir des relations humaines positives, d'éliminer ses addictions, de réguler son sommeil, de prendre le temps de méditer régulièrement, ou encore d'arrêter toute activité pour ré-évaluer en profondeur la direction et le sens de sa vie.

Ce genre de choses.

Peut-être que tu es déprimé et que tu as vraiment un dysfonctionnement physiologique. Peut-être.

Mais peut-être aussi que tu fonctionnes parfaitement bien et que ton organisme t'envoie des signaux d'alarme,

pour te faire réaliser que ta situation ne convient pas,

que tu as des choses à faire évoluer dans ta vie,

même si tu n'as probablement pas du tout envie de changer.

...

Ou peut-être que c'est un peu des deux.

Dans tous les cas tu ne pourras pas le savoir sans avoir joué dans les règles.

...

Sur ce,
voilà qui clos la deuxième partie de la stratégie gagnante d'échouer ce qu'on s'efforce de réussir.

Merci de m'avoir écouté jusqu'au bout,

Je vous invite à vous abonner si ce n'est pas déjà fait

et je vous dis à très bientôt pour la troisième partie

Ciao.


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