Le 15/12/2018

La raison ne peut pas t'emmener très loin d'elle-même #047



La seule chose que l'on peut faire avec la raison vis à vis du futur, c'est rester cohérent et aligné avec le passé. Si on veut évoluer, un moment donné il faut briser la raison et accepter l'incohérence.

Bonjour et bienvenue,

C'est Bertrand de la Fondation MAGister,

l'école des héros du monde réel.

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Pour un petit épisode qui vient gentillement tacler la raison.

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Plus tard, quand je vous raconterais des trucs sur ma vie, je pense que vous serez convaincu que la plus grosse limite qu'on peut avoir est là dedans.

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C'est notre foutue raison qui juge le futur de notre histoire sur la base du conditionnement passé.

Et qui nous fait dépeindre la réalité d'une manière beaucoup plus restreinte et contraignante qu'elle n'a à être.

On est littéralement incapable d'anticiper objectivement le futur et pourtant on construit notre vie sur ce principe narratif.

Le seul futur que l'on peut imaginer avec sa raison, c'est un futur méga-subjectif, celui de notre identité actuelle.

Un futur qui va nous empêcher d'envisager certaines routes et de monter certains escaliers.

Et la seule raison pour laquelle on n'aura pas monté ces escaliers à la fin de notre vie, c'est qu'on aura pas mis les pieds sur la première marche.

Notre raison identitaire est la raison pour laquelle tant de choses nous échappent.

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La seule chose que l'on peut faire avec la raison vis à vis du futur c'est rester aligné avec le passé.

Si on veut évoluer, un moment donné il faut briser la raison, briser la narration.

Pour évoluer.

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Moi quand j'y repense avec ma raison à ces culs de sacs du diable dans lequel j'ai été auparavant dans ma vie,

je suis toujours un peu choqué d'être encore là dans le présent, et que ma vie continue comme si de rien n'était,

que maintenant je fais des vidéos sur le net tranquille,

ça me paraît tellement irréel, limite absurde que j'ai pu réellement me sortir de ces situations comme ça, et être là aujourd'hui.

C'est inalignable avec la narration actuelle de ma vie, incohérent.

Comme si certaines phases de mon passé ne pouvaient être que des rêves déconnectés de la réalité actuelle.

Et encore aujourd'hui, il y a beaucoup de choses que je fais et dont je me demande comment je les fais quand j'y réfléchis parce que ça ne correspond à rien de ce que je faisais avant,

ça ne correspond à rien de ce que font les autres êtres humains,

ça ne correspond pas aux conventions de la réalité partagée qui m'entoure et de toutes ses trames narratives.

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Et c'est bien là tout le fond du problème.

Notre raison essaie tellement de rendre la réalité cohérente et sensée,

de faire rentrer le monde entier dans un même paradigme, dans un même grand contexte narratif,

que parfois elle nous empêche de percevoir et croire certaines potentialités pourtant tangibles.

Et inversement d'ailleurs.

Elle nous enferme dans cette construction mentale sécurisante mais incomplète et limitante.

Et plus on essaie de raisonner, plus on s'enferme dans le contexte qui nous entoure.

Ce qui a des conséquences monstrueuses sur les prédispositions énergétiques, physiologiques et mentales de nos organismes.

...

C'est aussi pour ça qu'au sein de sa propre vie, quand on arrive dans un état de conscience ponctuel,

dans la "zone",

on a l'impression de rêver, de ne plus être dans la même réalité.

Alors qu'en vérité, on est jamais plus réveillé que dans ces instants là.

...
Ces états de conscience très ponctuels, quand on est dans une espèce de "zone",

la raison elle n'arrive pas à les intégrer avec le reste.

Tant que notre raison est active, elle nous enferme dans les états de conscience habituels qui offrent une vision limitée du champ du possible.

...

C'est pour ça que certaines personnes ayant beaucoup souffert ont une conscience plus développée.

Car elles ont été si longtemps forcées à se confronter à l'absurdité de leur existence et à la destruction de leur sens du réel,

et par la même à être dans une certaine zone mentale dénuée de raison,

qu'elles savent maintenir actif ce genre d'état.

ça les a éveillé.

...

Certaines personnes prennent des substances pour délirer et dissoudre leur sens de la réalité.

Moi j'essaie d'être naturellement délirant.

Et si vous vous demandez pourquoi diable on peut vouloir délibérement être délirant,

c'est que vous ne comprenez pas encore qu'on est tous des délirants qui s'ignorent.

C'est que vous ne comprenez pas encore ce que vous êtes,

ce qui vous limite,

d'où viennent vos pensées, votre sens du réel,

qu'est-que votre conscience,

qu'est-ce que l'existence, etc.

...

Un être humain en fait c'est quelque chose de tellement étrange que ça a peur de sérieusement explorer ce que c'est.

Même à un niveau scientifique, on évite largement la question.

Parce que si on se pose sérieusement la question on prend le risque de dissoudre complètement le sens de tout ça.

On prend le risque de dissoudre ce qui fait notre existence.

Et notre raison ne veut pas ça.

C'est son pire cauchemar.

...

Bref, la raison ne peut pas t'emmener très loin d'elle-même.

C'est pour ça que si on veut sérieusement évoluer dans sa vie,

il est essentiel de se placer au dessus de sa propre raison pour ne pas la laisser faire aveuglément.

Moi depuis que certaines expériences me sont arrivées,

je me méfie beaucoup de mon sens du réel,

parce que ces culs de sac de mon passé,

aussi réels qu'ils me paraissaient,

clairement c'était juste du bullshit de la part de mon cerveau vu que je suis toujours là.

C'était juste une dépiction limitée de la réalité vis à vis des informations que j'avais.

...

Je crois qu'on est parti du principe que notre raison était une sorte d'outil objectif par nature,

mais qu'en fait ce n'est pas du tout le cas,

c'est un outil qui par nature n'est pas objectif, qui a émergé du temps où la survie était difficile et qui est essentiellement là pour nous tromper nous-mêmes,

de sorte à ce que notre usage de notre esprit reste dans les rails,

à ce qu'on se protège de sa puissance,

qu'on ne se prenne pas trop la tête,

et qu'on évite les écarts dangereux.

...

La raison n'est pas faite pour observer les raisons, elle est faite pour se faire des raisons, pour les créer.

C'est une raison identitaire.

C'est grosso-modo l'avocat suprême de notre ego.

...

Elle nous aveugle par nature, c'est des foutues paupières invisibles si on ne fait pas attention à son fonctionnement.

Et nous qu'est-ce qu'on se dit actuellement ?

On se dit n'écoute pas tes émotions, elles sont irrationnelles.

L'amour rend aveugle, etc.

Sans comprendre que les émotions voient des choses que la raison ne voit pas, et inversement.

La raison n'est en aucun cas un guide plus valable qu'un autre,

elle n'a rien à voir avec le bons sens et peut être tout aussi trompeuse voire davantage, que les émotions.

On a plutôt intérêt d'utiliser les deux pour ne pas s'enfermer dans des illusions.

Et en ce qui me concerne j'ai plutôt tendance à davantage écouter mes tripes pour les grandes décisions.

J'agis un peu comme un animal.

Parce que je sais que mes émotions, bien souvent elles en savent plus que ma p'tite raison.

Quand je sens que ma situation n'est pas optimale, et que je pourrais davantage m'épanouir et évoluer si j'accepte le chaos et l'inconnu dans ma vie.

Je ne raisonne pas très longtemps, j'écoute mes instincts et je saute.

...

Vous allez finir par le comprendre sur cette chaîne,

mais je crois qu'à notre époque on est beaucoup plus aveugles qu'on ne l'imagine actuellement parce qu'on s'est coupé de notre intuition et qu'on a mis notre petite raison sur le trône.

...

On dit souvent que tout arrive toujours pour une raison, même les mauvais événements.

Ben évidemment avec un cerveau qui est un compteur d'histoire naturel et qui a un système de narration aussi puissant que le notre,

il y a toujours moyen de transformer toute forme d'éventualité qui se manifeste,

toute forme de contingence pour servir notre identité et son histoire.

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Je veux dire, quand on prend du recul sur sa vie, c'est assez fou quand même,

notre histoire forme un tout ordonné et cohérent,

comme si elle avait été composée par un romancier.

Des événements qui quand ils sont arrivés semblaient accidentels,

sont devenus des facteurs indispensables dans la composition des trames narratives qui les ont suivies.

C'est très adaptatif de lier tous les événements qui nous arrivent à notre histoire,

certes,

mais ça ne rend pas la chose objective, au contraire.

...

...


Dorénavant ce qui est fou pour moi dans le monde dans lequel on vit,

ce n'est pas les trucs de fous qui peuvent s'y passer et qui s'y passent en continu.

Mais c'est le fait que nos esprits sont tellement immergé dans leur propre sens de la réalité, qu'ils n'arrivent pas à y croire à ces trucs de fous.

Tant qu'on n'en a pas fait personnellement l'expérience ça semble être du délire.

Parce qu'en tant qu'idées, ils ne s'intègrent pas au tissu de notre réalité,

ils sont en contradiction avec notre sens du réel, avec notre modélisation simplifiée du monde et de la vie, avec notre paradigme existentiel et sa narration identitaire.

...

Je trouve ça vraiment vraiment fou de vivre dans un monde qui n'arrive pas à croire ce qu'il peut être et pourtant qui croit que tout se sait.

Un monde qui vit dans sa propre cohérence narrative.

Mais en même temps c'est logique, on ne peut pas connaître sa propre ignorance.

On ne peut que chercher à la connaître pour la réduire.


...

Bref, sur ce message philosophique,

je vous remercie de m'avoir écouté jusqu'au bout,

je vous invite à vous abonner si ce n'est pas déjà fait,

et je vous dis à très bientôt pour la prochaine vidéo,

Ciao !


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