Le 22/06/2021

Science vs Religion

Science vs Religion
Certes science et religion fournissent toutes deux des façons de voir le monde et la vie, des conceptions de tout ça. Mais ce sont deux conceptions complémentaires, qui n'ont pas du tout le même contexte d'utilité.

Bonjour et bienvenue,

C'est Bertrand de la Fondation MAGister,

pour un nouvel épisode de la série sur l’optimisme et le sens du réel.

À la fin du dernier épisode, je vous disais que en gros,

la science est dans le marché de l'investigation objective du fonctionnement du monde et de la vie.

Alors que la religion est dans le marché existentiel et spirituel des systèmes de croyances et de valeurs qui donnent du sens, de l'ordre et de la direction à la vie humaine.

Certes science et religion fournissent toutes deux des façons de voir le monde et la vie, des conceptions de tout ça.

Mais ce sont deux conceptions complémentaires, qui n'ont pas du tout le même contexte d'utilité.

Ce n'est pas vraiment le même monde et la même vie dont il est question.

Pourquoi ?

Parce que d'un point de vue psychologique, ça n'a pas tellement de sens d'essayer de définir et comprendre le monde et la vie uniquement par l'observation.

Il y a un sens essentiel à la vie qu'on ne peut ni trouver ni comprendre, mais qu'on peut juste créer.

Un sens métaphysique.

Autrement dit, une des caractéristiques de la vie d'ordre supérieur est de se ré-imaginer elle-même.

D'auto-définir et projeter son existence depuis l'intérieur.

Si on arrête d'auto-définir et projeter notre existence depuis l'intérieur, on retire des caractéristiques de notre fonctionnement.

Comme je vous l'ai déjà expliqué par le passé, notre esprit a une perception du monde et de la vie fondamentalement humaine, mythique, subjective et narrative, ce que j'appelle la perception existentielle.


C'est à dire que notre perception n'est pas du tout faite pour percevoir le monde d'une manière objective, abstraite et scientifique, tel qu'il peut être, dans toute sa complexité et ses détails.

Ça n'a rien d'adaptatif.

Un organisme qui perçoit des choses qui ne lui servent à rien, ce n'est pas un champion !

L'évolution biologique n'a jamais favorisé, et ne favorisera jamais la perception de la "vérité extérieure", "scientifique", "complexe".

Non, l'évolution favorise la perception simplifiée de ce qui est important et pragmatique pour le bon déroulement de la vie.

En d'autres termes, notre perception, comme celles de tous les autres êtres vivants, elle est faite pour qu'on mène notre existence.

C'est une interface.

Une interface qui transforme la complexité du cosmos en une réalité humaine de telle sorte à ce que ce Cosmos soit utilisable par notre conscience.

...

À l'état naturel on n'a pas du tout conscience d'être des molécules, des cellules, des neurones, des gènes ou je ne sais quoi.

Ça c'est des choses que l'on peut comprendre seulement si l'on étudie scientifiquement le fonctionnement de notre organisme ;

si l'on étudie les dessus et les dessous de l'interface de notre vie.

Mais en termes de sens, la narration de la vie se suffit à elle même ;

personne n'a besoin d'être calé en science pour savoir qui il est, mener sa vie et ses différents rôles.

La science vient après la vie, pas avant.

Je répète, la science vient après la vie, pas avant.

Et au contraire j'aurais tendance à dire que quand on intègre la science dans la narration de la vie on crée plus d'interférences qu'autre chose avec notre interface identitaire et narrative.

Parce que pour évoluer de manière efficace sur le plan de la vie humaine, on est fait pour réinventer ce qu'est la vie humaine.

D'où tous les concepts du sens commun humain.

Par exemple ce serait impossible d'interagir entre êtres humains si on se considérait en tant que paquet de cellules qui communique avec d'autres paquets de cellules.

Tout serait beaucoup trop complexe.

Et donc un moment donné pour poursuivre son évolution, le monde doit se simplifier.

C'est à dire que pour créer une complexité d'ordre supérieur, il faut simplifier la complexité d'ordre inférieur et passer sur un nouveau plan de conception du monde.

Et c'est ça que fait la vie. Elle se ré-imagine.

Et c'est en partie pour ça qu'on ne se perçoit pas comme des paquets de cellules mais comme des êtres humains.

Perceptivement la complexité biologique, cellulaire, etc de nos organismes, elle est opaque.

On ne la voit pas, on ne la traite pas, on ne la considère même pas.

Ça ne fait pas partie de notre plan humain.

Ce qu'on voit ce sont des abstractions de notre esprit.

Notre cerveau ré-imagine le monde et la vie, il lui redonne forme tout en lui donnant sens.

Et donc c'est ça qu'est notre perception du monde.

Une simplification très très particulière de la complexité du monde ;

Un plan de conscience, un rêve qui fait office d'interface, et qui nous permet de créer une nouvelle complexité humaine, sociale, idéologique, etc.

Remettons les choses en perspective

Donc il faut bien remettre les choses en perspective :

on ne peut pas en vouloir à certaines personnes de réinventer le monde et la vie.

Parce que c'est beaucoup plus humain que de vouloir percevoir le monde dans toute sa complexité objective.

Qu'on le veuille ou nous, la vie humaine est mythique et spirituelle par nature.

Même si la plupart des gens ne le réalisent pas.

Le libre-arbitre, la responsabilité, le contrôle. Pour ne citer que ces trois concepts.

Sont pratiquement sur le même plan existentiel et spirituel que le concept de Dieu.

Donc ce que dit la science matérialiste sur le monde et la vie n'est pas une justification suffisante pour arrêter en tant qu'être humain, de considérer des concepts spirituels tels que Dieu.

Parce que dans ce cas il n'y aurait aucune raison qu'on ne s'arrête pas non plus de considérer les concepts de libre-arbitre, de responsabilité, de contrôle et compagnie.

Ce qui de toute évidence, aurait des conséquences néfastes sur la vie humaine.

Ce qui est essentiel pour la culture moderne

Et donc tout ça, encore une fois, ça montre qu'il est essentiel pour la culture moderne d'avoir non seulement sa façon physique, scientifique de voir le monde et la vie, de sorte à les investiguer et les comprendre objectivement.

Mais aussi sa façon métaphysique, existentielle et spirituelle de voir le monde et la vie de sorte à donner du sens, de l'ordre et de la direction à la vie humaine.

Et enfin que ces deux conceptions complémentaires du monde et de la vie ne soient pas incompatibles et contradictoires, mais disent simplement la même chose d'une manière différente et appropriée à leurs rôles fonctionnels.

La vision du monde, c'est comme le langage, il y a plusieurs utilités essentielles.

Il y a d'une part la vision du monde pour décrire et comprendre le monde présent.

Ce que je caractérise de rationnel.

Et c'est plutôt une vision physicaliste qui à tendance à réduire des choses à d'autres choses plus petites qui interagissent ensemble.

Et d'autre part il y a la vision du monde pour diriger, ordonner et inspirer le futur.

Pour donner une perspective supérieure à la vie (qui par définition ne se réduit pas à ce qu'elle est rationnellement).

Ce que je caractérise d'existentiel et de spirituel.

Et donc c'est plutôt une vision qui à tendance à l'inverse, à augmenter les choses plutôt qu'à les réduire.

Une vision "métaphysicaliste".

Dans le sens ou "meta" ça veut dire, "au delà".

Donc une vision "métaphysicaliste" c'est une vision qui va au delà de toute considération physicaliste, sous pour autant les contredire (l’erreur que fait le New-Age).

En gros selon moi il ne faut pas éliminer cette science matérialiste, physicaliste, qui met au premier plan les atomes, les molécules, les gènes et compagnie, et qui est une certaine façon de voir le monde et la vie permettant dans une certaine mesure de les investiguer assez efficacement.

Cette conception elle aide énormément à propulser les avancées technologiques par exemple. Ce qui est génial.

Mais il faut arrêter d'utiliser les conceptions de la science matérialiste pour auto-définir notre existence, parce que cela nuit à notre fonctionnement d'articuler notre définition autour de gènes, de neurones, de molécules et compagnie.

Bien sûr on peut envisager temporairement cette articulation dans un exercice purement intellectuel.

Mais mentalement, notre existence “permanente” doit se définir dans une perspective au dessus de tout ça.

Le paradoxe à comprendre.

C'est que si tu vis ta vie en ayant comme modèle mental que tu es complètement régi par l'expression de tes gènes, que toute ta vie n'est qu'une suite déterministe de réactions causales dépendant de la chimie de ton cerveau.

Tu peux être sûr qu'en ayant ce modèle, cette narration de la vie en tête, l'expression de tes gènes et les réactions chimiques de ton cerveau au cours de ta vie, seront bien différentes que si tu voyais la vie comme quelque chose de beaucoup plus humain, régi par des valeurs, du self-contrôle, et compagnie.

Pourquoi ? Parce que cette perspective, ça te fera sûrement vivre différemment.

Autrement dit la conception métaphysique et humaine qu'on a de la vie, notre façon de penser, etc, tout ça fait partie intégrante de la détermination physique de notre vie.

Et c'est en ce sens qu'il faut se méfier des conséquences que peuvent avoir la conception matérialiste réductionniste du monde et de la vie si on l'utilise comme modèle pour penser et vivre notre vie d'être humain.

Je pense que dans la pratique, tu peux effectivement perdre des pouvoirs sur ta vie, parce que tu ne conçois pas activement qu'ils existent vraiment.

Encore une fois pour agir il faut croire en ses actions.

Et pour croire, il faut avoir la bonne perspective sur la vie.

Par exemple, avec les lunettes matérialistes, c'est un peu difficile d'appréhender l'influence de l'optimisme et de la façon dont on imagine un futur qui n'est pas encore là.

C'est faisable, mais pas très intuitif.

De la même manière, ce n'est pas évident d'imaginer l'influence énorme sur notre dynamique physiologique des actions chargées de sens qu'on entreprend par rapport aux actions non chargées de sens.

Comme si le sens supérieur était une forme de fuel plus puissant pour le corps.

En revanche, avec les lunettes matérialistes, tu as vite fait de te dire que tu es contrôlé par tes gènes, par la chimie de ton organisme, etc.

Et que finalement tu n'es qu'un spectateur victime de tout ça, comme une sorte d'effet secondaire de toutes ces réactions chimiques, sans aucun pouvoir causal.

Ce qui n'a strictement aucun sens.

Parce que si c'était le cas on aurait aucune conscience phénoménologique en premier lieu.

C'est à dire aucune expérience subjective de notre vie humaine.

Pour moi la conscience phénoménologique c'est la preuve que les gènes, la chimie et compagnie sont insuffisants en eux-mêmes sous cette forme.

Ils ont besoin de se transcender sous une forme différente pour évoluer sur un niveau de complexité plus élevé.

Et cette forme supérieure, c'est donc l'expérience subjective.

Qui a un pouvoir causal aussi important que tout le reste dans la grande chaîne causale.

Donc ce n'est pas tellement que c'est nos gènes et nos molécules qui nous contrôlent.

Comme si on était deux choses séparées.

Non, c'est qu'on est cet ensemble de gènes, de molécules et compagnie qui se perçoit lui-même sous une forme supérieure et qui se contrôle à partir de son expérience phénoménologique.

Cette expérience d'être une unité, qui traverse le temps et l'espace à la première personne, qui a des intentions pour son futur, qui pense, qui ressent, qui croit, qui raisonne, etc.

Toutes ces choses personnelles, ça fait partie de notre auto-détermination.

Et c'est bien pour ça qu'on ne trouvera jamais aucune zone particulière dans notre cerveau ou plus largement dans notre organisme qui régit librement le contrôle à lui tout seul comme un directeur.

Parce qu'on est pas juste une seule partie de notre organisme, on est tout.

Et donc absolument tout contribue au contrôle.

Et c'est en ce sens que l'on n’a pas véritablement de libre-arbitre absolu, parce que pour ça il faudrait être libre de son propre esprit.

C'est à dire être libre de sa personnalité, de sa façon de penser, de ressentir, de croire, de raisonner, etc.

Ce qui est invraisemblable, et indésirable si on veut garder sa personnalité.

Ce qu'on interprète de la science reste une histoire

Bref, pour en revenir à la science.

Je suis d'accord pour dire qu'au fond, notre expérience humaine n'est qu'une histoire subjective que l'on se raconte à nous-même.

Par contre je ne suis pas d'accord pour dire que la science, contrairement à la religion, est plus qu'une de ces histoires subjectives sur le monde et la vie que l'on se raconte à nous-mêmes.

Peu importe ce qu'on pense qu'on est, un être humain, des réactions chimiques, un logiciel de notre cerveau, une activité neuronale, l'expression de nos gènes, etc.

Ça reste une histoire comme une autre que l'on se raconte à soi-même et qui impacte notre existence.

Des histoires plus ou moins fondées peut-être, mais des histoires quand même.

Et par conséquent pour moi l'intérêt de la science ce n'est pas de mettre de côté l'expérience subjective et de diminuer l'importance de notre contrôle subjectif en rejetant sa valeur causale.

Sous prétexte que ce qui se passe au sein de notre expérience subjective serait totalement conditionné par des réalités inférieures qui en tireraient les ficelles.

Non.

L'intérêt de la science c'est d'étudier le monde et la vie de telle sorte à améliorer notre expérience subjective et donc à augmenter notre contrôle.

Tout se fait dans le cadre et à partir de l'expérience subjective.

Pour donner un exemple, la compréhension que j'ai du fonctionnement de la motivation intrinsèque.

À savoir que la motivation intrinsèque dépend de circuits dopaminergiques qui requièrent certaines conditions pour se construire.

Ben je prends ça en compte dans ma vie subjective.

Quand je me lance dans un nouveau domaine et que ce n'est pas très motivant en soi, je reste quand même parce que je comprends que c'est normal au début, et que ça va se développer si je continue.

Et seulement si je continue, pas si j'arrête.

Donc de ce point de vue grâce à la science et notamment la compréhension des réalités inférieures de mon organisme, j'ai une vision plus élargie et minutieuse de certaines relations causes à effets.

Et par conséquent je gagne du contrôle sur ma vie parce que je sais comment agir de manière plus appropriée vis-à-vis de certaines choses.

Ça me donne une foi que sans cela je n’aurais pas.

Donc la conception matérialiste réductionniste du monde et de la vie. Pour étudier le monde et la vie c'est super.

Mais pour vivre sa vie d'être humain.

Il faut faire attention à ne pas tomber dans le piège de la régression du contrôle.

Et donc je pense notamment qu'il faut arrêter de propager et d'utiliser la conception physicaliste du monde et la vie comme argument pour contrer les conceptions spirituelles, les croyances et les valeurs qui donnent du sens, de l'ordre et de la direction à beaucoup d'êtres humains.

Parce que la conception physicaliste du monde et de la vie n'a pas du tout la bonne forme et le bon focus pour ça.

Elle n'est pas appropriée pour donner de l'ordre et de la direction à la vie humaine cette conception qui met au premier plan les gènes, les molécules et compagnie.

Et donc inappropriée pour combattre les conceptions qui ont ce rôle.

Peu importe que ces conceptions soient bonnes ou mauvaises.

Elle n'a pas la bonne forme pour les combattre.

La conception métaphysique, existentielle et spirituelle qui doit servir notre auto-définition doit nous aider nous, et non pas aider la technologie et compagnie.

Ça doit être de la technologie spirituelle si vous voulez.

Elle doit propulser notre existence d'être humain et non certaines activités culturelles qui font abstraction de l'humain tels que les secteurs scientifiques, technologiques et industriels.

Et de ce point de vue, la conception matérialiste réductionniste est nulle.

Elle n'aide pas du tout, au contraire, elle est plutôt rabaissante et anti-spirituelle.

Il faut bien comprendre que la vision matérialiste réductionniste n'est en aucun cas plus vraie que le sens commun.

Il y énormément de choses qui font notre monde que cette vision réductionniste ne prend pas en considération.

Et c'est précisément parce qu'elle ne prend pas en considération plein de choses que c'est une vision très puissante dans certains contextes.

Le réductionnisme qui la caractérise, ça en fait un outil particulier très puissant pour faire certaines choses.

Mais du coup ça n'a aucun sens de vouloir imposer cet outil particulier à tous les contextes de la vie humaine.

C'est comme si un jardinier utilisait un râteau pour faire correctement son boulot et que vous le forciez à remplacer son râteau par un marteau.

Juste parce que vous-êtes un pro-marteau.

Ça n'a aucun sens. Aucun sens.

Comme je vous le disais dans l’épisode 116, sur la transcendance,

croire qu'on augmente notre compréhension d'un tout en le réduisant à d'autres choses de plus en plus fines.

C'est un vilain biais de l'esprit.

Il y a des choses que l'on peut expliquer.

Mais qu'on ne peut pas vraiment comprendre pour autant en expliquant.

Par exemple, une symphonie musicale ne réside pas dans sa composition matérielle et sa séquence de notes  individuelles.

Non, elle réside davantage dans la dynamique globale, immatérielle, qui relie tout ça avec une signature particulière.

Et encore même vu comme ça, c'est à côté de la plaque.

On ne peut pas mieux comprendre un "tout" en le réduisant à sa composition.

En fait, à l'inverse, d'une certaine manière on diminue notre compréhension du tout.

On peut mieux comprendre des choses techniques, comme l'émergence de ce tout, mais déjà à partir de là, on ne considère plus le tout en lui-même.

On est dans une vision "autistique". Je n'aime pas ce terme. Mais je n'ai pas encore trouvé d'équivalent pour le remplacer.

En gros c'est l'idée qu'on comprend comment une chose fonctionne, mais qu'on ne comprend pas ce que c'est.

Parce qu’on n’a pas le sens qu'il faut pour ça.

Comme je le disais, moi aussi ça me dérange émotionnellement toutes ces descriptions matérialistes et réductionnistes de la science à propos du monde et de la vie.

Même si je trouve cette conception du monde et de la vie logiquement juste, appropriée pour l'investigation, et satisfaisante vis-à-vis de la dimension rationnelle de mon esprit.

Cette conception elle ne satisfait pas du tout mon besoin spirituel de sens et de direction.

Elle n'active pas mon optimisme, et elle parasite plus qu'autre chose la façon dont je définis et projette mon existence.

Ce n'est vraiment pas une façon de voir les choses qui me donne envie de vivre et de faire plein de trucs.

Et bien sûr comme les mythes spirituels classiques ne satisfont pas du tout mon esprit rationnel, ça ne colle pas non plus.

En gros ni la conception du monde et la vie que propose la science, ni la conception du monde et la vie que propose la religion et consort, n'est à même de satisfaire convenablement toutes les dimensions de mon être.

Et je suis certain que je ne suis pas le seul, loin de là.

Moi il me faut une spiritualité rationnelle.

Certains esprits rationnels diront que c'est impossible et que la spiritualité est fondamentalement incompatible avec la rationalité. 

Et même qu'on doit s'en débarrasser de la spiritualité pour avancer.

Mais je ne suis pas du tout d'accord. Du tout.

La spiritualité c'est justement ce qui peut nous faire avancer.

Et donc on ne doit pas s'en débarrasser de la spiritualité pour avancer.

Non, on doit la faire évoluer.

L’erreur est d’amalgamer la spiritualité avec la pré-rationalité.

Je suis convaincu que la spiritualité peut être rationnelle.

Puis trans-rationnelle.

Mais elle a d’abord besoin d’être rationnelle.

C'est aux marches de cette étape là que l'on est rendu collectivement.

Et donc comme je vous le disais, personnellement cette étape a culminé il y a à peu près dix ans dans ma vie.

Et à ce moment donné dans ma vie, comme il n’y avait rien pour combler mon besoin, j'ai dérivé moi-même une conception du monde et de la vie qui prend tout ça en compte.

Une conception qui satisfait à la fois la dimension rationnelle et logique de mon esprit, mais aussi sa dimension émotionnelle et spirituelle.

Donc une conception qui sert de cadre à mon système de croyances et de valeurs pour définir et projeter le sens et la direction de ma vie.

Une conception qui n'articule pas la définition de ce que nous sommes autour de gènes, de molécules et compagnie.

Tout ça dans ma conception du monde et de la vie, ça existe bien sûr, mais c'est des éléments d'arrière-plan et non de premier-plan.

Car au fond c'est ça qui est dérangeant dans la conception matérialiste : on met au premier plan la matière, les gènes, les molécules et compagnie et on interprète tout ce qu'il y a au dessus vis-à-vis de ces éléments.

En gros on relègue tous les trucs super cools qui caractérisent la vie humaine au second plan.

Bref, cette conception que j’emploie, c'est celle du grand rêve de la planète, dont je vous ai déjà un peu parlé dans mes premières vidéos.

Peut-être que vous n'allez pas être convaincu par cette conception.

Mais toujours est-il que vous allez mieux comprendre ce principe de la connotation émotionnelle du langage.

Parce que cette conception du monde et de la vie est beaucoup plus chargée positivement qu'une conception purement logique de la théorie de l'évolution par exemple, alors même qu'elle raconte la même chose.

Vous allez comprendre que ce n'est pas fondamentalement ce qui est dit qui module le ressenti émotionnel.

Mais que c'est plutôt la façon de le dire, la façon de le raconter, le choix des mots, ce sur quoi on met l'accent, etc, etc.

Bref.

Le grand rêve de la planète c'est l'histoire de ce phénomène naturel qu'on appelle la Vie avec un grand V, qui a émergé à partir du rien et qui est devenu un rêve.

C'est l'histoire d'histoires, d'émotions, de sentiments, d'individus qui ont émergés d'un déterminisme moléculaire.

C'est l'histoire de ce qui n'était pas et qui est devenu ce qui est.

C'est l'histoire de cette Vie qui se redonne forme, qui prend conscience d'elle même, qui prend conscience de son existence à travers le temps, et donc de son futur.

L'histoire de cette Vie qui était un jour si primitive et qui pourtant finit par prendre contrôle de sa destinée.

C'est l'histoire de l'émergence de nous autres êtres humains, des êtres capables de bien, d'amour, d'attention, de sagesse... à partir de la dure et froide sélection naturelle !

La plupart des gens ne voient pas la beauté de cette grande histoire.

Personnellement, je ne pourrais pas imaginer une histoire plus merveilleuse et plus riche d'enseignements.

Et je vous en reparlerais dans le prochain épisode !


Maîtrisez votre esprit, développez votre conscience, élevez votre existence !

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