Bonjour et bienvenue,
C'est Bertrand de la Fondation MAGister.
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Sur ce commençons la vidéo d'aujourd'hui.
À la fin du dernier épisode j'avais commencé à vous parler des erreurs à ne pas commettre pour gérer son système de notes.
Notamment vis-à-vis de l'idée d'en faire un second cerveau.
Dans cet épisode je vais élaborer davantage sur quelques unes de ces grosses erreurs.
Erreur numéro 1 : utiliser le système de notes pour collecter des informations
Ce n'est pas que c'est à bannir totalement, mais ça doit être très rare de collecter une information juste pour la collecter.
Tu dois au minimum avoir une intention de potentiellement en faire quelque chose plus tard de cette information.
Une ou des actions doivent pouvoir en découler.
Car si tu ne fais que collecter sans te projeter, tu perds ton temps.
Et vous allez comprendre pourquoi toute à l'heure.
Après il y a un équilibre.
Il ne faut pas non plus se mettre la pression et s'empêcher de noter quelque chose si on n'a pas de vision claire et développée de ce qu'on va en faire.
Non, parce que justement un bon système de notes c'est aussi un système dans lequel rentrer des informations, rentrer des données, se fait avec le minimum de pression,
et où le but c'est de faire évoluer les connaissances qu'on a commencé à rentrer au fur et à mesure parce que nous mêmes on a évolué.
Le système de notes doit accompagner ton niveau.
S'il y a trop de pression pour rentrer les premières informations dans ton système tu ne vas pas l'utiliser.
C'est normal que les premières versions des notes soient des brouillons ou des esquisses, tant que tu fais en sorte d'y revenir plus tard, ou tout du moins de les réutiliser plus tard.
Encore une fois on en revient à la projection.
Moi quand je rentre une information sans vraiment savoir encore ce que je vais en faire,
j'essaie de faire en sorte qu'elle puisse se développer et se combiner à d'autres éléments plus tard.
Pour ça, ma règle c'est que je dois mettre au moins 3 points d'accroches différents.
Ces points d'accroches ils vont me permettre de pouvoir retomber sur cette note un peu par hasard,
mais surtout ils vont me permettre de retrouver les notes que je veux retrouver, quand je veux les retrouver.
Idéalement ces points d'accroches doivent être des nœuds de votre système.
Pour savoir à quoi ça correspond des noeuds, je vous invite à consulter les deux premières vidéos que j'ai fait sur Life Journal.
Mais si ces points d'accroches c'est juste des mots et pas des noeuds, ben c'est déjà bien, parce qu'au moins vous pourrez faire des recherches sur ces mots pour retomber sur cette note.
Un point d'accroche quasi-systématique que je mets c'est la source. De qui ça vient. Et si tu n'as pas de nœud pour la source, essaie au moins de la décrire brièvement.
Ensuite il faut penser à des mots clés que ça vous évoque. Des concepts voisins.
L'idée étant que, quand vous allez vouloir retrouver cette note dans plusieurs mois pour en faire quelque chose,
vous allez probablement avoir un vague souvenir de son contenu, mais par contre vous allez vous souvenir de ce à quoi vous l'avez rattaché.
Et en faisant une recherche sur ces points d'accroches vous allez pouvoir retomber dessus relativement facilement.
C'est ce genre d'éléments saillants qu'il faut trouver.
Si vous ne faites pas ça, et que vous rentrez juste des infos, des liens vers des ressources, etc sans plus de détails,
alors inévitablement vous allez vous retrouver dans des situations frustrantes où vous passez des heures à retrouver des notes que vous savez que vous avez enregistré.
Bien souvent sans résultat.
Encore une fois il suffit vraiment de rentrer peu de choses, mais il faut les mettre.
Et l'avantage c'est que ça va entraîner votre cerveau à organiser vos informations.
Ce qui fait que plus vous allez utiliser votre façon de créer des points d'accroches, plus elle va être efficace.
Donc ça c'était pour l'erreur numéro. Il ne faut pas juste collecter des informations.
Erreur numéro 2 : utiliser le système de notes pour préparer des informations
C'est très similaire à la première erreur, mais en moins grave.
Au moins, tu n'es plus dans une dynamique de collecte mais dans une dynamique de création.
Mais cela dit tu es dans une dynamique de création indirecte. Et ça aussi tu veux éviter.
En fait, tu veux globalement toujours être dans une dynamique de création directe. Ou d'exécution directe pour généraliser.
Par exemple si tu utilises le journal pour t'aider à produire du contenu, eh bien tu dois directement l'utiliser pour construire ton contenu, et non comme un simple intermédiaire (par exemple comme un système de notes indépendant ou comme un système de brouillon). S'il y a un intermédiaire, ça veut dire que tu fais mal les choses.
Ce qui pousse les gens à faire cette erreur c'est la négligence du flow créatif.
En gros ils se disent qu'ils vont préparer des blocs et ensuite ils n'auront plus qu'à assembler les blocs.
Monumentale erreur.
Le cœur de la créativité est sous-tendue par l'hémisphère cérébral droit.
Vouloir préparer des blocs puis les assembler dans une séquence, c'est typiquement une approche en mode hémisphère gauche.
Et ce n'est pas du tout écologique. Au sens second du terme écologique.
C'est à dire dans le sens que ça ne reflète pas les conditions naturelles dans lesquelles la créativité se manifeste.
Encore une fois il y a un flow créatif à ne pas négliger, et ce flow créatif existe entre trois éléments :
1 / votre pensée,
2 / le support sur lequel vous développez votre pensée,
3 / vos émotions
Autrement dit le flow créatif est attaché au temps et au support.
Le rattachement au temps il s'explique par la potentialisation et la connexion émotionnelle.
La potentialisation c'est l'état d’activation actuelle de votre pensée et de votre mémoire. Plus c'est frais dans votre esprit, plus c'est potentialisé.
À partir du moment où vous arrêtez de travailler sur un sujet, vous allez progressivement perdre la potentialisation associée.
Et donc votre état mental ne sera plus aussi idéal pour produire quelque chose sur ce sujet.
Pour plus d'informations sur la potentialisation, je vous renvoie à l'épisode 305.
La connexion émotionnelle elle traduit en gros l'excitation que vous avez pour le sujet sur lequel vous travaillez.
Et cette excitation elle sera à son maximum quand vous allez être dans la phase de semi-maîtrise / semi-découverte du sujet.
C'est à dire quand vous commencez à bien maîtriser le sujet, mais que c'est encore nouveau et excitant, que vous découvrez encore plein de subtilités.
Ce facteur est hyper-important pour la créativité et pourtant hyper-négligé.
Parce qu’autant la potentialisation tu peux assez facilement la recréer une fois qu'elle est descendue.
Mais la connexion émotionnelle et l'excitation, c'est très difficile de la recréer une fois qu'elle est descendue.
C'est un peu comme la phase de passion amoureuse au début d'un nouvelle relation.
Une fois que tu as maîtrisé le sujet, tu es en terrain connu. Et ce terrain connu, ben ça ne va pas t'exciter. Ça va même peut-être être ennuyant.
Autrement dit le flow créatif reprend le même principe que l'état de flow.
Il existe à la frontière de nos limites.
Mais ces limites ben une fois qu'on les a repoussé, ce ne sont plus nos limites.
Et donc elles n'éveillent plus le flow.
Dit autrement, pour être productif créativement parlant, il faut de l'inspiration.
Et l'inspiration c'est fondamentalement quelque chose d'émotionnel.
Elle existe dans une phase précise de notre relation avec un sujet mais aussi de notre développement personnel à nous.
Quand tu auras déjà "dépassé" cette phase, ben ce sujet ne va plus t'inspirer.
Ça sera trop tard.
Donc pour en revenir au système de notes, idéalement tu veux produire le résultat final au moment où ton esprit résonne le plus avec la matière que tu vas utiliser.
Que ce soit de la résonance en terme de potentialisation ou de connexion émotionnelle.
Ce moment de résonance maximale, ça va typiquement être lorsque tu vas travailler sur le fond des idées pour la première fois.
Donc si tu utilises un intermédiaire pour préparer tes idées, tu vas maximiser la résonance au moment où tu es sur l'intermédiaire.
Et donc quand ça sera le moment de passer au "propre", ça sera probablement trop tard.
Donc rien que pour cette raison je vous décourage fortement de diviser le processus créatif dans le temps et d'utiliser des supports intermédiaires.
Il peut y avoir des avantages à étirer le processus créatif avant de publier le résultat, mais il faut faire très attention de ne pas trop l'étirer jusqu'à ne plus rien en faire.
Donc ça c'était pour la liaison du flow créatif avec le temps.
Maintenant parlons de la liaison du flow créatif avec le support.
Si vous utilisez un support intermédiaire, dans le meilleur des cas le flow créatif va être attaché à ce support, et uniquement à ce support.
Et à la forme actuelles des idées.
Et vous avez intérêt de très vite passer à l'étape de la création du support final tant que le support intermédiaire est bien potentialisé dans votre esprit et que vous avez encore cette précieuse connexion émotionnelle avec la matière.
Car la moindre perte de potentialisation et de connexion émotionnelle va créer beaucoup de friction dans la transition du support intermédiaire vers le support final.
Personnellement c'est pour ça que j'évite au maximum de dédoubler les supports, je trouve que ça rajoute trop de charge et de frictions de passer de l'un à l'autre, ça bouffe trop de temps et d'attention, ce qui fait que tu limites le nombre de choses que tu peux faire.
Bref, en plus si vous attendez trop entre les deux phases,
alors quand ça sera le moment de transférer la matière de cet intermédiaire pour produire le support final, non seulement vous allez pratiquement repartir à zéro mais en plus vous aurez "gâché" votre inspiration créative pour cette matière dans le support intermédiaire.
Dit autrement la matière ne vous inspirera plus correctement pour efficacement produire quelque chose avec.
Vous serez un peu comme une sorte de VRP qui va devoir vendre un produit parce qu'il doit le vendre et non parce que ça l'inspire de le vendre.
Alors que si vous aviez commencé à produire le résultat final dans votre système de notes, eh bien là, même avec une pause dans la création, tout ne serait pas perdu.
Ce qui a déjà été produit sera toujours bien car il aura été produit au moment où vous aviez la résonance.
Donc je répète, idéalement tu veux produire le résultat final au moment où ton esprit résonne le plus avec la matière que tu vas utiliser.
Ce moment ça va typiquement être lorsque tu vas travailler sur le fond des idées pour la première fois.
Donc si tu utilises un intermédiaire, tu vas maximiser la résonance au moment où tu es sur l'intermédiaire.
Et donc quand ça sera le moment de passer au "propre", ça sera trop tard.
Donc encore une fois je vous décourage fortement d'utiliser des supports intermédiaires.
Un truc qui permet de bien comprendre la bonne dynamique, c'est de toujours être dans une démarche d'esquisse.
En gros ça évite deux pièges.
Piège numéro 1 : chercher directement à créer quelque chose de bien défini. Une esquisse par définition ce n'est pas bien défini.
C'est important de chercher à directement créer quelque chose chose, à se projeter un peu, en revanche il ne faut pas se forcer à ce que ce soit directement bien défini dès le début. Au début, l'important est juste d'esquisser quelque chose. Qui pourra être ultérieurement approfondi. Ou pas. Certaines esquisses ne sont jamais approfondies, ce n'est pas grave.
Les esquisses il n'y a pas de pression, ça ne prend pas beaucoup de temps, on peut les démultiplier et ensuite se concentrer sur celles qui se démarquent.
Piège numéro 2 : stocker de l'information sans chercher à créer quelque chose avec.
Si tu es dans une démarche de stockage, tu n'es pas dans une démarche d'esquisse de quelque chose.
Tu dois au moins essayer d'intégrer l'information à des choses personnelles, te l'approprier, te projeter dans une action, un développement, etc.
Autre exemple, si tu utilises le journal pour apprendre une compétence, par exemple pour apprendre à danser.
Eh bien tu ne dois pas simplement "stocker" des explications ou des démonstrations de mouvements que tu consulteras plus tard.
Non le journal doit directement servir le processus d'implémentation : il doit te servir à t'entraîner, à exécuter des mouvements, etc.
Autrement dit le journal doit toujours te servir à produire le résultat final. Dans le cas de la danse, les danses que tu vas avoir.
Le journal doit toujours être dans la boucle de finalité, et non dans une bulle intermédiaire.
Une autre manière de dire les choses c'est que tu dois toujours être dans une dynamique de production personnelle, et non impersonnelle.
Une dynamique de production impersonnelle, c'est en gros de prendre des notes en mode encyclopédie. En mode Wikipédia.
Ça peut être intéressant dans certains cas particuliers pour mieux intégrer un concept, mais globalement ça doit être évité.
Encore une fois on en revient au principe que tu dois globalement éviter la collecte.
Ce que tu veux collecter dans ton second cerveau, ce sont tes propres créations.
Pour pouvoir retrouver tes pensées, et les recycler, en construire d'autres sur leur base, etc.
Le système de notes en tant que second cerveau il sert juste à deux choses :
1 / rendre le processus de création moins linéaire.
2 / indexer ce que tu fais pour pouvoir potentiellement le recycler.
Le mot clé étant ici potentiellement. Ce qui veut dire que ce ne doit jamais être nécessaire.
Il y a une finalité avant le recyclage : la production de quelque chose.
Mais le second cerveau permet à tes notes de servir au delà de cette production initiale.
En gros ça fait en sorte que ce que tu produis pour un travail spécifique, ne reste pas cloisonné à ce travail spécifique.
Encore une fois ça ne veut pas dire que ça va servir au delà de la production initiale, mais au moins ça a ses chances.
Par exemple si tu fais un travail de réflexion et d'écriture dans un fichier Word, eh bien structurellement tout le travail que tu produis va rester cloisonné dans ce gros fichier Word.
Alors qu'avec un second cerveau les différents fragments de ce que tu as produis seront indépendants les uns des autres, et surtout ils ne seront pas cloisonnés dans un fichier à part.
Non ils seront dans une base commune, et dès que tu feras des recherches dans ton second cerveau eh bien cette recherche va accéder à tout ce que tu as déjà produit.
Sur ce, voilà qui clos cette vidéo.
Je vous remercie de m'avoir écouté jusqu'au bout,
Ciao.
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