Bonjour et bienvenue,
c'est Bertrand de la Fondation MAGister,
l'École des Héros du Monde Réel.
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Dans cet épisode on va parler de deux choses :
1 / Le truc vicieux qui nous empêche de changer
et 2 / Comment utiliser les tests de personnalité
Et on va commencer par le point 2.
Il existe différents tests de personnalité qui évaluent notre profil psychologique selon différents axes.
Par exemple le test des Big Five évalue la personnalité selon cinq axes.
L'ouverture à l'expérience, l'extraversion, la conscienciosité, l'agréabilité et le névrosisme.
Sur ces cinq axes on peut être soit faible soit fort.
Le test MBTI quant à lui évalue la personnalité selon 4 axes.
Orientation de l'énergie : E Extraversion / I Introversion
Recueil d'information : S Sensation / N Intuition
Prise de décision : T Pensée / F Sentiment
Mode d'action : J Jugement / P Perception
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La plupart des gens utilisent ce genre de tests pour savoir où ils se situent et pour se mettre dans une case.
Ils se disent ah tiens je suis comme ça, c'est ça ma case dans la vie, ok cool.
En gros ils prennent ça comme un genre de permis officiel pour rester dans cette case.
Alors que ce n'est pas du tout ça l'intérêt principal de ce genre d'outils.
Certes c'est bien de se situer et d'être objectivement conscient de soi,
mais il ne faut pas s'arrêter là.
L'intérêt de ce genre d'outils c'est d'identifier nos déséquilibres pour savoir ce qu'on doit travailler.
C'est très bien d'avoir des forces, mais être incapable d'utiliser son cerveau dans certains modes, et laisser des faiblesses à un niveau critique.
Ça non, il ne faut pas.
Par exemple, si tu es trop introverti alors ça veut dire qu'il faut que tu apprennes à développer ton extraversion.
Garder des déséquilibres va toujours te jouer des mauvais tours sur la durée.
Et encore une fois ça ne veut pas dire qu'il faut devenir super bon en tout.
Non.
Juste avoir un niveau de compétence correct en tout.
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Si vous voulez c'est un peu comme si un mec qui s'est mis à la musculation se rendait compte qu'il avait un point faible niveau muscles.
Par exemple des petites jambes, ou des petits bras, ou des petits pectoraux.
S'il est intelligent il va chercher à comprendre comment cibler et travailler ses points faibles.
Et donc implicitement il va chercher à comprendre pourquoi il a ces points faibles là.
Parce que souvent quand on a des points faibles qu'est-ce que ça veut dire ?
Ça veut dire qu'on a des points forts qui sur-compensent nos points faibles et qui les empêchent de s'exprimer et de travailler.
Ça veut dire que nos points forts font tout le travail.
Et qu'ils ne laissent pas les points faibles s'exprimer.
Par exemple les épaules et les triceps qui peuvent faire tout le travail des pectoraux et les empêcher de se développer.
C'est assez classique.
Et donc il faut consciemment mettre les points forts en retrait pour permettre aux points faibles d'avoir de la place.
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Bref ça c'était pour comment utiliser les tests de personnalité.
Ensuite on en vient à ce truc vicieux qui nous empêche de changer, et qui est lié au piège des tests de personnalité.
Ce truc vicieux il s'explique à travers la théorie du rôle.
Progressivement, on s'est crée un rôle, une vision de qui on pense qu'on est, et cette vision cadre notre attitude et nos comportements.
Plus ou moins consciemment, on se conforme à cette vision, on reste cohérent avec.
Mais la théorie du rôle ne concerne pas que nous-mêmes.
Non, elle concerne avant tout les autres.
On a développé des attentes à propos de comment vont être les gens que l'on connait, de quels comportements ils peuvent avoir, etc.
C'est à dire qu'assez rapidement, vis-à-vis de nos premières impressions,
on va cataloguer les gens comme étant ceci ou cela,
on va les mettre dans des cases et on va s'attendre à ce qu'ils restent dans leur case.
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Et le truc vicieux, c'est que comme intuitivement, étant donné nos capacités empathiques,
on sait que les gens ont des attentes par rapport à nous,
eh bien on va se conformer à leurs attentes.
Donc non seulement on se conforme à nos propres attentes, à nos propres modèles,
mais en plus on se conforme aux attentes et aux modèles des autres.
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Par exemple, quand dans un groupe les gens commencent à te voir comme un rôle (disons le rôle de la personne confiante et extravertie),
eh bien tu vas faire en sorte de garder ce rôle.
On va rester dans la case dans laquelle on pense que les gens pensent qu'on est.
Je répète parce que c'est compliqué,
on va rester dans la case dans laquelle on pense que les gens pensent qu'on est.
On va se synchroniser avec leur attentes de nous et rester cohérent avec.
Et ça sera très naturel, parce que quand les gens nous parlent et interagissent avec nous,
quand ils nous regardent,
ils sont constamment en train de diffuser et signaler leurs attentes à propos de qui ils pensent qu'on est.
Et notre cerveau capte ces signaux et s'adapte en conséquence.
Ça fait partie des dynamiques qu'on a vu dans le premier épisode de cette série sur les boucles de feedback.
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Et c'est en partie pour ça que selon avec qui vous êtes, vous allez vous conformer différemment.
Vous n'allez pas être la même personne.
Vous allez revêtir un autre costume psychologique si vous voulez.
Parce que vous savez que toutes les personnes n'ont pas la même vision de vous, n'ont pas les mêmes attentes à propos de vous, et que c'est évident dans leur façon d'être et de communiquer avec vous.
Vos savez que vos parents vous voient d'une certaine manière, qui n'est pas la même que vos amis, qui n'est pas la même que vos collègues, qui n'est pas la même que votre partenaire, etc, etc.
Ce groupe là vous voit comme telle personne, cet autre groupe comme telle autre personne, etc.
Et ce sont leurs attentes qui agissent comme une sorte d'ancre pour déterminer avec quel rôle on entre en scène, comment on s'habille psychologiquement, quel costume on met à notre personnalité, quelle personne on incarne, etc
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Implicitement on se dit, ces gens me voient comme ça, donc il faut que je reste comme ça quand je suis avec eux.
Ça crée des sortes de barrières invisibles qui nous maintiennent en place dans notre case.
Et bien sûr si on généralise il y a des tendances que l'on va retrouver dans tous les contextes,
dans tous les rôles que notre expérience nous renvoie,
et donc qui vont être d'autant plus difficiles à changer pour nous.
Parce que tous les contextes vont nous renvoyer à ce rôle, à cette case.
Et ce n'est pas évident de faire sauter les barrières invisibles de ce genre case,
ce qui est pourquoi la plupart de gens restent pareil toute leur vie jusqu'à la mort.
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Peut-être qu'il y aura une partie de vous qui voudra changer et sortir de cette case.
Mais ça va vous préoccuper.
Vous allez vous dire "Qu'est-ce que vont penser les gens si je change ?"
Vous allez avoir peur de casser les attentes des autres.
Vous allez avoir peur d'avoir l'air bizarre quand vous sortez de votre case,
vous allez ressentir du malaise, vous allez avoir honte.
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Vous avez peur que certaines personnes qui connaissent votre passé vous disent
"Qui es-tu ?"
"Arrête de te prendre pour ce que tu n'es pas"
"Pourquoi tu fais ça ? T'es bizarre"
"Redeviens comme tu étais avant"
"Je ne te reconnais pas"
Etc, etc.
Autrement dit vous allez redouter la désapprobation des autres.
Parce qu'on est des êtres sociaux et que c'est important pour notre cerveau d'avoir l'approbation de notre groupe social.
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Et donc vous allez maintenir l'image que vous avez commencé à montrer.
Par exemple il se peut que vous soyez chez vous tout seul en train de délirer à voix haute, en train de chanter n'importe quoi,
puis soudainement quelqu'un qui habite chez vous rentre,
et dès que vous réalisez que vous n'êtes plus seul, vous vous taisez directement, vous coupez cette expression désinhibée.
Parce que vous ne voulez pas casser l'image que cette personne a de vous.
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En fait, on est toujours inconsciemment en train de manager notre image par rapport aux conséquences sociales.
Si on place temporairement quelqu'un dans une réalité virtuelle qui reproduit à l'exact le monde réel,
ou même plus simplement dans une ville dans laquelle il ne reviendra jamais,
tout de suite ça sera plus facile de jouer un nouveau rôle.
Parce qu'il y aura l'assurance que ce changement n'aura aucune conséquence.
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Le changement est rapide, c'est le chemin qui mène à l'acceptation du changement qui est souvent long.
Mais vraiment notre cerveau a le potentiel de s'adapter hyper rapidement quand on lâche prise sur la résistance au changement.
Encore une fois imaginez si vous étiez dans une simulation et que rien ne comptait,
vous n'hésiteriez pas une seule seconde à changer ce que vous voulez de votre avatar.
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Pareil dans une moindre mesure vous pourrez vous rendre compte que durant votre vie,
quand vous changez de contexte et que plus personne ne vous connaît,
ça va être beaucoup plus simple de prendre un rôle différent de votre rôle passé.
Personnellement ça m'est arrivé à un moment donné durant mes études,
je suis arrivé dans une nouvelle ville, personne ne me connaissait,
j'ai bien réussi le début d'année et du coup tout le monde m'a catalogué comme un mec sérieux et intelligent.
Alors que les années d'avant j'étais complètement à la ramasse vous n'avez même pas idée haha
Mais dans ce nouveau contexte, tout le monde croyait que c'était normal pour moi d'avoir des bonnes notes et de réussir.
Comme si ça avait toujours été naturel.
J'étais le gros poisson d'un petit aquarium.
Et ça a débloqué beaucoup de choses en moi.
Mon image de moi-même a commencé à radicalement changer.
Les autres étaient tellement convaincus que j'étais une sorte de boss, que quelque part, je n'avais pas envie de leur donner tort.
Et ça m'a aidé à travailler pour maintenir cette image et devenir à ma place dans ce rôle.
Je suis entré dans une boucle de feedback positive.
Je me suis mis à attendre de moi de réussir.
J'ai développé des résultats qui ont renforcé ces attentes
J'ai développé une réputation avec moi-même.
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C'est pour ça que c'est super super important de devenir bon ne serait-ce que pendant quelques instants dans différents rôles durant sa vie.
D'atteindre une fois une grande hauteur dans un rôle.
Car il suffit d'atteindre une hauteur une seule fois pour changer nos attentes,
pour en faire un standard de ce qu'on peut attendre de nous dans le futur.
Pour se dire qu'on peut être à cette place, qu'on peut avoir ce rôle.
Que ce rôle ne soit plus étranger pour nous, mais un rôle que l'on a dans notre ceinture à outils.
Depuis que ça m'est arrivé et que j'ai pris du recul là dessus, j'arrive à percevoir ce schéma très souvent.
Par exemple dans l'industrie des jeux-vidéo,
quand un studio relativement peu connu sort un seul jeu qui est reconnu,
tu vois quand dans les années à venir ils assument un nouveau rôle.
Leur façon de produire change, leur attention aux détails change, etc.
Parce qu'ils se disent dans leur tête "maintenant on fait partie des grands,
il faut être digne de ce qu'on a fait dans le passé et de l'image que les gens ont de nous, et ne pas se contenter de produire des trucs potables".
Ils enactent leurs comportements et leur attitude à partir de cette image de studio de qualité qu'ils ont d'eux-mêmes.
Ils sont propulsés par leur propre image, à donner le meilleur d'eux-mêmes.
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Et encore une fois c'est pour ça que les tests de personnalité peuvent être toxiques et nous emprisonner si mal utilisés.
Parce qu'on a cette tendance à se conformer et rester cohérent vis-à-vis de nos attentes, vis-à-vis de nos modèles de qui on pense qu'on est, vis-à-vis de ce que le monde nous renvoie de nous-mêmes.
Et là avec le test de personnalité, le monde nous renvoie un permis officiel de se conformer.
Si on prend le résultat du test de personnalité comme notre case,
si on accepte et s'approprie le modèle renvoyé,
eh bien cela va créer de la proximité et de l'identification positive avec les points forts du résultat,
et inversement de cela va créer de la distance et de la non-identification positive avec les points faibles.
Et tout ça va justifier et rationaliser notre inconfort avec les comportements et les attitudes associés aux points faibles mentionnés sur ce modèle que l'on s'est approprié.
Et donc nous fermer à l'expérimentation de ces comportements et de ces attitudes.
On ne se visualisera pas passer du temps à exprimer les attitudes et les comportements associés à ces points faibles plutôt qu'à exprimer les attitudes et les comportements de nos points forts.
Ça ne semblera pas congruent.
Et donc ça conditionnera le développement de nos envies et plus généralement de nos projections.
Les modèles ne sont pas justes des cartes de ce qui est, ce sont des propéthies auto-réalisatrices de ce qui sera.
Si on cimente nos modèles d'une certaine manière, cela va cimenter nos tendances futures.
Enfin pour terminer cet épisode je voudrais faire le parallèle avec ce que je vous disais dans l'épisode 49.
Parce qu'on est en plein dedans.
Dans cet épisode je vous disais que nous sommes des projets qui se vivent subjectivement.
On existe comme on existe dans le présent parce que notre esprit prédit et projette que l'on doit exister comme ça.
Autrement dit la manifestation de notre existence et de la réalité dans laquelle on vit dans le présent,
est un phénomène auto-prédictif basé essentiellement sur des informations prédéfinies.
On anticipe passivement et activement ce qu'on va être et ce qu'on va vivre,
avant d'être ce qu'on va être, et de vivre ce qu'on va vivre.
Il n'y a pas d'expérience présente à l'extérieur qui nous arrive.
C'est une illusion.
Notre expérience est mentalement échafaudée depuis l'intérieur.
Toute notre vie passe par le tunnel de notre modèle intérieur de la vie.
Un modèle qui est virtuel et simplifié et qui est confondu avec la réalité extérieure.
C'est à dire que chaque instant présent de votre vie dépend d'une prédiction hyper-complexe ayant la forme de votre expérience présente.
Une prédiction hyper-complexe basée sur toutes les informations,
tous les modèles que vous avez construit dans votre tête à propos de votre existence dans ce monde.
À propos de ce que vous êtes supposé être et supposé vivre maintenant.
La façon dont vous vous voyez en tant qu'être humain particulier qui pense et qui agit dans un monde.
Vous prédisez et manifestez la suite de cette histoire en temps réel.
Et à chaque instant il n'y a qu'une toute petite part des informations sur lesquelles les prédictions de votre existence se fondent qui changent.
L'échafaudage mental ne se met pas à jour en permanence, encore moins automatiquement.
Il a fallu toutes les premières années de votre vie pour en construire les bases.
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Et donc dans cet épisode je vous disais que c'était plutôt logique que des systèmes de croyances comme la loi d'attraction fonctionnent et peuvent donner des résultats.
Ça fonctionne parce qu'en pratiquant consciemment ce système,
on modifie activement notre échafaudage mental,
indépendamment de notre expérience passée et présente et en amont de notre expérience future.
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Autrement dit,
quand on pratique consciemment la loi d'attraction,
on arrête de se faire absorber par notre situation présente,
on arrête de modéliser notre réalité intérieure comme étant le reflet de notre réalité extérieure.
On passe son esprit en mode visionnaire optimiste.
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Au cœur du modèle de la loi d'attraction, finalement on retrouve l’intentionnalité, l'affirmation, l'imagerie et la visualisation mentales qui sont des moyens permettant de définir et de clarifier proactivement des informations dans notre esprit.
Des informations qui sans cela ne serait pas claires du tout en fait.
Et donc qui ne pourraient pas avoir d'impact sur les dynamiques réactives de la vie.
Parce que si on ne prend pas le temps de bien définir clairement à l'avance ce qu'on veut dans la vie, ça ne se fait pas tout seul,
et toute notre vie s'enchaîne en suivant les biais et les dynamiques inconscientes.
Comme dit la fameuse citation de Carl Jung, tant que tu ne rends pas l'inconscient conscient, il va continuer de diriger ta vie et tu vas appeler ça le destin.
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Et donc forcément le fait d'écrire clairement à l'avance dans son esprit l'histoire et le rôle que l'on veut manifester,
ça va énormément conditionner l'organisation de notre système de prédiction de la réalité,
et donc ça va énormément conditionner notre perception et notre existence mêmes.
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Ça va faire en sorte que la production de prédictions aille dans le bon sens et non dans le mauvais.
Et encore une fois si vous y réfléchissez toutes ces dynamiques de la théorie du rôle elles découlent de tout ça.
De toutes ces attentes et ces modèles qu'on a développé à propos de ce qu'on pense de nous et à propos de ce que les autres pensent de nous.
Et qui sont inconsciemment en activité.
Et donc pratiquer un système de croyances comme la loi d'attraction,
contribue à ne pas subir passivement le destin que nous dicte ces dynamiques.
Maîtrisez votre esprit, développez votre conscience, élevez votre existence !