Le 07/05/2021

L'encapsulation psychologique est indispensable (mais doit être maîtrisée)

L'encapsulation psychologique est indispensable (mais doit être maîtrisée)
L'encapsulation, c'est ni bien ni pas bien, c'est juste un mécanisme adaptatif. L'encapsulation ce n'est pas se mentir à soi-même, ce n'est pas du déni conscient ni de l'auto-tromperie. Ce n'est pas non plus quelque chose que l'on peut totalement éviter.

Dans les épisodes 64 et 229, je vous ai présenté le mécanisme d'encapsulation de la conscience.

L'encapsulation de la conscience, ça renvoie au fait que notre esprit s'encapsule dans un environnement mental aménagé pour le confort de notre existence dans le monde.

Pour se faire, notre esprit supprime l'existence de certaines choses négatives et crée l'existence de certaines choses positives au sein de cet environnement mental.

Pour mieux supporter la vie.

Ce mécanisme dans l'épisode 64, je vous l'ai présenté comme quelque chose d'assez négatif, qu'il faudrait éviter.

L'encapsulation c'est pas bien ! Les comportements du cerveau par défaut c'est pas bien ! Désencapsulons-nous !

Mais évidemment, comme j’ai commencé à vous l’expliquer dans l’épisode 229, ce n'est pas aussi simple que ça.

Parce qu'en lui même le mécanisme d'encapsulation de la conscience est indispensable et adaptatif.

Ce sont les débordements qui sont négatifs et anti-adaptatifs.

Quand on se laisse complètement aller et qu'on se sert de l'encapsulation pour ne pas avoir mauvaise conscience vis-à-vis de ce laisser-aller.

Tout est question de placer le curseur au bon endroit.

...

Tout d'abord, on va déculpabiliser l'activité d'encapsulation.

L'encapsulation de la conscience, c'est ni bien ni pas bien, c'est juste un mécanisme adaptatif.

L'encapsulation ce n'est pas se mentir à soi-même, ce n'est pas du déni conscient ni de l'auto-tromperie.

Ce n'est pas quelque chose qu'on fait exprès pour certains trucs particuliers, ce n'est pas non plus quelque chose que l'on peut totalement éviter.

La vie et la conscience humaines ne peuvent pas exister sans encapsulation.

Car au final, l'encapsulation de la conscience grosso-modo définit ce que ça veut dire que d'être conscient et en vie, humainement parlant.

Bref, l'encapsulation c'est un comportement fonctionnel et normal de notre esprit dont on ne se rend même pas compte soi-même.

Pour bien comprendre cette distinction avec le déni et l'auto-tromperie,

il suffit de prendre les concepts de libre-arbitre et d'individualité.

Si vous adoptez une vision rationnelle, matérialiste, déterministe du monde vous pouvez raisonner qu'en fait on n'a pas vraiment de contrôle, qu'en fait notre individualité est une illusion, ce genre de choses.

Mais est-ce qu'on peut dire que c'est du déni ou de l'auto-tromperie de rejeter ces raisonnements réductionnistes, de rejeter l'idée qu'on ne soit pas libre, de rejeter l'idée que notre individualité soit juste un tour de passe-passe sophistiqué de la biologie ?

Non, pas du tout, c'est humain de se concevoir en tant qu'individu libre de contrôle sur lui-même.

Ce serait ridicule de dire que c'est du déni ou de l'auto-tromperie de croire à ça, étant donné la connotation qu'ont ces termes.

Et pourtant ce sont les termes qu'utilisent beaucoup de gens pour parler de cette particularité du fonctionnement de notre esprit.

Pour moi c'est complètement ridicule d'utiliser ces termes parce qu'en premier lieu, notre perception n'a jamais été designée pour qu'on soit objectif et rationnel.

Comme je le disais dans l’épisode 63, notre réalité humaine ce n'est même pas une reproduction très réductrice du monde extérieur c'est une modélisation simplifiée et spécialisée de ce qu'est la vie, de ce qu'est notre environnement de vie, de leur fonctionnement, etc.

On n’est pas fait pour appréhender le monde de manière complètement abstraite, globale et rationnelle.

...

Et à partir de là je vais pouvoir vous expliquer pourquoi le mécanisme d'encapsulation de la conscience est indispensable et adaptatif pour l'esprit humain.

C'est assez facile à comprendre en fait.

...

On n'est pas fait pour être complètement désencapsulé, pour appréhender le monde de manière complètement abstraite, globale, objective et rationnelle.

Parce que ce serait beaucoup trop coûteux et trop stressant pour l'organisme de ne pas se voiler la face vis-à-vis du monde d'une quelconque manière que ce soit.

Nos organismes n'ont juste pas assez de ressources pour supporter un trop plein de conscience.

Ne serait-ce que techniquement, on n'a pas la puissance.

On peut tout juste entrevoir brièvement les choses de manière un tant soit peu abstraite et meta-humaine en se posant et en se concentrant intensément à raisonner de manière globale et rationnelle.

Au delà de ça, on ne peut pas bouger et vivre son existence humaine tout en se concentrant comme ça.

Ce genre de perspective implique une forme de détachement de la vie humaine.

De la même manière, en tant qu'être humain on ne peut pas tout faire dans une vie, et encore moins tout faire à un instant particulier dans le temps.

Donc ça ne sert à rien d'être conscient de tout ce qu'on devrait faire mais qu'on ne pourra pas faire, d'être conscient de tous les problèmes qu'il y a à résoudre mais qu'on ne pourra pas résoudre ;

ça ne sert à rien, à part à se névroser inutilement.

Et donc pour bien des raisons fonctionnelles, on a besoin dans une certaine mesure d'être encapsulé dans une vision aménagée pour pouvoir mener une existence humaine stable dans ce monde.

Autrement dit, on s'interface dans le monde à travers l'encapsulation.

...

Alors oui, comme je le disais dans l’épisode 64, on ferme les yeux sur énormément de choses qui se passent dans le monde.

Mais ce n'est pas fondamentalement parce qu'on est des trous du cul égocentrés ;

non, c'est parce qu'on a tout simplement pas les moyens de supporter toute la tension et le stress que la conscience de ces choses engendre.

C'est trop lourd.

On n'est pas fait pour ça, on est taillé pour des petits environnements, c'est très récent la mondialité à l'échelle de l'histoire de l'être humain.

On n'a pas les outils et les ressources taillés pour gérer tout ça naturellement comme des boss.

Justement ça fait partie des challenges de l'être humain moderne d'apprendre à gérer tout ça.

Et le moins que l’on puisse dire c’est que ce n’est pas gagné.

La portée mondiale des médias a un impact très négatif sur l’esprit de beaucoup de gens.

Ça leur donne l'impression que c'est pire qu'avant, que le monde part en cacahuètes.

Mais c'est juste que les gens ont plus de moyens de s'exprimer publiquement, du coup les événements rentrent davantage dans nos capsules de conscience.

Alors que sans les médias on ne serait jamais exposé à la majorité des événements auxquels on est exposé,

et donc ça serait moins étouffant et étourdissant, et on aurait sûrement l'impression que le monde ne va pas si mal.

Alors que là le moindre fait divers peut avoir un écho mondial.

Note cerveau par défaut n’est pas taillé pour ça.

Et donc ça génère beaucoup de peur et d’étourdissement.

Les médias nous confrontent également beaucoup à la divisons et au manque d’unité.

Chaque sujet est propice à la confrontation, et cela a un effet de conditionnement très vicieux sur notre cerveau.

Notre cerveau associe vie avec confrontation.

...

Donc l'économie d'énergie et le voilage de face que permettent l'encapsulation de la conscience ce n'est pas fondamentalement mauvais.

C'est nécessaire dans une certaine mesure.

Ça devient préjudiciable seulement quand on est dans l'excès.

...

Aussi, comme je le disais dans l'épisode 5, on s'empêche tout naturellement d'envisager toutes les potentialités que nous offre notre libre-arbitre.

Parce qu'on ne peut pas tout faire et que c'est super anxiogène de réaliser qu'on est en train de rater des choses, qu'on manque à certains de nos devoirs, qu'on pourrait faire plus, etc.

Réaliser que si on s'en donnait les moyens on pourrait peut-être avoir une vie différente et meilleure. Ça nous névrose l'esprit ça.

Par conséquent notre esprit s'encapsule et supprime l'existence de certaines choses.

Il crée des angles morts pour ne pas avoir à supporter la conscience de leur manque.

Un exemple simple : si vous êtes amoureux d'une personne avec laquelle vous ne pouvez pas être.

Ça peut vous tuer mentalement de supporter en permanence la conscience de cette absence.

C'est à dire de penser que cette réalité aurait pu être mais n'est pas.

Si votre cerveau a ce comportement de penser à ça, c'est plutôt non-fonctionnel et maladaptatif.

La vérité objective c'est que c'est bien souvent plus fonctionnel d'avoir des angles morts et de ne pas avoir conscience de certaines choses.

Cela dit c'est pour ça qu'il y a beaucoup de choses qui nous manquent énormément pour être épanoui mais dont on n'arrive plus à avoir conscience parce qu'ils sont zappés par les angles morts de notre inconscient.

On est "prisonnier" de notre encapsulation, un peu comme dans le film Truman Show.

Sauf que le "show" est produit par notre propre cerveau.

Mais encore une fois, prisonnier à la base pour notre propre bien.

Parce qu'être trop conscient de certaines choses c'est dangereux.

Contrairement à ce qu’on pourrait croire naïvement, c'est tout à fait naturel et sain d'être encapsulé et de vivre dans une réalité imaginaire protectrice.

Croire que c’est spécial et que ça ne concerne que certaines personnes qui ont le syndrome de Peter Pan, c’est être naïf sur la vraie réalité.

C’est être naïf sur sa propre encapsulation.

Les fous souvent ce sont des types un peu trop conscient de la folie du monde.

Et les dépressifs des types un peu trop froidement "réalistes".

Donc ne vous sentez pas mal d'être encapsulé, de fermer les yeux sur certaines choses, d'avoir des angles morts, etc, c'est tout à fait humain, naturel, et sain dans une certaine mesure.

Ce n'était pas exactement un blâme les premières vidéos sur l'encapsulation et le cerveau par défaut, c'était plus une mise en évidence d'un mécanisme psychologique de la nature humaine dont on ne parle pas beaucoup.

Qui est pour moi le mécanisme le plus déterminant de la psyché humaine.

Et par exemple, tant que les personnes qui font de la politique n'auront pas une conscience de ce type de mécanisme psychologique, je ne pourrais jamais les prendre vraiment au sérieux.

Parce qu'on ne peut pas ignorer un tel mécanisme et prétendre pouvoir développer un système politique pour gouverner des populations d'êtres humains.

C'est trop gros.

Hélas, beaucoup de personnes qui font de la politique ne comprennent rien au jeu de la vie.

Ils sont tous convaincus que leur idéologie va fonctionner mieux que celle des autres.

Et il y en a vraiment très peu qui considèrent sérieusement l'étude de la psychologie.

Ironiquement pour la raison que j’explique dans cet épisode : ils n’ont pas les ressources mentales pour le faire en parallèle de leur carrière politique, alors il s’encapsulent de tout ça.

Comme si ce n'était pas vraiment nécessaire.

Ils sont tellement encapsulés qu’ils ne réalisent par leur encapsulation.

Ils pensent comme si la réflexion politique fondée sur de la psychologie naïve se suffisait à elle même.

Ce qui est au mieux pas sérieux, au pire bêtement prétentieux.

La seule chose qu’on peut faire avec les idées politiques que l’on construit au sein de son encapsulation, c'est se planter comme tous les autres avant nous.

Parce qu’on aura négligé tous nos angles morts et donc qu’on aura avancé à l'aveugle.

Il y a trop de choses qu’on n'aura pas prises en compte pour que ça puisse marcher.

Quand est-ce que la politique va sortir de ses petits nuages et développer une approche systémique, une approche jaune, qui prend en considération et ce de manière objective, l'élément de base qui constitue son système, à savoir l'être humain ?

Vous croyez qu'on n’a pas besoin de comprendre comment on fonctionne pour créer des bons systèmes politiques ?

Vous croyez qu'on n'a pas besoin de comprendre nos failles et nos limites ?

D’une certaine manière tous nos échecs sont là pour nous pousser à réaliser ça.

Comme si le monde poussait chaque être humain en mode :

“Connais-toi toi même, après on pourra discuter de tes idées politiques.”

C’est ce à quoi pousse les dynamiques développementales en spirale, lentement mais sûrement.

Bref, il y a une citation qui dit "Rien en biologie n'a de sens, sinon à la lumière de l'Evolution".

De la même manière, pour moi, rien n'a de sens en psychologie sinon à la lumière de l'encapsulation.

Il y a tellement de choses, de comportements, d'idéologies, de trucs bizarres et complètement cons, etc, qui deviennent beaucoup plus clairs une fois qu'on prend en compte ce mécanisme.

D’où notamment mon propos dans l’épisode 228, “Pourquoi les gens sont cons ?”.

Tout ce que vous ne pouvez pas supporter vous le transformez dans votre capsule de conscience.

Par exemple si vous vous prenez la tête avec une personne avec laquelle vous étiez proche, au point de rompre la relation,

ce qui peut se passer typiquement c'est que sans vous en rendre compte vous allez recréer une vision très biaisée de cette personne.

Vous allez oublier toutes les bonnes choses qui se sont passées avec elle et exagérer à mort toutes les mauvaises qui se sont mal passées. De sorte à mieux supporter la rupture et votre prise de position.

De la même manière on a tous des idées complètement réductrices vis-à-vis des choses qui se passent dans le monde, des choses que d'autres personnes font, mais qu'on n'a pas la capacité d'appréhender dans notre paradigme existentiel.

Parce que c'est plus facile de supporter notre propre vie si on justifie que la vie des autres n'a pas vraiment plus de valeur.

Encore une fois les cas typiques c'est quand une personne ne se trouve pas les capacités pour se créer un grand chemin dans la vie, elle va se dire "qu'il faut se satisfaire des petites choses", que "l'argent et le succès ne font pas le bonheur", "qu'on ne peut pas toujours faire ce qu'on veut", etc, etc.

De la même manière les gens qui adoptent une mentalité "fuck the system" parce qu'ils sont incapables de s'adapter au système, de se poser pour réfléchir profondément à leur vie et faire le travail constructif nécessaire pour s'en sortir.

Et bien sûr il y a les critiques classiques sur les gens qui ont réussi à faire fortune et dont on renie totalement le parcours surmonté.

Personne n'arrive et ne reste au top de la montagne par hasard ou en trichant complètement, mais on se plaît à le croire parce que pour nous-même ça parait impossible d'y arriver autrement.

Par exemple Donald Trump, je ne pense vraiment pas que ce soit un modèle cet homme, mais l'argumentation de la plupart des gens qui le critiquent ne va pas plus loin que les personnes qui clament "Illumunati" pour expliquer pourquoi elles sont pauvres alors que d'autres sont riches.

Les angles morts sont énormes parfois.

...

Encore une fois il n'y a besoin de personne pour nous cacher des choses, parce que nos cerveaux le font très bien tout seul à l'état naturel.

Par exemple prenez le cas de la nourriture. Vous croyez que s'il y avait des Illuminati qui essayaient de contrôler la population mondiale en nous faisant bouffer de la merde pour nous rendre bêtes et impuissants ;

si c’était le cas vous croyez que la situation mondiale serait vraiment différente de celle qu'on a actuellement ?

Non il n'y a pas besoin d'un plan machiavélique pour qu'on bouffe de la nourriture qui n'est pas saine pour la santé.

Personne n'est forcé de choisir la malbouffe. Et pourtant ça prospère sans problèmes. La demande est juste énorme.

...

C'est dur pour un être humain d'avaler que l'essentiel de ces idées et de ces barrières mentales auxquelles on s'accroche sont du bullshit pour supporter notre propre existence.

Il y  a des gens ça va les énerver que je dise que les Illuminati ça n'existe pas par exemple.

On a envie qu'elles soient vraies ces idées parce que ça serait plus facile pour nous si c'était le cas.

De la même manière qu'on n'a pas envie d'entendre parler de solutions à nos problèmes qui impliquent de faire des efforts.

On veut bien des solutions, mais des solutions qui offrent des raccourcis, des solutions externes qui n'impliquent pas de remettre en question notre mode de vie et notre identité interne.

Qui n'impliquent pas de supprimer de notre vie des choses qu'on aime, et d'ajouter des choses qu'on n’aime pas.

Par exemple, il y a plein de personnes qui essaient de perdre du poids en vain, ils vont vous dire "j'ai tout essayé, ça ne marche pas, c'est mon métabolisme !".

Ce genre de choses.

Et vous leur demandez s'ils ont essayé l'exercice physique régulier ils vont vous dire "Euh non".

L'angle mort énorme.

Parce que ça ne fait pas partie de l'identité de leur cerveau par défaut de faire de l'exercice.

Il faut que leur conscience prenne du recul et lâche prise sur cette identité s'ils veulent se sortir du problème.

Parce qu'il faut bien comprendre que votre cerveau il s'en fout que votre identité actuelle soit une identité qui ne vous aide pas vraiment.

Il est aveugle à tout ça.

Et par conséquent il va quand même chercher à préserver cette identité à travers l'encapsulation.

Notre identité c'est une forme de structure biologique très développée.

Et donc cette structure biologique, à moins de subir un trauma qui la détruit complètement, elle cherche à survivre à travers différents mécanismes.

Pourquoi vous croyez que des gens en arrivent à se battre pour leur religion ?

On se bat tous pour protéger nos trames narratives de la réalité.

C'est naturel.

Et donc un moment donné si notre identité et sa narration ne nous aident pas, et qu'on ne lâche pas délibérément prise dessus, il ne faut pas se plaindre qu'on n'évolue pas.

Parce qu'on ne peut pas évoluer tant qu'on a des angles morts.

...

Bref ça peut énerver des cerveaux d'entendre parler de solutions qui demandent de vraiment faire des efforts pour s'en sortir.

Je suis presque certain que pas mal de personnes se sont barrées de ma chaîne dès qu’ils m'ont trop entendu potentialiser ce genre d’idées.

Parce qu'ils ont peur d'entendre parler de vraies solutions.

Parce que ça endommage leur encapsulation. Ça ouvre le voile.

Et ce n'est plus possible de faire semblant quand le voile n'est plus là pour nous cacher les choses.

Et quand tu joues le jeu de la vie sans toutes ces illusions auxquelles t'accrocher,

tu peux enfin évoluer certes, mais c'est plus dur mentalement,

il n'y a plus autant d'excuses pour contourner les choses et tu deviens davantage responsable de ta situation future.

Tu réalises que merde maintenant il faut que tu te disciplines, il faut que tu lises des livres, il faut que tu t'instruises, que tu passes à l'action, que tu fasses des plans, etc.

Parce que c'est comme ça qu'on s'en sort dans ce monde là.

...

Mais encore une fois, ne vous méprenez pas, cette vidéo comme les précédentes,

elles ne servent pas à diaboliser ces raisonnements ridicules de notre psyché, elle sert à prendre du recul dessus.

L'encapsulation et la préservation d'identité, ça reste essentiel à la vie humaine.

...

En ce qui me concerne j'ai appris à rejeter le concept de vérité tel qu’on le conçoit classiquement.

Pour moi tout est relatif parce que tout est perception.

Et toute perception est adaptative à sa manière.

Si vous avez une certaine perception des choses c'est, du moins à la base, pour votre équilibre mental.

Un mécanisme de préservation de l'identité.

On peut tous avoir l'usage d'une perception particulière à un moment donné ou un autre de sa vie.

Si vous prenez la perception des rationalistes extrémistes.

Par exemple sur le sexe, sur le business, etc.

Si vous lisez des livres de personnes extrêmement rationnelles là dessus, vous vous rendrez compte que c'est "vrai" ce qu'ils disent, c'est très désencapsulé, mais vous vous rendrez compte aussi que c'est complètement déshumanisé.

C'est à se tirer une balle.

Et en fait même si c'est "vrai", ces raisonnements froids et complexes sont tout aussi ridicules que les raisonnements simplistes et fantaisistes.

Le truc c'est qu'on a besoin dans une certaine mesure du "bullshit imaginaire, mythique et romantique" de l'encapsulation, ça fait partie de notre nature humaine.

C'est ça le mindfuck.

Ce n'est pas vraiment de l’illusion étant donné qu'il n'y a pas de distinction entre l'observateur et l'environnement observé.

Même les points de comparaison entre la fantaisie et le réel sont des imaginations de notre esprit.

Comme je vous le disais toute à l’heure, l’erreur c’est de croire que seules les personnes victimes du syndrome de Peter Pan  vivent dans une réalité imaginaire.

Tout le monde vit dans une réalité imaginaire.

En particulier ceux qui sont convaincus de ne pas vivre dans une réalité imaginaire.

Ce sont les plus encapsulés.

Les plus inconscients de leur interfaçage avec la réalité.

Parce que ça veut dire qu'ils n’arrivent même pas à soupçonner d’alternative.

Leur encapsulation est tellement propre et fluide, il n’y a tellement pas la moindre fissure qu’il n'y a même pas lieu d’avoir de doutes ou de questions.

Ils confondent tellement la fenêtre avec la réalité qu’ils n’ont même pas conscience qu’il y a une fenêtre.

Et donc ils n’ont même pas conscience qu’ils perçoivent en permanence à travers une fenêtre qui n’a rien de transparent.

Une fenêtre qui est fonctionnellement plus proche d’un masque.

Le film produit par leur esprit est tellement bien cousu qu’ils ne peuvent y voir que du feu.

Les questions ne peuvent même pas être posées car il n’y a pas la moindre matière pour les poser.

La possibilité de questionner est matériellement impossible.

Parce que quand tu regardes un film si tu peux te poser des questions sur le film c’est parce que tu n’es pas totalement dans le film, tu es aussi hors du film,

et donc tu peux contraster ce que tu perçois dans le film avec tes informations hors du film, et c’est ce contraste qui va pouvoir créer le recul pour te faire tilter sur des éléments du film.

Tu vas voir les failles du film.

Mais si tu étais un personnage dans le film, tu n’aurais que les informations du film.

Tu n’aurais rien pour contraster.

Tu n’aurais pas la moindre matière pour te poser les questions que le spectateur du film peut se poser.

Et c’est ça qui se passe avec le film de ta vie.

Il y a tout un aspect mythique/romantique/fantaisiste qui t’es complètement transparent et que tu es par défaut incapable de remettre en question.

Parce que pour le remettre en question il faudrait que tu puisses le contraster avec quelque chose d’autre.

Il faudrait que tu puisses percevoir la fenêtre, et non percevoir à travers la fenêtre.

Il faudrait que tu puisses imaginer de percevoir sans la fenêtre.

Mais si le contenu du film ne te fournit jamais d’informations pour ça, s’il n’y a jamais de bug dans la matrice, tu ne peux pas le faire.

Et donc la vérité c’est que la plupart des mystiques vivent un film à la Truman Show.

C'est à dire que le film donne au personnage des soupçons d’informations pour se questionner, pour créer le doute, pour attirer son attention sur l’étrangeté de sa condition, ce qui va de fil en aiguille pousser l’esprit à avoir un éveil spirituel.

Et donc en gros tout le travail d’éveil spirituel consiste à créer des fissures dans notre encapsulation.

Des fissures dans cette fenêtre spéciale.

Parce que forcément si on crée des fissures dans la fenêtre, même si elle est invisible, ça va nous permettre de la voir.

Comme des bugs dans la matrice.

C’est le même principe que les tâches sur les lunettes. Plus il y a de tâches sur les lunettes, plus on voit les lunettes et non à travers les lunettes.

Les psychédéliques permettant de créer de véritables fractures de la fenêtre plutôt que de simples fissures.

Mais le problème avec les psychédéliques c’est que les fractures sont tellement profondes qu'elles créent une dissociation entre la perception classique et l’expérience mystique.

Le rapport est perdu.

Alors qu’avec le travail d’éveil spirituel plus traditionnel, basé sur la méditation, la contemplation, le questionnement, l’introspection, etc, le contraste est beaucoup plus fort car on ne perd pas le rapport entre la perception classique et l’expérience mystique.

On peut arriver à voir la fenêtre ou voir à travers la fenêtre, et passer tour à tour d’une perspective à l'autre.

Et c’est hyper important.

Et avec les psychédéliques tu ne peux pas le faire. C’est trop radical.

La fenêtre, ou plutôt le masque, est complètement chamboulé.

Tu restes coincé dans l’expérience mystique.

...

C'est le gros mindfuck que je vous expliquais au tout début de la série sur l’éveil spirituel et la sortie de la matrice de la perception existentielle, dans l’épisode 106.

La plupart des êtres humains sont complètement immergés et fusionnés avec la forme spécifique de leur perception, leur esprit n’a tellement rien pour contraster qu’ils ne peuvent même pas envisager de forme alternative.

Tes parents, tes collègues, tes amis, tout le monde vit dans une réalité imaginaire.

Donc cet imaginaire n'est pas de l’illusion.

Ça relève davantage de ce que j'appelle du mythe.

L’encapsulation n’est pas juste un filtre qui supprime des choses, c’est avant tout un mécanisme qui crée et intègre des choses.

Le terme encapsulation peut paraître un peu trompeur vis-à-vis de ça,

parce que ça donne l'idée qu’il y a quelque chose qui existe déjà puis qui est encapsulé ou tout du moins transformé,

et donc que ce quelque chose qui existe déjà est empêché de sortir ou d’être révélé par l’encapsulation.

Alors que non, pas du tout.

Il n’y a rien qui existe avant. Pas d’Ego, pas de conscience illimitée ou que sais-je.

C’est la création de la conscience qui est encapsulée si vous voulez, de telle sorte à avoir une forme restreinte et intégrée très particulière.

Et j’ai de bonnes raisons d’avoir choisi ce terme là. Le terme encapsulation.

...

Une des choses que je défends dans ma thèse de la perception existentielle, c'est que le rationalisme n'est pas du réalisme.

Le rationalisme est en fait un des pièges les plus sournois pour notre esprit,

parce que ça peut vraiment lui donner l’impression de saisir la réalité vraie, au delà des illusions.

Tout ça parce que le rationalisme confond illusion et mythe.

D’un point de vue rationaliste, tout mythe est une illusion.

Alors qu’en fait ça n’a rien à voir.

La réalité est pour moi fondamentalement mythique.

Les personnes qui ont des idées fantaisistes et romantiques sur le monde du genre la loi d'attraction, qui se disent que "tout est possible", qu' "il suffit d'espérer", etc, voire les personnes qui croient au paranormal, sont pour moi davantage dans le réalisme que les rationalistes extrémistes.

Parce qu’au moins ils ne renient pas aveuglément la part mythique du réel.

Ce que les rationalistes extrêmes ont tendance à faire.

Ils renient aveuglément la part mythique du réel parce qu'ils n’arrivent pas vraiment à la percevoir comme il faut.

Ils croient la voir mais en fait ils y sont aveugles.

Ils la transforment en autre chose, sans jamais s’y confronter directement.

Ils la contournent aveuglement en se convaincant de ne pas l’avoir contournée et de l’avoir adressé directement.

Ils balaient le mythe avec les illusions sans réaliser à quel point ils ratent quelque chose d'important.

Ils passent complètement à côté du truc.

C’est pire que de jeter le bébé avec l’eau du bain.

Parce que jeter le bébé avec l’eau du bain implique de la négligence, ça implique qui si on avait mieux fait attention alors on aurait vu le bébé et on ne l’aurait pas jeter avec l’eau, parce qu'on valorise le bébé.

Alors que là c’est plutôt qu’ils jettent quelque chose en toute conscience de cause, à savoir le mythe, parce qu’ils n’arrivent pas à saisir le truc qu’il y a a saisir.

Donc métaphoriquement c’est plutôt comme de jeter un minerais précieux en pensant que c’est juste de la caillasse.

...

En fait si tu es complètement rationnel, tu n'es juste plus humain.

Parce qu'il y a beaucoup de choses qui font partie de notre nature humaine et qui sont assez irrationnelles, ou tout du moins arationnelles.

Je ne dis pas que la perception des rationalistes extrémistes est à jeter,

non, à certains moments de notre vie ça fait vachement de bien d'être exposé à leur perspective crue, dure, froide et sans pitié de la réalité.

Quelque part ça ouvre les yeux.

Mais il ne faut pas faire l'erreur de plonger complètement là dedans.

Il faut rester dans la mesure.

De temps en temps oui, on a besoin de faire trembler notre réalité,

on a besoin que nos illusions soient brisées parce que quand bien même on en avait besoin à certains moments de notre vie,

aujourd'hui elles nous empêchent d'avancer.

On a besoin d'une bonne leçon.

Mais le reste du temps il faut s'encapsuler dans une réalité mythique, romantisée et protectrice parce que c'est ça qui nous permet de croire qu'un monde meilleur est possible.

C'est ça qui nous rend humain.

De la même manière que de temps en temps on a besoin que nos mythes soient brisés, de temps en temps on a besoin qu'ils soient renforcés.

On a besoin du "Disney", on a besoin de croire en nous, on a besoin d'entendre des choses irrationnellement positives, "tout va finir par s'arranger", "continues de t'accrocher", "si tu crois en toi, l'univers va te venir en aide", "tout arrive pour une raison", etc. Des visions qui te prennent par la main, qui te remplissent d'espoir et qui te reconstruisent.

Et qui elles-aussi permettent d'avancer dans des moments difficiles.

De ne pas abandonner.

Et encore une fois l’illusion rationaliste, c’est de ne pas réaliser que le mythe de l’illusion est un mythe.

On ne peut jamais échapper au mythe.

On peut juste créer des mythes plus ou moins froids en gros.

...

Moi ce que je défends c'est une position équilibrée entre les visions désencapsulées, démythifiées, déromantisées, froides et cyniques, de la réalité et les visions encapsulées, positives, romantiques, mythifiées voire illusoires.

Du coup pour ça il faut s'exposer un peu à tous les mondes, il faut ouvrir sa capsule, se rendre vulnérable pour y laisser rentrer des choses différentes.

Il faut chercher l'expansion et non la rétraction.

Il ne faut pas toujours rester entouré de personnes qui partagent la même idéologie que nous, qui nous réconfortent quoi qu'il arrive, et donc qui nous encapsulent dans une chambre d’écho et ne nous font pas évoluer d'un pouce.

Il faut savoir accepter et apprécier des perspectives différentes, au moins temporairement.

...

Donc ces vidéos sur l'encapsulation c'est à ça que je veux qu'elles servent. À prendre du recul sur ce mécanisme d'encapsulation. Et à réfléchir à comment moduler et maîtriser ce mécanisme pour ne pas le laisser avoir trop d'influence négative sans qu'on ne s'en rende compte.

Par exemple, comme je le disais c'est bien pour ne pas se névroser l'esprit de ne pas être conscient de tous les problèmes qu'il y a à résoudre dans le monde parce qu'on n'a pas les ressources pour les résoudre.

Mais d'un autre côté il ne faut pas faire l'autruche et complètement fermer les yeux sur tous les problèmes qu'il y a à résoudre.

On n'a pas les ressources pour tout résoudre certes,

mais on peut quand même résoudre certaines choses.

Il ne faut pas complètement s'encapsuler.

Après peu importe votre approche, vous resterez toujours encapsulé dans une certaine mesure, car votre santé mentale en dépend.

L'encapsulation c'est comme une sorte de système immunitaire mental, vous en avez besoin.

Sans ça vous vivrez dans la névrose extrême, dans le cynisme profond, dans la folie ou autre joyeuseté.

Tout est question de placer le curseur au bon endroit.

Mais il ne faut pas croire que la vie humaine peut exister sans encapsulation.

Car au final, c'est ça être en vie.

On reparlera un peu de cette santé de l'illusion, cette santé de la mythification, c'est vachement intéressant.

Donc pour résumer notre esprit s'encapsule dans un environnement mental aménagé, et supprime ou crée l'existence de certaines choses au sein de notre conscience pour ne pas avoir à supporter la présence de choses négatives ou l'absence de choses positives au sein de sa conscience.

Ce qui plus généralement nous permet de rester sain et nous donne les moyens de mieux vivre notre vie future.


Maîtrisez votre esprit, développez votre conscience, élevez votre existence !

S'ABONNER AUX VIDÉOS